Je suppose que la question n'est plus d'actualité pour vous car un enterrement ne se prévoit généralement pas une semaine à l'avance et même si l'on souhaite que ce genre de question n'ait plus lieu d'être, il se pourrait tout de même que la réponse intéresse d'autres personnes à l'avenir.
Il n'y a pas d'interdit halakhique.
C'est de source mystique, d'aucuns mentionnent un Zohar selon lequel les femmes (toutes les femmes!) ne devraient pas entrer dans un cimetière...(d'autres distinguent plusieurs cas...)
(cf. Beth Yossef et autres... et voir l'histoire en préface du Shout Maharam Shik ora'h 'haim)
Ce n'est pas Halakhique mais il ne faut pas le négliger, voir Min'hat Its'hak (X, §42 p.79).
En fait, tout dépendra du minhag (familial).
Dans plusieurs communautés les femmes enceintes n'allaient pas au cimetière, certains disent que c'est surtout dans les communautés ashkenazes, d'autres disent que c'est surtout dans les communautés sfarades...
Ce qui est assurément plus ashkenaze que sfarade, c'est d'interdire à une femme d'aller au cimetière lors de ses menstruations . Voir Pit'hei Tshouva (Y"D §195, sk.19), 'Hayei Adam (III, 38) et Mishna Broura (§88, sk.7).
(voir encore Kol Bo Al Aveilout p.167)
Pour la femme enceinte, certains considèrent que tant que la grossesse n'est pas visible, il n'y aurait pas de contre-indication.
[De nombreuses notions kabbalistiques ont un parallèle dans "le monde que l'on côtoie", dans ce cas, je trouve qu'il y a de quoi éviter d'aller au cimetière pour une femme enceinte en raison de l'accès de tristesse qui pourrait s'emparer d'elle alors que le bébé pourrait en pâtir, chaque ressenti de la mère a une influence sur le fœtus (voire même sur l'embryon) et il est important d'éviter le stress comme la tristesse.
Je préfère ne pas tenter de parallèle pour justifier "l'interdit" concernant la femme menstruée, ou encore toutes les femmes, je n'aurais que peu de chances d'être compris convenablement.]
Quoi qu'il en soit, même en se passant de parallèle cartésien, il ne faut pas mépriser les anciennes croyances si elles ont été appliquées durant des générations par nos ancêtres -comme l'écrit le Rashba dans une Tshouva connue, citée dans le Shout Heshiv Moshé (Teitelbaum)(O"H §13, daf 7a) et Min'hat Its'hak (X, §42).
