Citation:
il existe des poskims qui permettes de porté une perruque avec des cheveux naturelles ? si oui auriez vous la gentillesse de me donné des références ?
Oui, il en existe.
(comme il existe aussi l’opinion opposée ainsi que d’autres qui interdisent toutes les perruques…)
Dans le passé les perruques étaient souvent en cheveux naturels et vous pourrez déduire des mots de plusieurs poskim autorisant la perruque, que leur héter concerne aussi les cheveux naturels, voire même les propres cheveux de la femme une fois coupés.
Voyez une liste partielle d’auteurs autorisant la perruque ici :
http://techouvot.com/la_perruque_pour_les_sefaradim_oui_ou_non-vt13657.html?highlight=
dans mon message du 1er sept. 2011.
(j'y écrit que la fameuse expression obscure et sybilline qui stipule que "
TOUS les poskim sfarades interdisent la perruque", oukase et simulacre de psak halakha, est mensongère.)
Le
Shiltei Haguiborim (shabbat daf 29) par exemple parle clairement de perruque naturelle et écrit qu’il n’y aura pas de différence entre une perruque de ses propres cheveux et celle à base de cheveux d’une autre personne.
Voir aussi le
Darkei moshé du Rama (§303).
Voyez encore en détail dans le
Or Israel (XXI, p.54 et suiv.).
Toutefois, les perruques naturelles dont ces poskim parlaient n’étaient certainement pas aussi « belles » que celles du XXème (ou XXIème) siècle, les techniques de confection sont plus performantes qu’avant et le résultat est forcément plus proche de la réalité, le Héter ne serait donc pas valable pour les perruques modernes?
L’autorisation serait-elle encore
de mise ou désormais
démise ?
Pour y répondre, il faut comprendre qu’établir une distinction entre perruque naturelle et synthétique nécessiterait d’avoir recours à l’argument du
Marit Haayin (car la perruque naturelle paraitrait comme ses vrais cheveux et « on » s’imaginerait qu’elle ne se couvre pas les cheveux).
Or, vous verrez que le
rav Moshé Feinstein dans Igrot Moshé (E.H. II, §12) écrit qu’on ne peut pas interdire la perruque au titre de
marit haayin et l’une des raisons qu’il donne est que généralement, on voit encore la différence entre une femme qui porte une perruque et celle qui n’en porte pas
(et même si les hommes ne la remarquent pas, les femmes elles, y sont plus habituées et distinguent).
Puis il ajoute que même s’il y a des perruques parfaitement travaillées au point qu’il soit impossible de distinguer entre ses cheveux et la perruque, malgré tout, puisque ce n’est pas la majorité, il n’y a pas d’interdit de Marit Haayin pour des cas isolés.
Je pense que vous conviendrez qu'il n'est pas
tiré par les cheveux de dire qu’il parle-là de perruques naturelles.
Et pourtant il les autorise et, plus encore, il interdit à un rav
(son interlocuteur/correspondant) de l’interdire à sa femme !
Puisque la majorité des poskim autorise la perruque, l’interdire revient à une ‘houmra (pratique surérogatoire) et on ne peut pas imposer une ‘houmra à son épouse.
Celle qui souhaite suivre l’avis rigoureux le peut (et ne sera pas taxée de pudibonderie), mais il est interdit de l’imposer aux autres !
J’ai vu récemment la Haskama (lettre d’approbation) du Rishon Letsion
Rav Eliahou Bakshi-Doron sur le sefer
‘Hen Vekhavod, il y écrit « qu’
il convient de s’opposer activement à ceux qui s’opposent publiquement au port de la perruque » (Venakhon latset negued hayotsim beyad rama negued hamekilim).
(le Rav Shalom Messas écrit lui aussi qu’il convient de diffuser le Héter, l’autorisation du port de la perruque – Shemesh Oumaguen II, E.H. §15)
Il y a aussi
(parmi les haskamot du ‘Hen Vekhavod) une lettre du
rav Arié Yehouda Harel (gendre de Baba Salei) qui écrit que les (plus jeunes) filles de
Baba Salei portaient la perruque et que
Baba Salei le savait et n’en a jamais fait un scandale.
Voir aussi la lettre du
Rav Moshé Elharrar qui s’insurge aussi contre ceux qui ont menti en utilisant Baba Salei comme opposant à la perruque, alors que son gendre le
Rav Edhery assure qu’il ne l’a jamais entendu parler contre la perruque et que deux de ses propres filles portaient la perruque et qu’il ne leur a rien dit. (il y a par la suite le témoignage écrit du
rav Edhery.)
Citation:
Ma deuxième question est : quelle sont les critères pour porté une perruque et restè tsanoua ?
La définition d'une perruque ksheira échappe au pouvoir des mots, certains considèrent qu'une perruque ksheira est un oxymore, mais même d'après les poskim autorisant la perruque il sera très difficile de donner une règle précise de kashrout.
Le seul véritable critère est le bon sens.
Malheureusement, certains n'en disposent que par intermittence, voilà pourquoi des rabbins mentionnent parfois des définitions chiffrées en centimètres, afin de donner des règles approximatives à ceux qui n'auraient pas accès au bon sens.
Mais rien ne remplace le bon sens pour savoir ce qui reste tsanoua.
Je ne me relis pas par manque de temps, désolé pour les fautes.