Parmi les diverses explications qui ont été proposées, on peut citer celle de Ramban (sous Chemoth 12, 2 – voir aussi Berèchith rabba 48, 9) :
« Les noms par lesquels nous désignons les mois nous viennent de Babylonie (Yerouchalmi Roch hachana, chap. 1, halakha 2).
Avant la destruction du premier Temple, nous ne leur donnions pas de noms, mais nous nous contentions de les numéroter, et ce en souvenir de la sortie d’Egypte.
Mais lorsque nous sommes revenus de Babylonie, s’est accomplie la prophétie : « C’est pourquoi, voici, des jours viennent, dit Hachem, où on ne dira plus : Hachem est vivant, qui a fait monter les enfants d’Israël du pays d’Egypte. Mais : Hachem est vivant, qui a fait monter les enfants d’Israël du pays du nord » (Jérémie 16, 14 et 15).
C’est conformément à cette prophétie que nous donnons aux mois, depuis cette époque, leurs noms de Babylonie, et ce pour mentionner que nous y avons vécu et que Hachem nous en a fait monter.
Tous ces noms, comme nissan, iyar, etc. sont d’origine perse, et on ne les trouve dans le Tanakh que dans les livres post-exiliques (voir Zacharie 1, 7 ; Ezra 6, 15 ; Néhémie 1, 1 ; Esther 3, 7).
C’st pourquoi il est écrit [dans ce dernier livre] : “Le premier mois, qui est le mois de nissan, la douzième année du roi Assuérus, on jeta le pour, c’est-à-dire le sort, devant Haman, pour chaque jour et pour chaque mois jusqu’au douzième [mois], qui est le mois d’adar.”
Et aujourd’hui encore, les habitants de la Perse et de la Médie continuent, tout comme nous, de parler de nissan et de tichri… »