Notion de Kédoucha

Est-on habilité à l'heure d'aujourd'hui à ressentir, comprendre la notion de kédoucha (comme "kdouchat erets israël" (la "sainteté de la terre d'Israël), ou "Chabat Kodesh" (la "sainteté" du Chabat) ?

PS: Un Rav en Israël m'a répondu que oui mais qu'il est incapable de me l'expliquer car il m'a dit que c'est une question de vécu personnel (concernant le chabat).

Je ne vous connais pas, mais à votre formulation de la question, je crois que ce qui vous distingue de vos amis qui "ressentent la kdousha" n'est pas (uniquement) une incapacité ou une insensibilité aux choses saintes, mais simplement une question de sémantique et de conceptualisation.

Il est probable que vous puissiez tout aussi bien ressentir ce qu'ils ressentent, seulement vous ne pensez pas que ce soit ça "la kdousha", vous aspirez à mieux, à plus élevé.
Pour vous, la "kdousha" est un niveau bien plus élevé et ce niveau plus élevé, plus subtil, en effet vous ne le ressentez pas, mais eux non plus!

Je n'entre pas dans la question de savoir qui de vous deux a raison (et il est même très possible que vous ayez tort tous les deux), je vous indique seulement que vous ne parlez probablement pas de la même chose, voilà pourquoi vos amis perçoivent cette kdousha qui vous échappe.

Pourquoi ne pas rentrer dans la question ?
Qu'est-ce alors la "kdoucha" (mise à part la notion de "parouch" qui est mentionnée dans la parachat kedochim qui se traduit par un éloignement de des relations interdites) ?
Comment ne pas confondre la "kdoucha" avec une pseudo"kdoucha" qui proviendrait d'une certaine ambiance (chabat avec à la clé chants, repas, sérénité due à l'absence des contrainte de la semaine) ou d'une imagination (ex: j'ai demandé à la personne qui m'a dit qu'elle ressentait la "kdoucha" est-ce que si je lui bandais le visage est-ce qu'il pourrait me dire si il se trouve en Israël ou non il m'a répondu non car il était pas à ce niveau...) ?

Parce qu'elle est subtile et que des mots inscrits sur un écran ne veulent pas toujours dire la même chose en fonction du lecteur.
Je ne sais pas à qui j'ai affaire, je ne connais pas non plus vos amis sensibles à la Kdousha pour me faire une idée de ce qu'ils ressentent vraiment.


Le problème est que la ("vraie") Kdousha elle même est conditionnée par une ambiance. Tout ressenti subjectif l'est.

Mais tout en tenant compte de cela, on peut aussi s'imaginer une kdousha "imaginaire" qui n'est qu'une ambiance.

Je suppose que mes explications sont assez floues, je vais dire les choses autrement:

Si votre ami qui ressent la kdousha du shabbat arrive à humilier/blesser quelqu'un par la parole pendant shabbat de la même manière qu'il pourrait y arriver en semaine; s'il ne se sent pas éloigné des aveirot le jour du shabbat (-plus qu'en semaine), c'est que son ressenti de kdousha n'a rien à voir avec la kdousha.

Bonjour Rav,

je me présente même si je ne suis pas sûre de recevoir de réponse en privé (comme vous l'avez dit le sujet est subtil et il n'est pas évident d'écrire une réponse sans plusieurs interprétations possibles mais que d'un autre côté vous ne passez du temps à répondre que si c'est lisible pour l'ensemble des participants au forum ).
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La vérité c'est que je considère que vous et Rav Brandt (il ne me connait très peu) êtes mes rabanim même si vous ne me connaissez pas. Je vous connais de vue physiquement (j'ai étudié un zman kaïts à Neuilly en tant que bahour et je vous ai même remplacé pour un chiour sur les ilh'ot chabat un chabat où vous étiez absent) et me sens proche de vous intellectuellement parlant au travers vos chiourim et tchouvot.
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Je me tourne vers vous car premièrement j'ai énormément de mal avec la malhonnêteté intellectuelle de certains rabanim (c'est peux être de la tmimoute ou une fuite vers un confort intellectuel mais bon je préfère dire autre chose parce que c'est à mon avis encore plus déplorable) et j'adhère à votre façon d'aborder les choses qui est honnête et compréhensible à l'échelle humaine.
J'ai beaucoup de mal à percer certaines notions comme celle du sujet en question, parce que je ne sais pas où chercher et je ne pense pas qu'il y est un endroit quelconque pour le faire. J'ai l'impression que ce sont des notions qui soit se transmettent de Rav en talmid, soit qui s'acquièrent avec l'âge et la connaissance, mais c'est extrêmement difficile pour moi d'attendre surtout lorsque je sais que la réponse est accessible.

En tout cas merci infiniment pour tous le temps, les connaissances et les efforts que vous donnez au public (et par conséquent à moi même).

Avec tout mon respect et admiration, Kol Touv, beaucoup de santé et de nahate.

[Les parties privées (ou à risque polémique -mention du nom dudit Rav…) de votre message ont été effacées.]

Comme dit plus haut, ceux qui pensent ressentir la Kdousha du Shabbat sans que cela ne les empêche de commettre de graves aveirot durant le shabbat, se font des idées sur le ressenti de Kdousha.

Rabbi Tsadok Hacohen (Pri Tsadik, Kountras Shvitat Shabbat §3 -daf 38c) n’y croit pas.
Pour lui, il est fort improbable qu’un Am Haarets ressente cette Kdousha et « Halvay que les Talmidei ‘Hakhamim puissent arriver à la ressentir (au point d’avoir du mal à fauter) ».

A partir de là, vous comprenez que beaucoup de ceux qui assurent ressentir profondément une Kdousha immense lors du shabbat, sont soit des menteurs, soit des benêts orgueilleux qui s’imaginent atteindre des niveaux spirituels auxquels ils ne comprennent rien.

Il ne faut pas mélanger enthousiasme et joie du shabbat, avec ressenti de Kdousha.
Ce dernier est supposé être un frein puissant contre les aveirot.

Par conséquent, pas d’inquiétude à avoir lorsque vous constatez (par honnêteté intellectuelle) que vous ne brûlez pas du feu intense de Kdousha chaque shabbat tel que décrit par vos amis.

Pour la majeure partie d’entre eux, ce sont des illusions qui renseignent plutôt sur la bassesse de leur niveau spirituel que l’inverse.