Voyez ce lien :
http://www.techouvot.com/gouzma_de_hazal-vt8026592.html
j’y ai répondu concernant la queue de Vashti ainsi que de manière générale sur les Midrashim étranges.
(vous verrez qu'il y a de quoi lire...)
Pour ce qui est des exagérations fréquentes dans les Midrashim , voyez aussi ceci :
http://www.techouvot.com/le_midrash-vt8027269.html
Les mensurations extraordinaires que nous trouvons dans les Midrashim concernant certains personnages bibliques, ne sont pas à prendre au premier degré.
Toutefois, comme vous mentionnez 2,72m comme le record inégalé –de
Robert Wadlow- je précise tout de même que la taille de
Goliath -6 Amot et 1 Zéret- donnée par la
Bible (I Samuel, XVII, 4) n’est pas à comprendre comme une exagération.
Goliath dépassait
M. Wadlow.
Pour ce qui est de
Og, roi du Bashan
(Dvarim III, 11), il s’agît des dimensions
de son lit, il était donc nécessairement plus petit
[-bien que du Yalkout Hamakiri (Amos II, 9 http://www.hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=32635&st=&pgnum=11 ), il semble étrangement que ce soit réellement sa taille].
Toutefois, sa hauteur devait dépasser les 3m, voire peut-être s’approcher des 4 mètres…
Il ne faut pas s’en étonner outre-mesure, personne n’aurait cru non plus à l’existence d’un type mesurant 2,72m n’était-ce la diffusion (par des photos et des journaux) de la taille de ce géant.
Mais vous noterez au passage, que le Midrash qui indique que
Moshé était tout petit face à
Og Melekh habashan, nous permet de « prouver » que lorsqu’il indique 10 coudées (~5m) pour la taille de
Moshé, ce n’est pas à prendre au mot, il s’agît d’une « façon de parler » et il y a une idée « cachée » derrière ces mots.
Pour
Yaakov qui déplace la pierre, ce n’est pas forcément une exagération et ça n’est pas non plus absolument incompréhensible.
Il était fort, voilà tout.
Ajoutez à cela sa conviction et volonté d’agir, ça peut faire l’affaire et être plus efficace que quelques (très) jeunes bergers sans motivation.
Parfois on s’affole d’un texte et on l’imagine extraordinaire et mystique en raison de notre habitude d’autres textes qui sont assurément étranges, mais il faut savoir relativiser et tenter de comprendre « al pi pshat ».
Vous demandez enfin :
Citation:
Quelle est la limite à s'imposer entre la réalité et l’exagération et quels sont les outils (ou règles) pour expliquer le message que véhicule ces exagérations ?
Pour ce qui est de la « limite » : pour ce qui semble étrange mais se trouve écrit dans les versets, en principe, c’est vrai historiquement
[sauf pour ce qui entre dans les 4 catégories dont parle Rav Saadia Gaon (référez-vous à son Emounot Vedéot, Maamar VII)].
Pour ce qui se trouve dans les Agadot et Midrashim, la limite c’est le bon sens.
Bien entendu, les « petits Midrashim » ne sont pas supposés nous renseigner sur des faits historiques, mais même les « grands midrashim », ou Midrashim classiques, comme le
Midrash Raba et le
Midrash Tan’houma, sont majoritairement composés d’informations qui ne se veulent pas historiques
(mais moussariques/etc. –reportez-vous à mes messages indiqués par le lien plus haut).
La différence qui subsiste entre un texte midrashique cité dans le Talmud et un texte midrashique n’y apparaissant pas, c’est que le premier est plus digne de confiance et d’intérêt, il n’aurait pas été retenu dans le Talmud s’il ne comportait pas un Rémez à une notion moussarique ou Hashkafique.
Tandis qu’un Midrash ne figurant pas dans le Talmud, ne mérite pas forcément/systématiquement notre réflexion approfondie.
C’est ce qu’écrivent
rav Shrira et rav Hay Gaon à ce sujet.
Cf. Sefer Haeshkol (Albeck, Jérusalem 1935, p.157) (ou dans l’éd. de 1868, ‘helek 2 p.47) et Otsar Hagueonim (‘Haguiga 14a, p.60), voir aussi la
Hakdama du Menorat Hamaor.
R. Shmouel Hanaguid écrit –au sujet de la Agada- dans son
Mevo Hatalmoud : אין לך ללמוד ממנה אלא מה שיעלה על הדעת
(Cependant, voir ce que précise
Shir à ce sujet dans son
Ner Mitsva p.6)
Tout ceci est très bref.
Pour le détail des « règles » et des clés nécessaires pour comprendre convenablement les Midrashim, je ne vois pas mieux que mon livre dont je parle
(le cœur lourd) ici :
http://www.techouvot.com/gouzma_de_hazal-vt8026592.html
(vers le début de mon post du 27 mars 2017 et dans mon post du 8 mai 2017).
Par manque de temps, je ne me relis pas, désolé pour les fautes.