1. On distingue traditionnellement, dans le domaine des lois et des contrats, l’instrumentum et le negotium.
L’instrumentum, c’est la forme du document concerné, par opposition au negotium, qui en est le contenu.
Il en est de même de la Tora :
Le premier instrumentum de la Tora, constitué par les premières “Tables” données au mont Sinaï, a été jeté à terre et brisé par Moïse lorsqu’il a constaté, en descendant de la montagne, que les enfants d’Israël l’avaient foulée aux pieds en adorant le veau d’or. Cet instrumentum était constitué par les “Dix commandements”.
Quant au negotium de la Tora, il a préexisté pendant des millénaires au don au mont Sinaï. Certains Midrachim lui font jouer le rôle de modèle consulté par Hachem lorsqu’Il a créé le monde. La Tora a, selon les mêmes sources, été observée par les Patriarches.
Le negotium de la Tora a un double contenu : la Tora dite « écrite », et celle dite « orale », émanée de la même source divine que la première.
C’est cette Tora orale que les rabbins ont toujours enseignée et qui imprègne ce que le judaisme tient pour la plus authentique des traditions.
2. Aux origines, les seules divisions de la Bible reconnues dans le judaïsme étaient celles que dictait la massora (« tradition »), à savoir les paragraphes « ouverts » (parachioth pethou‘hoth) et les paragraphes « fermés » (parachioth setoumoth).
La différence entre les uns et les autres est purement graphique : Les lettres qui suivent un paragraphe « ouvert » sont écrites après un retour à la ligne, alors que celles qui suivent un paragraphe « fermé » sont écrites après un blanc et sur la même ligne.
La division en chapitres est beaucoup plus tardive, puisqu’on l’attribue à un théologien chrétien, Hugues de Saint-Cher, qui l’a réalisée au treizième siècle. Les circonstances ont voulu qu’elle fût imposée aux Juifs à l’époque où on les forçait à débattre avec des Chrétiens dans des « disputations », du genre de celles qui ont opposé Ramban ou rabbi Ye‘hiel de Paris à des adversaires résolus à faire triompher leur doctrine.
Nous avons cependant retenu cette division en raison de sa commodité, et nous la trouvons aujourd’hui dans tous les ouvrages réalisés par les éditeurs juifs. Elle procure en effet l’avantage, que n’offre pas la massora, de permettre de repérer aisément n’importe quel passage du Tanakh, d’où un avantage inappréciable pour l’étude et pour l’enseignement.