Je vous cite :
Citation:
Effectivement le Piské Téchouvot (274,note 128) écrit que "selon tout le monde" on doit recommencer retsé dans le cas ou on a fait une seconde séouda avec du pain alors que la première était faite avec des mezonot . Mais selon moi (j'attends votre confirmation) j'ai l'impression depuis que j'étudie la Halakha qu'il faut se méfier de ces "Lekoulé Alma.." de la part des posskim.
En effet, il est assez fréquent que des Poskim écrivent au sujet d’une idée que c’est
Lekoulei Alma (unanime) alors qu’en réalité en cherchant bien
(et parfois même sans trop chercher) on trouve des opinions différentes.
Il est normal que certains textes aient pu échapper à un auteur et surtout, il ne faut pas sous-estimer «
l’ambiance de Psak » des Poskim ; chaque rabbin a évolué dans un certain milieu et a côtoyé certains rabbins auprès desquels il s’est formé, et ce qui est « évidemment inenvisageable » pour les uns pourrait parfois être toléré pour d’autres.
Ensuite, il y a aussi une « tendance » que les rabbins veulent volontairement donner à leur opinion en estimant qu’elle est la seule valable, et même s’ils ont lu des auteurs qui ne pensent pas comme eux, ils considèrent que ces auteurs se trompent et ne sont pas à prendre en compte, du coup, selon leur expression, aucun Possek ne penserait autrement que ce qu’ils présentent, ou bien « la majorité » des Poskim dirait ceci cela (alors que ce n’est absolument pas la majorité).
Il faut s’y faire, ça ne part pas d’une mauvaise intention.
Vous devez savoir qu’il y a plusieurs sujets comme celui-ci, ou plus gros encore.
Par exemple, plusieurs rabbins répètent à tue-tête que
TOUS les poskim Sfarades interdisent strictement le port de la perruque pour les femmes
(ils ajoutent, sans craindre le ridicule, que ça serait aussi l’opinion de l'écrasante MAJORITE des poskim ashkenazes).
Ils s’appuient sur
Rav Ovadia Yossef (et/ou Rav Its’hak Yossef) et prétendent sans aucune honte que TOUS les Poskim sfarades l’interdisent.
Mais c’est une grosse blague, on est très loin du «
Koulei Alma » et même chez les Sfaradim nous trouvons des opinions permissives sans sourciller.
Voyez ce que j’ai écrit à ce sujet ici :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=28902#28902
Citation:
J'en cite pour preuve (et il en existe des dizaines) le Michna Broura Béour Halakha sur S.A (188,8) d"h "Seouda Chelichit" [en lien avec notre sujet justement] pour qui "selon tout le monde les 2 premières seoudot doivent se faire avec du pain" . Ou encore le Taz (O"H,678) (ramené par le Yabia Omer O"H,6,28,4) concernant les seoudot de Chabat si elles sont derabanane ou deoraita etc..
Ces cas ne sont pas comparables.
Concernant le
Mishna Broura, c’est souvent par ignorance, il n’avait pas lu tous les Sfarim et n’avait pas non plus accès à tous les Sfarim.
Il s’est contenté de rapporter tout ce qui « circulait » et de former un Psak cohérent avec l’opinion rabbinique dominante.
On ne peut pas attendre du
Mishna Broura qu’il ait lu tous les petits Sfarim de rabbanim A’haronim en Tunisie ou en Irak alors que ces livres n'étaient généralement pas parvenus en Pologne.
Tandis que pour le
Taz que vous citez, il faut prendre en compte que l’expression «
Koulei Alma »
(tout le monde) à son époque ne concerne que le «
Alma »
(le monde) de son époque.
Le
Taz vivait il y a quatre siècles, en ces temps reculés, beaucoup moins d’avis avaient été émis qu’aujourd’hui.
Citation:
Il cite le Shout "Zekhor LeItshkak" qui écrit que "AUCUN POSSEK" ne dit qu'il ne faut pas de pain lors de la séouda Chnia
Et voilà un nouveau cas…
Citation:
Rabbénou Yéshaya Harishon sur souccah daf 27a qui indique qu'on peut faire les 3 séoudot avec mezonot, de même pour le Shibolé Haleket (daf 73a) etc..
Et donc effectivement selon eux si on fait une séouda avec des mezonot (par exemple celle faite à la synagogue) alors celle d'après avec du pain sera considéré comme séouda chlichit
Je ne prends pas le temps de creuser un peu plus la Souguia, mais d’emblée, un élément me semble important à souligner :
Si des Rishonim considèrent que l’on peut faire les Seoudot avec du Mezonot, ce n’est pas encore une preuve que le Kidoush synagogal nous acquitte de la Seouda Shnia.
D’abord car l’intention joue
(on n’a pas l’intention d’en faire une seouda lorsqu’on est au Kidoush samedi matin) et surtout parce qu’en étant Kovéa Seouda sur des Mezonot
(Minei Afia), c’est une véritable seouda, en cela qu’on devra réciter le Birkat Hamazon !
Donc évidemment, l’enjeu de l’oubli de Retsé à Seouda Shlishit, APRES avoir fait Birkat hamazon
(avec Retsé 😊) à la Seouda Shnia (sur une Kviout de mezonot), n’est pas très différent de l’oubli de Retsé dans une 3ème Seouda classique
(et on ne reprendra pas le Birkat hamazon).
Citation:
Il cite par la suite différents poskim indiquant que "si on fait une séouda chnia après avoir fait le kiddouch et qu'on ne mange pas de pain (car on en à pas) et que la séouda d'après on a du pain et qu'on oublie de faire retsé alors on ne recommence pas !" [Shout Divré David Siman 86,Hessed Laalafim 271,Ohot Haim (188,11), Kaf Hahaim (188,40) et Chmirat Chabbat Kehilkheta helek 2 amoura 216 Seif 9)
Là aussi, je dirais que ça n’a rien à voir avec notre cas, car celui qui mange des Mezonot car il n’a pas de pain, a réellement l’intention d’en faire sa Seouda Shnia. Ce qui n’est pas le cas du juif classique qui mange au Kidoush à la Shul le samedi matin mais espère manger une Seouda (shnia) avec Motsi une fois rentré à la maison.
Citation:
Jai pu vérifier le Kaf hahaim l'ayant à ma disposition et les paroles semblent correspondrent "וכן אם לא היה לו פת בסעודה שנייה וקבע סעודתו בפירות ומיני תרגומא ובסעודה ג' קבע על הלחם ושכח רצה דינה כסעודה ג' דא"צ לחזור דסב"ל"
Bon certes ici " il n'avait pas de pain" mais bon je vois pas trop la différence
Elle semble pourtant conséquente, comme dit plus haut.
D’autant que lorsque le
Kaf Ha’haim écrit qu’il a été kovéa seouda Shnia sur des fruits et des Mezonot (מיני תרגומא), cela veut donc dire qu’il a dû faire Birkat Hamazon à la fin de cette Seouda, comme tout Kovéa Seouda sur des מיני תרגומא.
Ces sources apparaissent donc comme hors sujet.
Citation:
Par la suite j'ai été apaisé puisque j'ai vu que le Piské Téchouvot lui-même (188,note 60) confirme ces propos plus haut que vous avez cité mais en note 61 et 62 il ramène les posskim ramené plus haut par ROY pour dire que si on avait pas de pain ou que c'est un cas de oness qu'on a du fait la séouda 2 avec des mezonot alors si dans la séouda d'après on oublie retsé on recommence pas. Il insiste sur la différence qui est vraiment "on ne l'a pas fait afin de s'acquitter de Kidouch Bimkom séouda mais vraiment car on avait pas le choix" - distinguo que ne fait pas ROY . => Donc Tsarik Youn sur ces paroles ..
Ah, ben voilà, vous voyez, il est d’accord avec moi sur ce ‘hilouk 😊
Citation:
Conclusion et Halakha Lemaassé : Quel conseil donner aux membres de sa famille lorsque quelqu'un à fait la séouda 2 à la synagogue puis à oublié retsé dans le "repas principal" ?
Comment pourrais-je me prononcer, je n’ai pas pu vérifier les dires de
rav Ovadia Yossef, je ne possède ni le
‘Hazon Ovadia en question, ni le
Halikhot Olam où vous dites qu’il se répète.
A priori la Svara du
Piskei Tshouvot semble pertinente, mais justement, je trouve le manque d’analyse trop grossier pour que
Rav Ovadia Yossef ait pu commettre une telle imprécision.
Si vous m’aviez dit cette Halakha au nom d’un Rav réputé pour rapporter des opinions sans trop les comprendre (et il y en a…), je vous aurais dit de ne pas tenir compte de ses élucubrations, mais
Rav Ovadia Yossef n’est pas du style à commettre d’aussi grosses boulettes.
J’aurais donc voulu creuser un peu mieux et voir ses écrits avant de me prononcer.
En attendant, je ne puis que vous conseiller de faire Seouda Shnia sur du pain, ou encore de ne pas oublier Retsé dans le Birkat hamazon de Seouda Shlishit 😊.