Dans son énumération des animaux interdits à la consommation, la Tora (Wayiqra 11, 5 ; voir aussi Devarim 14, 7) énonce : « Et le chafane, parce qu’il est ruminant et son sabot n’est pas fendu, il est impur pour vous. »
On retrouve le même mot dans Psaumes 104, 18 : « … les rochers sont le refuge des chefanim », et dans Proverbes 30, 26 : « Les chefanim, peuple sans puissance… »
Les traductions françaises identifient souvent le chafane au lapin et au lièvre, et parfois au daman. La Bible du rabbinat traduit ce mot par « gerboise ».
On trouve également dans les premières traductions allemandes les mots murmunton et murmenti, c’est-à-dire « marmotte ».
Il est évident qu’il ne peut s’agir ni du lapin (en hébreu : arnavone), ni du lièvre (en hébreu : arnav ou arnéveth).
Selon certains, le chafane pourrait s’identifier à l’hyrax, une sorte de marmotte, en fait de la famille des éléphants, que l’on trouve encore aujourd’hui en grand nombre dans le désert de Judée. Cependant, ni la marmotte ni l’hyrax ne sont des ruminants.
Une hypothèse hardie, mais séduisante, voudrait que les Phéniciens, lorsqu’ils colonisèrent les côtes espagnoles, qui étaient riches en lapins, auraient pensé aux chefanim qu’ils connaissaient bien. Ils auraient alors donné au pays le nom de ces animaux, i-chefannim, devenu « Hispania », le nom latin de l’Espagne.