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Parachath Pin‘has - Le waw brisé

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fureteur
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Que signifie la brisure de la lettre waw dans le verset Bamidbar 25, 12 ?
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Hachem a donné à Pin‘has, dans le verset en question, « Mon alliance de paix » (berithi chalom).
Dans les rouleaux de la Tora, la lettre waw du mot chalom présente, selon la tradition massorétique, une fine brisure.
Cette brisure signifie, selon le Talmud, que le service rendu par un kohen doit être parfait et ne présenter aucune souillure. D’où il est déduit qu’il n’est pas permis à un kohen porteur d’une infirmité d’officier dans le Temple (Qiddouchin 66b).

Mais il est possible d’aller plus loin dans l’interprétation de cette anomalie scripturale.
Pin‘has s’est distingué en mettant à mort, dans un accès de sainte colère, Zimri, prince de la tribu de Siméon, et Kozbi, la femme midianite qui s’était livrée à lui comme une prostituée.
Son geste a eu pour effet de mettre fin à l’accès de débauche qui avait saisi les enfants d’Israël, ainsi qu’à l’épidémie qui les en a punis et qui a fait vingt-quatre mille morts (Bamidbar 25, 9).
C’est ainsi que la « paix » dont Pin‘has est devenu le symbole n’était pas une paix générée par une haine de la violence ; c’est au contraire un acte de violence qui en a marqué la naissance. Voilà pourquoi elle est marquée d’une imperfection, symbolisée par la brisure du waw.

« Le petit-fils d’Aaron apparaît dans cet épisode comme le véritable défenseur de la paix entre Dieu et les hommes ; pourtant son intervention a fait couler du sang ! Mais c’est précisément pour cela que nous savons ce que Dieu entend par le terme de “paix”, car la paix avec Dieu, non plus que la paix entre les hommes, ne peut être érigée sur les compromis, les faiblesses, les reculs. L’expérience tragique de nos jours nous a suffisamment enseigné ce que peut coûter la politique de la paix à tout prix. C’est toujours la prime aux malfaiteurs qui en est la suite immédiate. Un chef responsable, animé du désir profond d’établir une paix solide, doit pouvoir faire face avec la dernière énergie à tous ceux qui la troub1ent et adopter une attitude intransigeante dès l’instant où les essais de “rééducation” » se révèlent infructueux. Toute hésitation, toute tendance à tergiverser mènent infailliblement à la catastrophe. Pin’has est ainsi le type même du chef qui sait hardiment rompre là où il n’est plus possible de s’entendre. Il accepte délibérément de passer pour un trouble-fête, ou un esprit intolérant, dès qu’il s’agit de rétablir la justice et de sauvegarder la morale divine. Celui qui, pour sauver la paix, quitte le terrain du combat, se fait le complice des ennemis de Dieu. Ni les larmes, ni les plaintes, ni à plus forte raison l’indifférence ne peuvent sauver la justice et la Loi. Et cette idée se retrouve lorsque le Midrach identifie Pin’has avec le prophète Elie, qui viendra annoncer la venue du Libérateur messianique. Elie non plus ne saura construire un monde nouveau sur des fondements incertains et équivoques. L’avenir appartiendra aux idées claires et droites et non pas à la politique des compromis. C’est ce même prophète Elie qui patronne la naissance de chaque petit Juif, en qui il espère trouver un jour l’émule, le successeur, qui reprendra la lutte pour la cause sacrée (S.R. Hirsch, cité par le rabbin Elie MUNK, La voix de la Thora, vol. IV, p. 268 ).
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