Tandis que le prophète Osée, dans le premier chapitre de son livre, compare son sort personnel, à lui qui a épousé une prostituée et dont il n’est pas certain de la légitimité des enfants qu’elle lui a donnés, avec celui du peuple d’Israël, « qui s’est entièrement prostitué en abandonnant Hachem », le deuxième chapitre, à la plus grande partie duquel est empruntée la haftara de la parachath Bamidbar, célèbre la réconciliation des enfants d’Israël avec leur Dieu : « Le nombre des enfants d’Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se peut mesurer ni dénombrer ; et il arrivera que, au lieu qu’il leur soit dit : Vous n’êtes pas mon peuple, il leur sera dit : Fils du Dieu vivant » (Osée 2, 1).
Comment comprendre cette volte-face de Hachem, se demandent nos Sages (Sifri parachath Balaq 1) ?
Et de répondre par une parabole :
Un roi, pris d’un accès de colère contre sa femme, décida de la répudier et chargea un scribe de préparer un libelle de répudiation.
Quelque temps après, il regretta sa décision et décida de ne pas lui donner suite.
Cependant, comme il ne voulait pas renvoyer le scribe les mains vides, il le chargea de rédiger une nouvelle ketouba dans laquelle il doublait les engagements financiers qu’il avait pris envers la reine.
Il en a été de même, expliquent les Sages, avec Israël : Après avoir demandé au prophète Osée de réprimander sévèrement ses contemporains, Hachem s’est ravisé et a chargé celui-ci de les bénir, et c’est ainsi que les mots : « Vous n’êtes pas Mon peuple » (1, 9) sont devenus au verset suivant : « Le nombre des enfants d’Israël sera comme le sable de la mer… »