Parmi les « malédictions » prédites dans la parachath Be‘houqothaï, il est annoncé que « le pays jouira de ses repos tous les jours de sa dévastation » (Wayiqra 26, 34), ce qui signifie qu’il devra « rattraper » les années sabbatiques qu’il n’aura pas respectées, et ce « afin que soit accomplie la parole de Hachem, dite par la bouche de Jérémie, jusqu’à ce que le pays eût joui de ses Chabbathoth. Tous les jours de sa désolation il se reposa, jusqu’à ce que soixante-dix ans fussent accomplis » (II Chroniques 36, 21)
De la même façon, nous annonce la haftara (Jérémie 16,19 à 17,14) : « Tu feras abandon (we-chamateta), et par ta faute, de ton héritage que je t’avais donné, et je t’asservirai à tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas ; car vous avez allumé un feu dans ma colère ; il brûlera à toujours » (17, 4).
Le mot hébreu pour « tu feras abandon » (we-chamateta) a la même racine que chemita (« année sabbatique »), à savoir, comme l’explique Rachi ( ad loc.), que la terre sera laissée en friche pour n’avoir pas chômé tous les sept ans comme Hachem l’a ordonné dans la Tora.
Alors Hachem « asservira les enfants d’Israël à leurs ennemis dans un pays qu’ils ne connaissent pas » ( Ibid.), ce qui se rapporte, selon Malbim, à la fuite des Judéens en Egypte après l’assassinat de Guedalia. Ce pays a été peu de temps après conquis par Nabuchodonosor, et celui a réduit en esclavage tous ses habitants, y compris ceux qui venaient de s’y installer.