La parachath ‘Eqèv contient entre autres la promesse faite par Hachem aux enfants d’Israël de leur donner une terre : « Car le pays dans lequel tu viens pour en prendre possession n’est pas comme le pays d’Egypte d’où vous êtes sortis, où tu semais ta semence et arrosais avec ton pied comme un jardin à légumes. Et le pays dans lequel vous passez pour en prendre possession est un pays de montagnes et de vallées, à la pluie du ciel boira-t-il de l’eau » (Devarim 11, 10 et 11).
Pourquoi cette terre-là, le pays de Canaan, et pas une autre ? Pourquoi pas, par exemple, l’Egypte que la Tora présente comme « le jardin de Hachem » (Berèchith 13, 10), alors que le pays de Canaan s’est débattu, tout au long de l’époque des Patriarches, dans des famines à répétition (Abraham : Berèchith 12, 10 – Isaac : Berèchith 26, 1 – Jacob : Berèchith 42, 1 – Voir aussi à l’époque des « Juges » : Ruth 1, 1) ?
De plus, l’eau en Egypte est à la fois abondante et fournie en permanence par le Nil. Il n’est nul besoin de prier Hachem pour pouvoir irriguer ses cultures : « Un pays où tu semais et arrosais comme un potager » (Devarim 11, 10).
La situation en Erets Yisraël est, au contraire, très dépendante de notre rapport avec Hachem : Nous y buvons l’eau que fournissent « les montagnes et les vallées » (11, 12), une fourniture par définition saisonnière, et non les fleuves et les rivières, qui coulent en permanence. Cette eau, de plus, nous vient du ciel (Ibid.).
Rappelons enfin qu’Erets Yisraël ne dispose pas dans son sous-sol de ressources minières. Cette richesse a été attribuée à d’autres pays de la région qui ont été abondamment pourvus en pétrole. Il existe certes des mines de cuivre à Timna, dans le sud du Néguev, mais le minerai qu’elles contiennent n’est pas asssez abondant pour permettre une extraction rentable.
Et pourtant, la Tora ne nous promet-elle pas que « nous ne manquerons de rien, dans un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel nous extrairons du cuivre » (Devarim 8, 9) ?
En réalité, comme l’expliquent de nombreux commentateurs et notamment Ramban/Nahmanide (ad Devarim 11, 10), cette terre qui nous a été promise ne nous procurera ses bienfaits que dans la mesure où nous observerons les mitswoth de Hachem. Ainsi que nous le répétons jour après jour dans le deuxième paragraphe du Chema’, si nous écoutons les commandements qu’Il nous a imposés, alors, et alors seulement, nous recueillerons les bienfaits de la pluie et récolterons les produits de la terre. Mais si nous nous détournons de Lui, Sa colère s’enflammera, Il fermera le ciel, et il n’y aura pas de pluie, la terre ne donnera pas sa récolte, et nous serons chassés du pays qu’Il nous a donné (Devarim 11, 13 et suivants).
« Terre promise », certes, mais sous conditions…