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L'âge d'Ichma'el et d'Its'hak est-il réaliste?

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Menashédf
Messages: 134
Chers Khakhamim,

Il y a deux passages de Béréchit qui m'ont toujours intrigués, le premier c'est l'expulsion d'Hagar et d'Ichma'el et le second celui de l'Akeida que nous lisons à Roch HaChanah. Tant Ichma'el comme Its'hak sont dépeints comme de dociles enfants, l'un mis sur les épaules de sa mère alors qu'il avait 13 ans, et à 13 ans rares son les "poids légers" surtout pour une pauvre femme comme Hagar qui n'avait certainement pas les pouvoirs de Wonderwoman ou une imposante musculature et Itsh'ak lui aussi très docilement, tel un petit enfant se laisse conduite par son père, sans mot dire... Le problème se pose s'il on se met à calculer son âge, en se basant sur Parachat H'ayé Sarah qui relate la mort de Sarah sa mère à l'âge de 127 ans, on en déduit qu'Its'hak avait 37 ans, or à 37 on n'est pas si docile que ça. Pourquoi Its'hak est-il qualifié "d'adolescent" (na'ar, jeune homme) dans le texte? Peut-on encore être considéré un adolescent à 37 ans?:

En Genèse 17:25, il est dit qu' Ichma'el avait 13 ans, quand il fut circoncis, Ichmael avait cet âge lorsque sa mère Hagar, la servante d'Abraham, se moqua de Sarah et qu'ils furent tous deux expulsés (Genèse 21:9):

Abrahâm, au matin, se lève tôt: il prend du pain, une gourde d’eau,
il les donne à Agar, LES MET SUR SON ÉPAULE, PUIS L'ENFANT.
Il l’envoie. Elle va et vague dans le désert de Beér Shèba‘.
L’eau de la gourde s’achève.
Elle JETTE L’ENFANT sous l’une des armoises.
>
Quelle force pour porter un adolescent de 13 ans et par la suite le jeter dans les buissons! Hagar faisait-elle de l'haltérophilie?

Elle va puis s’assoit là contre, à distance d’un tir d’arc.
Oui, elle avait dit: « Je ne verrai pas la mort de L’ENFANT. »

>
Pourquoi Ichma'el est-il si passif pour se laisser mourir de la sorte?
>

Elokîm entend la voix de L'ADOLESCENT.
Le messager d’Elokîm crie vers Agar, des ciels, et lui dit:
« Qu’as-tu, Agar ? Ne frémis pas:
oui, Elokîm a entendu la voix de l’adolescent, là où il est.
Lève-toi, porte L'ADOLESCENT, renforce ta main sur lui:
oui, je le mettrai en grande nation. » (Genèse 21:14-18)

________


Et c’est après ces paroles: Elokîm éprouve Abrahâm.
Il lui dit: « Abrahâm ! » Il dit: « Me voici. »
Il dit: « Prends donc ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Is’hac,
va pour toi en terre de Moryah, là, monte-le en montée (o'lah, holaucauste) sur l’un des monts que je te dirai. »
Abrahâm se lève tôt le matin et bride son âne.
Il prend ses deux adolescents avec lui et Is’hac, son fils.
Il fend des bois de montée (pour le o'lah, l'holocauste).
Il se lève et va vers le lieu que lui dit Elokîm.
Le troisième jour, Abrahâm porte ses yeux et voit le lieu de loin.
Abrahâm dit à ses adolescents: « Asseyez-vous ici avec l’âne.
Moi et L'ADOLESCENT nous irons jusque-là.
Nous nous prosternerons puis nous retournerons vers vous. »
6. Abrahâm prend les bois de la montée, il les met sur Is’hac, son fils.
Il prend en sa main le feu et le coutelas.
Ils vont, les deux, unis.
7. Is’hac dit à Abrahâm, son père, il dit: « Mon père ! »
Il dit: « Me voici, mon fils. »
Il dit: « Voici le feu et les bois. Où est l’agneau de la montée (le o'lah, l'holocauste)? »
8. Abrahâm dit: « Elokîm verra pour lui l’agneau de la montée (le o'lah, l'holocauste), mon fils. »
Ils vont, les deux, unis.
9. Ils viennent au lieu que lui a dit Elokîm.
Abrahâm bâtit là l’autel et prépare les bois.
Il ligote Is’hac, son fils, et le met sur l’autel, au-dessus des bois.
10. Abrahâm lance sa main et saisit le coutelas pour égorger son fils.
11. Le messager de Y-H-V-H crie vers lui des ciels et dit:
« Abrahâm ! Abrahâm ! » Il dit: « Me voici. »
12. Il dit: « Ne lance pas ta main vers L'ADOLESCENT, ne lui fais rien !
Oui, maintenant je sais que, toi, tu frémis d’Elokîm !
Pour moi, tu n’as pas épargné, ton fils, ton unique. »
13. Abrahâm porte ses yeux et voit,
et voici un bélier derrière, saisi au hallier.
Abrahâm va et prend le bélier.
Il le monte en montée (en 'olah, en holocauste), au lieu de son fils....

Textes tirés de la Bible d'André Chouraqui http://nachouraqui.tripod.com/id83.htm

Merci de m'éclairer et de dissiper mes doutes. Chalom Ou-béra'hoth.

Marcel Léger, Mexico.
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Ces deux passages sont effectivement lus à Rosch Haschanah.

Il est vrai que la docilité des enfants d'aujourd'hui ne peut être comparée à celle des enfants d'antan !
Cependant il faut préciser que Yschmaël était particulièrement malade et fortement fiévreux, et que Yits'hak est parti avec son père sans avoir été informé de l'objet du sacrifice jusqu'à la presque fin du voyage et alors , il a, comme l'explique le Midrasch, pleinement accepter de donner sa vie sur l'autel de sacrifice.
Quant à l'âge des deux "enfants", vous n'êtes pas le seul à se poser des questions. Pratiquement tous les commentateurs s'étonnent de cela.
Il y a trois opinions concernant l'âge de Yischmaël : 17, 24 et 27 ans.
Il était de toute façon donc déjà adulte et difficile à porter sur des épaules de femme.
Il existe différentes opinions concernant le sens des mots du verset 14 : "Abraham se leva de bon matin, prit du pain et une outre pleine d'eau, les remit à Agar en les lui posant sur l'épaule, ainsi que l'enfant, et la renvoya. Elle s'en alla et s'égara dans le désert de Bersabée. " à savoir, est-ce que "ainsi que l'enfant" se rapporte à la pose sur les épaules ou non.
Et même si l'on accepte que ces termes se rapportent à la pose sur les épaules, le Gour Aryé explique qu'il ne faut pas prendre ces termes au sens propre mais qu'il signifient que malade et fiévreux, il avait besoin du soutien des épaules de sa mère.
D'autres ajoutent que la maladie et la fièvre l'ont amaigri à un tel point que sa mère avait la force de le porter.
Le Zohar fait un prarallèle avec un autre verset dans Schemoth, pour dire qu'il s'agit là d'une exhortation d'Abraham à sa servante, de garder une pleine foi en D-ieu.
Pour vous éclairer et dissiper vos doutes, il est indispensable d'utiliser une traduction agréée par le corps rabbinique : je vous suggère celle du rabbinat français que vous trouverez dans toutes les librairies juives de France. Mais comme il me semble que vous n'habitez pas en France, celles-ci pourront vous la faire parvenir par la poste.
Menashédf
Messages: 134
Cher Rav,

Merci beaucoup de m'avoir si aimablement répondu et aussi pour le document que vous m'avez envoyé. C'est vrai qu'il est difficile d'obtenir du matériel et des livres en français lorsqu'on vit au Mexique à des milliers de kilomètres de France, je n'ai aucun libre judaïque en français, j'ai essayé via la maison d'édition Editorial Jerusalem de México mais tout vient des Etats-Unis pour ce qui est du matériel en anglais et en espanol tout vient d'Argentine ou d'ici. Donc mes sources en français sont limitées, j'ai trouvé en navigant la Bible d'André Chouraqui, c'est vrai que son oeuvre est polémique, il a fait coulé beaucoup d'encre, sa traduction très littérale est bien souvent iconoclaste mais tout de même intéressante. Pour ma part je ne lis que le Tana'h, pour ce qui est du "Nouveau Testament" et du Coran c'est une autre paire de manches, M. Chouraqui a essayé de lancer des ponts entre les 3 crédos monothéistes, peut-être aussi par moment de réconcilier l'irréconciliable, on peut être d'accord ou en désaccord avec lui parce que bon, c'est vrai Yéchou Ha-Notzri n'a jamais été le Machia'h que nous attendons, il n'a jamais accompli aucune des prophéties lui donnant le droit à ce titre et quant à la qualité de prophète de Mohamed, elle est plus que discutable. Hachem a peut-être permis l'avènement de ces deux personnages pour acheminer petit à petit l'humanité vers le monothéisme, car un jour nous serons tous unis et nous auront tous la même religion, tout un chacun nous adorons tous Hachem comme le Seul et Unique selon ce qui est écrit en Zacharie 14:9.

Quant à l'expulsion d'Ichmael, expulser son fils étant malade, affaibli et fièvreux ça ferait d'Abraham un "monstre" ce qui ne cadre pas très bien avec sa renommée commo étant quelqu'un rempli et débordant de "'hesed" (grâce, miséricorde). Ce serait un point noir au tableau des tenants de cette position, non? Quelle père réagirait de cette façon envers son fils? Il attendrait au moins qu'il guérisse et se rétablisse. Cela m'inspire beaucoup d'horreur d'expulser ainsi son fils dans cet état...
Et même cadavérique et squellétique, Ichmael n'a pas dû être un poids-plume pour qu'Hagar puisse le porter sur son épaule, chargée comme un mule comme elle l'était. Donc je ne suis pas vraimment convaincu para cette interprétation du Midrach.
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Cher ami,
Vous avez tout à fait raison lorsque vous dites que l'avènement du christianisme et de l'islam ouvrent la voie au monothéisme. C'est ainsi que Maïmonide, dans un texte censuré du Yad Ha'hazakah, s'interroge sur le succès de ces deux religions issues du judaïsme, et répond que D-ieu a permis cela pour que la Bible soit connue sur toute la planète afin de préparer l'humanité au véritable monothéisme.

Je me tiens à votre disposition pour vous faire parvenir quelques livres de base en français afin de vous donner la possibilité d'acquérir les dites bases, sans lesquelles toute approche du judaïsme est quasiment impossible.
N'oubliez pas que ce qui nous différencie de toutes les autres religions dites monothéistes, c'est la Torah orale transmise par D-ieu à Moïse au Mont Sinaï en même temps que la Torah Ecrite : sans cette Torah Orale, il est impossible de comprendre la Torah Ecrite. Ceci est le fondement du Judaïsme.

Quant au problème de Yischmaël, il se trouve que la 9ème des dix épreuves qu'a subies Abraham était justement l'ordre divin de chasser son propre fils, par le biais d'une exigeance de Sarah. D-ieu dit à Abraham : "Fais tout ce que te demande Sarah". Celle-ci avait exigé le départ de Yischmaël dont la présence au coté d'Isaac était à ses yeux extrèmement mauvaise. La 10ème épreuve d'Abraham fut la demande du sacrifice de son fils Isaac.
Dans ces 2 dernières épreuves, pour vérifier la totale abnégation du fidèle Abraham, D-ieu demande à celui-ci d'aller dans le sens contraire de sa nature qui était toute faite de bonté vis-à-vis d'autrui. La spécificité d'Abraham était son caractère de totale générosité. Reconnaître D-ieu de façon absolue c'est d'accepter tous Ses ordres, les plus difficiles qui soient. Et Abraham réussit à se dépasser en chassant son fils Yischmaël, puis encore plus dur, il fut prêt à sacrifier son fils Isaac.
Abraham a atteint ainsi les sommets de la foi en D-ieu.
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