Selon certains commentateurs dont Rabbeinou Be‘hayé ad Berèchith 34, 1, Jacob a été effectivement puni pour avoir dissimulé Dina aux yeux d’Esaü, car celui-ci aurait pu peut-être s’améliorer.
Mais le même Rabbeinou Be‘hayé ad Wayiqra 9, 1 explique :
« Lorsque Jacob a vu l’échelle, les anges qui y montaient et qui en descendaient, et le Saint béni soit-Il qui se tenait sur elle, il a été rempli d’une grande joie. Il a cependant, par la suite, enduré de grandes souffrances : celles causées par Laban, celles causées par Esaü, celles causées par Joseph, celles causées par Dina…
De même Josué, s’est couvert de gloire dans la conquête d’Erets Yisrael, et il est pourtant mort sans enfants.
La même chose pour ‘Eli, le kohen gadol, qui “était assis sur un trône près de l’un des poteaux du temple de Hachem” (I Samuel 1, 9), mais qui “tomba à la renverse de dessus son trône […] et se brisa la nuque et mourut” en apprenant la mort de ses fils » (ibid. 4, 18).
Il est inutile, à mon avis, de vouloir réécrire l’histoire et de ratiociner sur ce qui serait arrivé si ce qui est arrivé n’était pas arrivé.
Le projet céleste est ainsi conçu qu’il n’obéit pas aux règles édictées par la logique humaine. Les plus grands personnages de notre histoire, comme c’est le cas pour ceux qui sont cités ici (Jacob, Josué, ‘Eli), ont un destin façonné par Hachem, dans lequel n’interviennent ni nos jugements de valeurs, ni nos analyses ou raisonnements historiques ou philosophiques.