Samson, dont notre haftara rappelle les circonstances de la naissance, est le plus indéchiffrable de tous les « Juges ». Doué d’une force physique jamais atteinte par aucun homme, il combattit les Philistins toute sa vie durant, et sauva les enfants d’Israël de leur domination.
Mais en même temps, il se montra d’une faiblesse extrême avec les femmes, dont l’une le trahira après qu’il lui aura livré le secret de sa vigueur exceptionnelle. Et, retrouvant un bref instant ses forces colossales, il se suicidera plus tard en entraînant dans la mort plus de Philistins qu’il en avait tués de son vivant (Choftim 16, 30).
Notre tradition porte sur Samson un jugement contrasté. « Samson a suivi ses yeux [en s’attachant à des femmes étrangères], raison pour laquelle les Philistins les lui ont crevés » (Michna Sota 1, 8). Mais elle le tient en même temps en haute estime en affirmant que « son Beith din, comme ceux de Gédéon et de Jephté, valait ceux de Moïse, d’Aaron et de Samuel » (Yerouchalmi Roch hachana 14a).
Et cependant, peut-on remarquer, si Samson « a “commencé” de sauver Israël de la main des Philistins (Choftim 13, 5), c’est David qui a achevé sa tâche (II Samuel 5, 16 et suivants).
Il n’en demeure pas moins que Samson est couvert d’éloges par le Midrach (Wayiqra rabba 8, 2), comme capable de juger le peuple comme l’aurait fait Hachem, et comme n’ayant besoin d’aucune aide dans l’exécution de sa mission.
Et lorsqu’il mourut en emportant dans sa mort des milliers de Philistins, son corps demeura miraculeusement intact, de sorte que sa famille l’identifia sans peine et put l’enterrer dans le tombeau familial.