Il est d’usage, le Chabbath qui précède un Roch ‘hodech, de bénir la venue du nouveau mois. Un seul mois fait exception à cette règle, celui de tichri, consacré par la fête de Roch hachana.
La raison en est, explique le Ba‘al chem tov, que c’est Hachem Lui-même qui bénit ce mois de tichri, annonciateur des bienfaits qui, nous l’espérons, nous seront prodigués tout au long de l’année qui va s’ouvrir.
Une autre raison, proposée par le Michna beroura, prend appui sur une interprétation par la Guemara (Roch hachana 8a) du verset : « Sonnez du chofar au [nouveau] mois, au moment fixé (ba-késsé) pour notre solennité » (Psaumes 81, 4).
Ce mot ba-késsé, que les commentateurs comprennent généralement par « moment fixé » (Voir Rachi et Metsoudath David), comporte également selon cette Guemara une racine signifiant « couvrir » ou « cacher », comme si Roch hachana devait rester dissimulé.
On a également relié cet usage de ne pas bénir la venue du mois de tichri à la parachath Nitsavim, qui est toujours lue avant Roch hachana. Cette paracha commence par les mots : « Vous vous tenez tous fermement aujourd’hui devant Hachem » (Devarim 29, 9), ce qui peut être interprété comme signifiant que nous resterons fermes lors de notre jugement à Roch hachana, et que nous en serons bénis toute l’année durant, et pas seulement pendant le mois de tichri.