Dans le texte de notre haftara, Hachem promet que, de même qu’Il a juré que « les eaux de Noé ne passeraient plus sur la terre », de même a-t-Il prêté serment qu’Il ne sera plus jamais courroucé contre Israël et qu’Il ne le menacera plus (Isaïe 54, 9).
Ce verset, qui constitue la raison apparente du choix de ce chapitre comme la haftara de la parachath Noa‘h, comporte une variante remarquable. Plusieurs éditions font de כי מי (« car les eaux ») un seul mot (כימי), à traduire littéralement par : « comme les jours de Noé ».
Cette variante, explique Né‘hama Leibowitz, est interprétée comme suit par Abarbanel :
Si le prophète parle des « jours de Noé », cela veut dire que ce qui arrivera à ceux à qui il s’adresse est également arrivé à la génération du Déluge : Ses contemporains ont cru et multiplié, ils ont rempli leur terre et leur terre a été remplie de leur corruption. Hachem leur a procuré la possibilité de se repentir, mais ils ne sont pas revenus à Lui. Aussi seront-ils emportés par un torrent, c’est-à-dire par l’exil. Mais il en restera qui se distingueront par leur piété, et Hachem leur promet qu’Il ne leur imposera pas un autre exil.
S’il s’agit ici, au contraire, des « eaux de Noé », cela signifie que, de même que Hachem a prononcé un serment à Noé concernant l’eau, de même prononce-t-Il un serment à Israël concernant l’exil.
Dans la première image, l’exil est comparé à un torrent puissant et dévastateur, et dans le second à une mer démontée. Dans la première image, la rédemption est représentée par un épuisement de la montée des eaux, et dans le second par leur affaiblissement sur le rivage.