Parachath Noa‘h - La tour de Babel - Objectif : Le ciel

Les constructeurs de la tour de Babel cherchaient à « atteindre le ciel ». Comment ont-ils pu former un projet aussi insensé ?

Ils se sont dit : « … Allons, bâtissons-nous une ville et une tour et son sommet dans les cieux… » (Berèchith 11, 4), ce qui signifie, explique Rachi (ibid. 11, 1), qu’ils ont eu pour projet de « faire la guerre à Hachem ».

Rabbi Yonathan Eibeschutz, l’un des plus éminents savants en Tora du dix-huitième siècle, qui occupa les fonctions de rabbin de Metz de 1741 à 1750, explique que les bâtisseurs de la tour connaissaient parfaitement les lois de la gravité universelle, et ce bien avant Newton.

Ils avaient pour projet de construire une tour d’une hauteur telle que son sommet échapperait à la force d’attraction terrestre. Ils pourraient alors, du haut de cette tour où toute pesanteur serait abolie, prendre leur envol vers un objectif où ils se confronteraient à Hachem.

Ils ne se sont cependant pas préoccupés du temps et des efforts qui leur seraient nécessaires pour atteindre leur objectif, pas plus que des conditions de leur survie dans les espaces intersidéraux.

>>Ils se sont dit : « … Allons, bâtissons-nous une ville et une tour et son >>sommet dans les cieux… » ( Berèchith 11, 4), ce qui signifie, explique >>Rachi ( ibid. 11, 1), qu’ils ont eu pour projet de « faire la guerre à >>Hachem ».

Il me semble me souvenir de commentaires relatif a une statut pointant le ciel d'un glaive en symbole de défi, pour couronner l'édifice... Qu'en était il ?

Le Midrach (Berèchith rabba 38, 7) rapporte que les bâtisseurs de la tour de Babel avaient l’intention d’installer à son sommet une idole portant une épée.

J'ai du mal à comprendre votre référence à des espaces intersidéraux, je pensais plus simplemement que les constructeurs de la tour de babel étaient de nos jours encore ceux qui échaffaudent des téhories sociales, totalisantes, des système unifiants uniformisants, bref que la différence entre ce côté et l'autre porte sur les modalité d'unification de l'un.
L'idole a l'épée devenant alors en quelque sorte "un moi tranchant", une sorte d'hypertrophie de l'ego, "idole" pour ego surdimensioné et "tranchant" pour une certaine manière de remplacer le dialogue, l'échange de paroles, par un sentencieux épanchement de soi .

Vos remarques sur la tour de Babel sont tout à fait recevables.

Je rappellerai simplement que les interprétations talmudiques ou midrachiques, ou celles de Maîtres reconnus, ne prétendent jamais à une quelconque exclusivité, et sont toujours compatibles avec les autres.

Je vous remercie de votre réception, je sais un peu de ce qu'il en est du dialogue entre les maitres.
Pour revenir à la tour il me semble aussi évident qu'elle a une incontestable hauteur et que l'écart entre "l'épanchement d'un égo surdimensionné " et un énoncé de ce qui faute de mieux je nommerai "un nom propre" est loin d'être une chose facile, à une certaine hauteur il y quelque chose comme un paradoxe, une très grande proximité entre deux registres de parole au point que la différence entre l'un et l'autre pourrait presque n'être qu'une question de sonorité, d'accentuation de la voix.