« Mon peuple, souviens-toi, je te prie, de ce qu’a médité Balaq, roi de Moav, et de ce que Bil‘am, fils de Be‘or, lui répondit, depuis le Chitim jusqu’au Guilgal, afin que vous connaissiez la justice de Hachem » (Michée 6, 5).
Ce verset, qui fait partie de notre haftara, comporte une part de mystère.
Nous savons que c’est à Chitim que Bil‘am a réussi à inciter les enfants d’Israël au péché, puisque c’est à cet endroit qu’ils se sont prostitués avec les filles de Moav (Bamidbar 25, 1 et suivants), avec la catastrophe que cette débauche a entraînée : Vingt-quatre mille morts (Ibid. 25, 9).
Mais qu’en est-il de Guilgal, dont le nom n’est mentionné dans la Tora que d’une façon tout à fait incidente (Devarim 11, 30) ?
C’est à Guilgal que les enfants d’Israël, après qu’ils eurent traversé le Jourdain, firent leurs premiers pas en Erets Yisraël, et c’est à Guilgal qu’ils pratiquèrent pour la première fois la circoncision depuis qu’ils étaient sortis d’Egypte (Josué 4, 19 et 5, 2).
En d’autres termes, alors qu’ils avaient gravement péché au moment même où ils étaient sur le point d’entrer en terre de Canaan, Hachem leur a octroyé son pardon dès l’instant où ils y ont pénétré.
Et c’est pour répondre à l’inquiétude d’Israël, qui se demande si « Hachem, eu égard à ce pardon, prendra plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d’huile » (Michée 6, 7), que le prophète lui répond qu’Il attend de lui seulement de pratiquer la justice, d’être pénétré d’amour envers les hommes et d’humilité envers Lui (6, 8).