De la même manière que la parachath Wayaqhel est surtout consacrée à l’exécution des commandements relatifs à la construction du Tabernacle, la haftara correspondante (I Rois 7, 13 à 26) enumère des détails concernant celle du Temple de Salomon.
On y trouve cependant un certain nombre de variantes, et notamment le verset : « Il dressa les colonnes vers le portique du temple ; il dressa la colonne de droite, qu’il appela du nom de Yakhin ; il dressa la colonne de gauche, qu’il appela du nom de Boaz » (I Rois 7, 21 – Voir aussi II Chroniques 3, 17). Les chapiteaux de ces colonnes étaient recouverts de sculptures de cuivre en forme de grenades (I Rois 7, 18).
Que signifient ces noms : « Yakhin » et « Boaz » ?
Disons d’emblée qu’aucun des grands commentateurs classiques n’interprète le nom de Boaz comme étant une référence à l’ancêtre de Salomon, Boaz le mari de Ruth.
Aucun non plus ne relie ces colonnes aux nuées qui escortaient les enfants d’Israël pendant leur traversée du désert.
Selon Radaq et Metsoudath David, le choix de ces noms a eu pour but de donner au Temple un « bon signe » (simane tov). En effet, le mot Yakhin renvoie à l’idée de hakhana, c’est-à-dire d’éternité, comme il est écrit : « Comme la lune, il sera affermi (yikhon) pour toujours » (Psaumes 89, 38).
De même le mot Boaz doit être compris comme « donnant de la force », comme il est écrit : « Hachem donnera force (‘oz) à son peuple » (Psaumes 29, 11).
Quant aux grenades, peut-être peut-on les rapprocher du verset : « Ta tempe (raqathekh) est comme une tranche de grenade à travers ton voile » (Cantiques des cantiques 4, 3 et 6, 7), que la Guemara (Sanhédrin 37a) comprend comme voulant dire que « même les plus “vides” (rèqanin) qui sont chez toi sont remplis de mitswoth comme une grenade ».