Il est exact qu’Abraham et Isaac ont invité leurs enfants à ne pas épouser de Cananéennes (Berèchith 24, 3 et 28, 1), et l’on a peine à imaginer que Juda, l’ancêtre du roi David et du Messie, ait pu désobéir à son père et à son grand-père.
En vérité, le mot kena‘ani (« Cananéen »), comme indiqué dans Pessa‘him 50a, ne désigne pas seulement un descendant de Canaan, petit-fils de Noé. Il a parfois aussi le sens de « marchand » (voir Isaïe 23, 8 ; Osée 12, 8 ; Zacharie 14, 21 ; Proverbes 31, 24 ; Job 40, 30).
La réussite d’un commerçant se mesure en effet à son aptitude de « faire baisser » (lehakhni‘a, de la racine kaf, noun, ‘ayin) les marchandises qu’il achète.
C’est ainsi que « d’un regard, Il humilie (hikhni‘ahou) tout orgueilleux » (Job 40, 12).
De même, « Hachem abaissa (hikhni‘a) Juda, à cause d’Achaz, roi d’Israël » (II Chroniques 28, 19).