Dans la haftara de Chabbath chouva, empruntée pour l’essentiel au dernier chapitre du livre d’Osée, apparaissent deux versets qui posent à la fois la question de la nature et de la finalité de la techouva :
« Reviens, Israël, jusqu’à (‘ad) Hachem, ton Dieu, car tu es tombé par ton iniquité. Prenez avec vous des paroles, et revenez vers (èl) Hachem… » (Osée 14, 2 et 3).
Ces versets envisagent successivement la techouva « jusqu’à (‘ad) Hachem » et la techouva « vers (èl) Hachem ».
Ces deux versets représentent, d’une certaine façon, la réplique presque symétrique de deux autres, qui figurent dans la parachath Nitsavim :
« Tu retourneras jusqu’à (‘ad) Hachem, ton Dieu, écouteras Sa voix […] quand tu retourneras vers (èl) Hachem, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme » (Devarim 30, 2 et 10).
Ainsi, tout comme dans notre haftara, on trouve successivement dans ces deux versets l’idée d’un « retour jusqu’à (‘ad) Hachem » suivie de celle d’un retour vers (èl) Hachem ».
Rav Ya‘aqov Tsewi Mecklembourg (1785-1865) écrit dans Ha-ketav veha-kabbala que la différence entre la « techouva ‘ad Hachem » et la « techouva èl Hachem » se superpose à celle entre une techouva réalisée par crainte du châtiment, et donc incomplète, et celle que l’on atteint par l’amour de Hachem, qui constitue le plus haut degré qui puisse être atteint, ainsi qu’il est écrit : « Là où se tiennent les véritables repentants, il n’y a pas de place pour les tsaddiqim » (Sanhédrin 99a).