A Haimkele :
Effectivement, la preuve que j’ai apportée semble plus dire qu’il faille l’appeler du nom de sa mère (ben plonit), j’en étais bien conscient, ce que j’apportais comme preuve de là-bas c’est seulement qu’on ne mentionnait pas le nom du père bien qu’il se soit converti.
Après, entre l’appeler du nom de la mère (=ben plonit) ou « ben Avraham », il me semblait évident qu’on n’allait pas l’appeler Yaamod ploni ben Plonit, car c’est humiliant et ça interroge tout le monde.
Vous dites que dire ben Avraham aussi c’est humiliant si ce n’est pas le prénom de son père, j’entends bien, cependant ça reste plus discret que de dire ben plonit (fils de unetelle) où là, même sans connaitre le prénom de son père, on comprend qu’il y a un problème.
Vous dites encore que ça fait comme s’il était Guer et il ne l’est pas.
Tout d’abord il faut savoir que c’est la conclusion halakhique qui le considère comme non-guer et qu’il n’est pas « fils d’Avraham », mais ce n’était pas si évident pour tous (mais c’est un détail sans trop d’importance ici, n’en tenons pas compte).
Ensuite, dire ben Avraham n’est pas réservé aux Guérim, il y a aussi des juifs de naissance dont le père se prénomme Avraham, donc ça ne « proclame » pas si clairement son état (en tout cas moins que de dire ben Rivka).
J’avoue que l’appeler ben Avraham n’est pas d’un grand confort non plus, mais je ne vois pas de meilleure solution.
C’est aussi ce que l’on fait, à ma connaissance, lorsque le père est juif et la mère non, et que le fils s’est converti.
On aurait pu imaginer l’appeler en mentionnant le prénom de son père (juif), mais on dit « ben Avraham », bien que cela puisse être gênant parfois.
Sachez aussi que le Darkhei Moshé (O’’H §139) s'interroge sur le cas d’un Shtouki ou Assoufi (c-à-d une personne dont on ne connait pas le père ou les parents), comment convient-il de l’appeler au Sefer Torah ?
Il dit qu’il semble logique, si l’on connait sa mère, de l’appeler du nom du père de sa mère (vous remarquez donc qu’il est exclu de dire Ploni ben Plonit, comme vous le suggérez, ça serait trop humiliant/explicite), et si on n’a pas ce nom non plus, on pourra toujours l’appeler « ben Avraham » (il écrit « al shem Haavot », mais son intention est sur Avraham précisément, comme explicite dans ses hagahot sur le S.A. o’’h §139, 3).
Le Taz n’est pas d’accord, pour lui, il convient d’appeler systématiquement « Ben Avraham », c’est aussi la conclusion du ‘Hayei Adam, tous deux cités par le Mishna Broura (§139, sk.10).
Résultat des courses, dans notre cas, on pourrait aussi adopter l’appellation au nom du grand-père maternel, ou alors « ben Avraham ».
Mais on n’appellera pas du nom de la mère, ni du père converti.
Le Troumat Hadeshen (§21) parle du cas du Moumar, comment appellera-t-on son fils à la Torah ?
Il dit de l’appeler du nom de son grand-père paternel (d’utiliser le prénom du grand-père comme si c’était son père, et בני בנים הרי הם כבנים), il indique que c’est aussi ce qui est conseillé par le Sefer ‘Hassidim (§791).
[Ce dernier précise que dans le cas où son grand-père serait aussi Moumar, on peut remonter une génération au-dessus, mais pas plus de 4 générations, après on dira « Ben Avraham » comme pour un Guer (bien qu’il ne soit pas Guer pour un sou) (cf. Mekor ‘Hessed §791, 3).]
Le Troumat Hadeshen (§21) mentionne qu’un grand sage a indiqué d’appeler le fils du Moumar uniquement par son prénom (sans dire ben untel) [car somme toute, il n’y a aucune espèce d’obligation à cela, il existe bien des Sfaradim qui appellent par le nom de famille, et en fait, on pourrait aussi appeler simplement par le prénom, comme c’était l’usage dans différentes villes de Lituanie avant-guerre.
Même après la guerre ce Minhag a subsisté, quand j’étais à la Yeshiva on appelait uniquement par le prénom, sans dire ben untel (et tout le monde était appelé ‘hatan : יעמוד החתן פלוני), il est possible que ce soit encore le cas aujourd’hui à Ponovez.
Plus encore, dans l’absolu il n’est pas indispensable d’appeler verbalement le Olé, on pourrait simplement lui faire signe, c’est ce qu’écrit le Mordekhai (Guitin §402) (cf. Darkhei Moshé o’’h §135, 8)] mais le Troumat Hadeshen n’est pas d’accord, car c’est humiliant (pour le fils).
Il opte donc pour le nom du grand-père (paternel) afin de rester discret.
L’idée admise est qu’on ne mentionnera pas le nom du Moumar (sauf en cas de crainte que cela crée de la Eiva -cf. Maharam Padva §87).
Dans mon Mishna Broura, j’ai indiqué dans la marge une source à cela dans Rashi, source que m’a indiquée le grand Reb Dovid Kohn de Flatbush, c’est un Rashi dans Erouvin (80a sv. Brah Debat Yaakov) qui dit qu’on appelait un Amora « R. Yaakov le fils de la fille de Yaakov », car son père n’était pas « Hagoun » (convenable).
Nous remarquons que c’est le nom du grand-père maternel (et non paternel) qui a été retenu, et aussi, qu’on ne l’appelait pas de son nom comme si c’était son père (en disant ben Yaakov -pour le coup ça aurait donné R. Yaakov ben Yaakov, pas top, mais ça existe).
Mais rien n’indique qu’on l’appelait ainsi au Sefer Torah.
Il est probable qu’à l’époque de la Gmara on appelait au Sefer Torah par un signe ou alors par le simple prénom (sans dire Ploni ben Ploni), comme on le comprend du Mordekhai (Guitin §402).
PS: Je ne me relis pas et demande votre indulgence pour les fautes.