Citation:
Savez vous qui est le Rav Porat mentilnne plusieurs fois dans les Tossafot [ Chabbat par exemple (52b 53a...et bien d'autres avant cela ) ?
Oui, avant cela et aussi après.
Dans le
Tosfot sur Brakhot il est cité à peu près 5 fois, mais dans les
Tosfot sur Shabbat on le retrouve une trentaine de fois !
Il s’appelait
Rav Yossef ben Moshé.
Un Yossef pouvait être surnommé « Porat », en raison du Passouk « Ben Porat Yossef », à l’instar d’un Yaakov qui pouvait être surnommé « Tam » car le verset dit de Yaakov qu’il est « Ish Tam Yoshev Ohalim ».
Ce
Rav Yossef ben Moshé est né vers la fin du XIème siècle, il était l’élève du
Rashbam et peut-être a-t-il enseigné au petit frère de son Rav,
Rabénou Tam.
Il habitait à Troyes.
On le retrouve essentiellement dans le
Tosfot sur Massekhet Shabbat et sur Brakhot car il a écrit un « tosfot » sur ces massekhtot lorsqu’il était étudiant chez le
Rashbam.
Plus tard,
R. Tam a utilisé ses cahiers.
On le retrouve aussi souvent mentionné -à peu près une vingtaine de fois- dans le
Tosfot Yeshanim sur Yoma.
Il sera mentionné aussi chez d’autres Rishonim sur ces Massekhtot, comme le
Ritva (Shabbat 65b) et le
Rosh (Brakhot III, §22).
Le
You’hassin (161a, ou éd. Constantinople 131b) écrit que
R. Yossef Porat était le fils du
Rashbam. Certains A’haronim (comme
R. Shalom Friedman dans son
Shaarei Shalom -Tel Aviv 1965, p.93) l’ont suivi les yeux fermés.
Cependant, la simple correspondance du prénom de son père prouve que ce n’est pas vrai.
Le
Rashbam n’était pas prénommé Moshé (mais Shmouel).
Heinrich Gross écrit
(Gallia Judaïca, Paris 1897, p.543) que c’est une erreur de copiste dans le
You’hassin et qu’il faut corriger « petit-fils ».
Mais ça parait peu probable au vu du grand Kavod que
Rabénou Tam (frère du
Rashbam) lui confère (il lui écrit « Mori Rabbi Yossef » -R. Yossef mon maître. Cf.
Sefer Hayashar §15 -Berlin 1898, p.26).
Urbach (Baalei Hatosfot, p.114) souligne que cette hypothèse de
Gross est purement fantaisiste et n’a pas sur quoi s’appuyer.
R. Shraga Rozenthal aussi dans ses
notes sur le Sefer Hayashar (§14) repousse catégoriquement cette idée.
Ce tossafiste avait un autre surnom ou appellation : « Don Bendit » דון בנדיט, qu’on retrouve sous différentes formes en raison des copistes qui avaient parfois du mal à copier un nom mal écrit et difficile à deviner.
Ainsi on retrouve aussi דנבריט
(Hag. Maïmoniot hil. Avel §10, 8), ou encore avec un Youd דינבריט
(Shout Maharshal §29), aussi avec un Alef דאנבריט
(Shout R. ‘Haim Or Zaroua §164) et enfin דנבנרט dans le
Ritva (Shabbat 65b).
En réalité, la graphie « Don Bendit » est fort peu probable, car il n’était pas espagnol pour un sou et les français n’était pas appelés « Don… ».
Ce nom serait donc quelque chose comme De Navret ou similaire (De Nevers ?...) et correspondrait à sa ville natale en France. (A moins que ce ne soit qu’une grave déformation de « Ben Porat »…)