Chers amis!
Dans le même lancée, en l'honneur de cette période des Chovavim, je vous envoie, l'introduction qui figurera SDV dans le livre que nous sommes en train d'écrire et qui explique l'urgence et la beauté de l'écartement pendant la période de Nida.
Je suis à nouveau preneur de toutes remarques, questions, interventions, conseils qui pourraient améliorer cela et permettre à davantage de personnes de comprendre la beauté qui se cache derrière tout cela.
Je remercie mon épouse qui m'a aidé à rédiger ce texte ainsi qu'à mes parents qui ont relu et retravaillé le Français, que D. les bénissent Amen!
[b]Le comportement du couple pendant la période de Nidda[/b]
Durant toute la période au cours de laquelle la femme est Nidda , le couple doit adopter, sur le plan de son intimité, un comportement différent de celui qui lui est habituel.
Ces lois régissant ce comportement dérivent du verset suivant de la Tora (Vayikra, 18, 19): «Tu ne te rapprocheras pas d'une femme en état d'impureté ». Des mots « Tu ne te rapprocheras pas » nos sages ont déduit qu'au-delà de la relation conjugale proprement dite qui est strictement interdite durant cette période, il existe d’autres types de comportements relevant de l'affection et de la tendresse entre conjoints qui sont dans le même temps eux aussi prohibés.
La raison de cette mise à distence entre les conjoints n'est en aucun cas de la crainte du mari de se rendre impur au contact de sa femme, dès lors de nos jours nous sommes tous considérés comme impurs.
Cette mise à distance a en réalité pour objectif, sur le plan de la Halaha, de poser des limites et de placer des barrières préventives visant à empêcher le couple d'en arriver à transgresser l'interdit majeur que représente le fait d'avoir une relation conjugale avec une femme Nidda. L’homme étant faillible, la Thora nous a ordonné de nous écarter le plus possible de toute situation nous mettant à l'épreuve dans ce domaine.
S’il est bien une matière qui exige de la part du couple un renforcement constant, et une compréhension profonde de sa signification, c’est bien celle-ci. En effet l’accomplissement de ces lois n’est en rien évident, et ce pour plusieurs raisons: d’une part, du fait de leur complexité et de l’implication qu’elle impose dans notre vie; et d’autre part, du fait de l’impression d’éloignement entre les conjoints qui découle de ces mesures de mise à distance et qui n’est malheureusement pas toujours bien vécue par le couple. Enfin, l’effort d'abstinence exigé des conjoints durant cette période ne va pas toujours de soi.
En revanche, il est important de noter que c’est précisément cette séparation qui permettra aux conjoints de voir l’harmonie régner au sein de leur couple , et leur amour quotidiennement ressourcé.
Il arrive souvent que des conjoints sur le point de divorcer pour de mauvaises raisons parviennent finalement à sauver leur couple en prenant en commun la décision de se conformer durant cette période aux lois de Nida.
Ce qui précède illustre bien les vertus exceptionnelles que recèlent toutes ces règles de séparation. Elles permettent d'introduire du renouveau dans la vie du couple. En effet, une grande partie des couples qui se déchirent souffrent principalement de lassitude et de routine qui conduisent invariablement à l'indifférence et à l'usure. La Thora a souhaité éviter aux couples ces écueils en instituant une rupture provisoire entre les conjoints qui se retrouveront à son terme avec un plaisir, une gaité et un intérêt renouvelés.
Plus ces lois seront minutieusement respectées, plus, avec l'aide de D., les effets positifs qu'elles induisent seront conséquents.
Le Raavad (cf. Baalei Néfèch) nous présente ces lois sous un jour tout à fait nouveau et plein de sens.
Il explique que D. a ordonné à l’homme, pour chaque catégorie de cadeau qu'il reçoit de lui, d'en prélever une part.
Ainsi, concernant la récolte que D. donne à l’homme, la Thora impose à l'agriculteur d'en "d'oublier" certaines parties dans le champ, et de prélever une partie de la récolte destinée aux indigents.
De même, concernant le temps mis à sa disposition, , et qui constitue lui aussi un magnifique cadeau divin, l'homme doit prélever le Chabat et les fêtes, afin de retrouver pleinement son créateur et pouvoir s'adonner mieux encore à l’étude de la Thora et à la prière.
Dans le même ordre d’idée, il est indéniable que l’un des plus beaux et des plus précieux cadeaux que D. ait fait à l’homme, c’est son "âme-sœur", son conjoint, avec lequel il est en mesure de fonder des choses prodigieuses. Son conjoint lui permet de vivre en toute sérénité dans ce monde-ci, d’accéder au monde futur, d'avoir des enfants, de les éduquer correctement…. De ce cadeau l'homme doit aussi prélever une part en l'honneur de D. C'est cette période de séparation d'avec son conjoint qui, de fait, constitue ce prélèvement.
Il est donc possible de considérer cette période comme un sacrifice de remerciement que l’homme offre à D. En effet, le Rambam explique que le fait de sacrifier sa volonté et les désirs puissants de ce monde, en l’honneur de D. possède à ses yeux une valeur incommensurable, bien plus grande que celle d'un sacrifice réel, et combien plus encore si ce sacrifice est accompli par amour pour D.
Cette période peut donc être considérée, non pas comme une période de privation, mais bien plutôt comme une occasion de s'emplir de mérites.
Par ailleurs, l'auteur du Nishmat Israel explique que l'éloignement physique qui caractérise cette période impose nécessairement un rapprochement des cœurs, une attention particulière des conjoints l’un vis-à-vis de l’autre, ce qui va se traduire par une pluie de compliments, de sourire, de propos agréables etc… Les couples qui savent investir dans cete façon d'être récolteront des fruits savoureux dans tous les domaines de leur existence.
Le Midrash Vayikra Raba, relate l'histoire de Yehonia roi de Judée qui avait beaucoup fauté tout au long de sa vie. Le prophète qui lui était contemporain lui avait prédit que sa punition serait de mourir sans laisser de descendance derrière lui. Lorsque Nabuchodonosor conquit Jérusalem, le roi Yehonia fût exilé et emprisonné dans un horrible cachot insalubre. Le Sanhédrin ayant peur que la lignée royale de la maison de David ne s'éteigne définitivement par la mort de Yehonia, intercéda auprès de D. afin que la reine, l'épouse de Yehonia, puisse pénétrer dans sa cellule, afin qu’ils puissent s'unir et donner naissance à un enfant. Lorsqu’elle y pénétra, elle l'informa sur le champs du fait qu'elle était impure. Sans hésiter un seul instant, Yéhonia décida, non seulement de ne pas s'unir à elle, mais aussi de ne pas même la toucher. D. observant alors son repentir s’exclama: "A Jérusalem vous n'avez pas observé ces lois, mais ici vous les observez! " De suite D. lui pardonna toutes ses fautes! Aussitôt sortie de ce cachot, la reine raconta aux membres du Sanhédrin tout ce qui s’y était déroulé. Les Rabbanim membres du Sanhedrin en furent très émus et intercédèrent à nouveau en leur faveur auprès de D. Elle compta "sept jours de propreté", se trempa dans un Mikvé (bain rituel) et fut à nouveau introduite dans la cellule du roi déchu. Elle s'unit à lui et conçut cette nuit là Zeroubavel qui sera appelé à devenir l'un des grands sages de sa génération! Notons que le Texte désigne Zeroubabel comme étant le "fils de Chaaltiel", ce que nos maîtres expliquent de la manière suivante: c'est parce que D. a interrogé les anges pour savoir s’ils pensaient s'il était sage d’annuler le décret qui avait été prononcé contre lui , à savoir mourir sans laisser d'enfant, et que les anges ont abondé dans ce sens, que Yehonia fut alors appelé Chaaltiel (le mot "Chaalti" signifiant " j’ai interrogé").
Ce texte illustre la puissance de l'abstinence et de la séparation, et les mérites que celles-ci confèrent. Grace à l'accomplissement correct de ces lois, l’homme et la femme ont le mérite de voir toutes leurs fautes pardonnées, jusqu'aux plus graves, et de donner naissance à des enfants qui éclaireront toute leur génération par leur piété, leur sagesse et leur érudition en Thora.
En conclusion il serait malvenu de mal comprendre et de mal vivre cette période qui, sous des apparences de privation et d’écartement cache une proximité sans pareille et permet à l'amour au sein du couple de redoubler d'intensité.
Cf aussi
www.torahacademy.fr/les-bienfaits-miraculeux-de-la-purete-faimilaile
Kol touv et Chabbat chalom!
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