Citation:
Argument 1 :
On ne connaît pas les limites externes du חיל h’ayl.
Je vois que vous citez 4 arguments des rabbanim opposés à la montée sur le Mont du Temple.
Je ne sais pas si ce sont leurs arguments, ceux de certains d’entre eux assurément, mais est-ce tous leurs arguments? je n’en sais rien.
Je ne m’y connais pas particulièrement.
Je suppose que si vous postez ça là et comme ça, c’est une manière de me demander mon avis sur les arguments que vous apportez pour contrer ces rabbanim ?
A moins que ce soit le contenu des arguments que l’on peut trouver par le lien indiqué par un précédent internaute auquel j’ai répondu qu’il pouvait retranscrire de manière concise les arguments qui lui semblaient pertinents, vous avez peut-être fait le travail à sa place ?
Je n’en suis pas sûr, mais je me lance tout de même.
Je vais donc essayer de vous présenter les réponses que vous opposeraient lesdits rabbins qui interdisent l’accès au Mont du Temple.
Citation:
Réponse 1 :
Cette affirmation n'est plus vraie aujourd'hui. Pourquoi? Car de nombreux travaux archéologiques nous permettent d'identifier avec un degré très élevé de certitude les emplacements possibles de la zone susceptible d'entraîner Karet. Tous les avis antérieurs sont de fait rendus caducs, y compris l’avis du Rav Kook exprimé dans Igrot HaRe’iyah vol. III, letter 926.
Il ne faut pas croire que « dès qu’on pense détenir des preuves archéologiques » cela soit sûr et certain.
Vous voyez bien que ces fouilles n’ont pas amené tous les spécialistes à être d’accord sur les emplacements, ne croyez pas qu’en creusant un peu la terre on y trouve des écriteaux délimitant clairement les zones problématiques.
La part de responsabilité religieuse dans l’analyse des résultats de ces fouilles nécessite de faire appel aux connaissances des Talmidei ‘hakhamim et surtout à leur Yirat Shamayim.
Plus encore, il ne s’agit, même selon vous, que d’un «
degré très élevé de certitude ». Tant qu’il subsiste un doute conséquent, rien n’autorise à y aller, certainement pas un aspect purement politique.
J’ai déjà écouté un peu leurs arguments et explications, c’est très intéressant, mais il y a beaucoup de Hash’arot, conjectures et hypothèses, dont les fondements sont discutables.
(On suppose que des pierres qui dépassent de la ‘Homa indiquent qu’il y avait là une tour, et on suppose que c’est une indication qu’on est au coin de la ‘Homa et qu’il devait probablement y avoir une tour au coin de la ‘Homa… Tout ceci est plausible, mais loin d’être Moukhra’h.)
J’ajoute aussi qu’il n’y a pas de fouilles de nos jours, on analyse seulement les fouilles opérées au XIXème siècle (entre 1833 et 1873), la dernière datant d’il y a 150 ans, selon
Pr. Amnon Albek du moins.
Donc
Rav Kook (père et fils) et de nombreux autres pouvaient déjà s’y intéresser.
[au passage :Le texte de
rav Kook que vous indiquez (
Igrot HaRe’iyah vol. III, letter 926), vous êtes sûr d’avoir vu ça là-bas ? ça n’a pas l’air (il y parle de Kdousha, mais pas vraiment du Har Habayit).
La référence majeure et essentielle de
Rav Kook sur ce sujet, c’est son
Shout Mishpat Cohen (§96).]
Je ne suis pas de ceux qui pensent que nous n’avons aucunement à tenir compte d’une découverte archéologique, mais de là à dire que tous les avis antérieurs soient caducs, sur simple foi de fouilles archéologiques, je trouve ça trop rapide en besogne.
SURTOUT si les avis ne sont pas concordants à 100%.
Citation:
(Remarque: Karet est un risque d'après les rishonim qui vont dans le même sens que le Rambam. Ce n'est pas un risque d'après le Ravad mais son avis n'est généralement pas suivi.)
Ok. Ça ne change pas grand-chose nous concernant, puisque nous ne suivons pas le
Raavad en cela.
Et remarque subsidiaire, mais importante : Karet ou pas, le péché n’est pas un jeu.
(et plusieurs A’haronim -dont Rav Kook- prouvent que l’intention du Raavad est de dire qu’il n’y a pas de karet, certes, mais qu’il y a péché tout de même !)
(Et enfin, remarque entre parenthèses : certains considèrent ce
Raavad et veulent s’appuyer dessus pour dire qu’il n’y aurait pas de Karet -ni même de Issour selon eux- d’aller à cet endroit.
Leur motivation est que c’est un endroit que nous n’avons pas le droit d’ignorer et qu’il serait capital de pratiquer mitsvat Yishouv Erets Israel sur ce lieu qui est un lieu central et essentiel puisque c’est l’endroit le plus chargé en Kdousha d’Erets Israel etc.
Voici ce que j’ai à dire : ils ne se rendent pas compte qu’ils se contredisent ; s’appuyer sur le
Raavad pour dire qu’il n’y a aucun issour d’y aller, signifie qu’il n’y a aucune Kdousha dans cet endroit !
Si l’on dit que l’endroit est très Kadosh, on suit l’opinion des Rishonim qui pensent qu’il y a un Issour Karet…)
Citation:
Les personnes qui ont travaillé sur ce sujet sérieusement, c’est à dire, dans les sefarim et sur le terrain, ont identifié 4 grandes localisations possibles. (référence : voir notamment pour ceux qui comprennent l’hébreu les exposés détaillés de Rav Yair Weitz, du Professeur Amnon Albek à
https://bit.ly/3DoPLPC et à
https://bit.ly/3N0hKs1 respectivement, ou
https://bit.ly/3MYcUvu encore et
https://bit.ly/3soxQCA )
Aucune des localisations (hormis celle défendue par Tuvia Sagiv) n’exposent au risque de Karet les ôlim qui suivent l'itinéraire généralement suivi aujourd’hui.
L’entrée des ôlim (ceux qui montent au har habayit) par la rampe en bois provisoire actuelle (2022) peut être problématique s’agissant de la localisation considérée comme la moins probable parmi les 4. Cette localisation est défendue par Tuvia sagiv. Son hypothèse est fascinante et argumentée mais néanmoins très minoritaire.
https://bit.ly/3sogO7w
Donc même parmi les chercheurs tenant compte de l’archéologie et des fouilles, l’actuel passage risque d’entrainer des péchés à la pelle !
Plus besoin d’être rabbin pour comprendre qu’il y a un souci.
Et si vous regardez le plan de
Sagiv, ça n’est pas encourageant, il y a eu au cours des siècles une superposition de différents temples, le Beth Hamikdash n°1, puis le 2, puis le temple de Jupiter, la mosquée, … c’est une vraie pagaille archéologique là-dessous, il y a eu des changements depuis 3000 ans…
Imaginez aussi ce qu’il en est selon un autre avis, d’un autre chercheur qui ne s’est pas encore exprimé
(car il nous manque quelques infos qu’on va trouver d’ici 50 ou 100 ans grâce à l’archéologie) et selon lequel on comprendra que la voie empruntée actuellement fait enfreindre les juifs qui y passent…
Je veux dire qu’on ne peut pas si facilement accorder notre confiance à des chercheurs sur base de récentes trouvailles archéologiques
(de surcroit discutées entre eux), si l’enjeu est une possibilité de péché
(alors qu’en n’y allant pas, on n’enfreint rien).
Citation:
Pour résoudre ce problème, il suffit cependant que les ôlim s’écartent de l'itinéraire généralement emprunté sur les premiers mètres, contournent vers le sud (sur leur droite) l’itinéraire habituel puis rejoignent l’itinéraire à partir de la muraille Est.
Youpi. Donc il y a actuellement un itinéraire qui est objectivement problématique, mais vous nous dites qu’il y a un moyen de contourner et de dévier de l’itinéraire prévu. Génial...
Citation:
Conclusion : l’itinéraire permettant que les ôlim monte sans risque de Karet est désormais connu.
Conclusion différente : pourquoi entrer là-dedans ? Et cet itinéraire « connu » n’est même pas celui proposé aux touristes, qui enfreindront la halakha si on autorise à y aller, selon la disposition actuelle, d’après vos propres dires selon
Touvia Sagiv.
S’il y avait un ‘Hiyouv de monter sur le Har Habayit, on pourrait comprendre votre désarroi, mais comme l’enjeu est exclusivement politique (ou touristique), pourquoi risquer des péchés ?
Parce que l’appât (politique) serait plus important que le respect de la Halakha à nos yeux ?
Citation:
Argument 2 :
Les autorités rabbiniques qui autorisent la montée au Mont du Temple ne sont pas légitimes dans la mesure où leurs motivations sont d’ordre politique.
Réponse 2 :
Cet argument est inopérant parce que les autorités rabbiniques interdisant sont elles aussi mues par des motivations politiques. Cela n’exige aucune démonstration s’agissant du Rav Ovadia Yossef zt”l et de son parti politique Shass.
Je ne m’y connais pas assez en politique pour comprendre ce qui ne nécessite pourtant aucune démonstration
(et le fait de ne pas être particulièrement sioniste ne constitue pas une motivation en soi), mais peu importe, ce qu’il y a surtout c’est que vous ne semblez pas avoir compris l’argument 2 convenablement.
Lorsque ces rabbins disent que ceux qui autorisent le font pour des raisons politiques, ils ne viennent pas dire qu’ils ont des vues politiques, ça on le sait et comme le dites, ce ne sont pas les seuls.
L’argument est qu’il n’y a pas de raison religieuse qui nous contraindraient à aller à cet endroit où l’on risque de commettre un péché.
L’argument des favorables à la montée est « montrer qu’on est les patrons ici », « montrer de la Ribonout ». Ce n’est pas un argument religieux mais politique.
Alors que l’argument des opposants, même s’il entre dans une vue politique si vous le voulez, mais c’est un argument religieux.
C-à-d qu’ils ne s’opposent pas en disant « il ne faut pas montrer de la Ribonout », mais en disant « on risque de commettre des péchés en y allant ».
D’un côté la motivation n’a rien avoir avec la religion mais est plutôt politique (montrer de la Ribonout), de l’autre l’argument est religieux (infraction religieuse)
(même s’il arrange bien le parti Shas pour des vues politiques, selon vos dires, je ne sais trop comment).
Donc même si vous estimez que
Rav Ovadia Yossef n’est pas fiable car il serait motivé par des Neguiot liées à son parti politique, encore faudrait-il tout de même s’arranger avec son argument HALAKHIQUE.
Dire que son argument halakhique l’arrange bien car ça fait son beurre, n’est pas une réponse à l’argument halakhique.
Un observateur extérieur à tout parti politique
(mais concerné par la halakha) exigerait malgré tout une réponse.
Citation:
Utiliser à propos des Juifs qui encouragent à monter au Har Habayit le terme polémique, je vous cite, de “sionistes extrémistes” démontre s’il le fallait que le sujet est chargé politiquement.
Le fait que le sujet soit chargé politiquement n’évince pas la réalité d’une possibilité d’infraction religieuse dont on va prendre le risque uniquement pour « montrer de la ribonout ».
Et n’oubliez pas qu’il y a aussi des rabbanim
sionistes qui s’opposent à cette montée…
Ils sont pourtant très sionistes
(et donc conscients des enjeux politiques qui motivent les favorables à la montée).
Citation:
En vérité une motivation politique, au sens noble du terme, n'invalide pas une décision halakhique et très souvent la fonde. Nombre de décrets rabbiniques tannaiques ont été édictés pour des raisons politiques. Par exemple, instituer netilat yadaïm avant de consommer du pain pour les Israelim a été une décision politique directement liée au beth hamikdash.
Vous confirmez-là ne pas avoir compris convenablement l’argument « politique vs religion ».
Même selon votre lecture politique de la Takana de Netilat Yadaïm -n’en parlons pas pour l’instant-, il ne s’agit pas d’une motivation politique qui nous pousserait à prendre un risque RELIGIEUX quelconque.
On ne risque pas d’être Hayav Karet en faisant Netila avant de manger que je sache.
Donc ça n’a rien à voir avec notre sujet où des volontés politiques nous amènent à jouer avec le feu (risque d’infraction de la Halakha).
Citation:
Monter au Mont du Temple est un motif central de la vie du peuple Juif.
Ah bon ? je ne le savais pas.
Citation:
A ce titre, il est entré dans la sphère politique au moment de la révélation au Mont Sinaï.
Je n’ai pas compris ce que vous voulez dire.
Et monter au Mont du Temple n’a rien de plus central dans la vie du juif que de nombreuses autres choses.
Si déjà, je dirais que rétablir la Lishkat Hagazit est bien plus central et important pour le judaïsme.
Serait-ce une pour autant raison de s’autoriser quelques risques de péchés pour ce faire ?
Serait-ce une raison de rechercher des accommodements et risquer quelques infractions si on a une idée pour rétablir la fameuse Lishka ?
Citation:
D’après le Rambam, rien ne nous autorise aujourd’hui à ne pas apporter des korbanot collectives qui entrent dans le champ d’application de la règle selon laquelle touma outra betsibour. Pourquoi n’accomplit-on pas ces mitswot? Principalement pour des raisons politico-diplomatiques.
Les autorités rabbiniques interdisant la montée au Mont du Temple de nos jours font abstraction totale du résultat des recherches archéologiques et de l’analyse des documents tels que les écrits de Flavius Joseph. Pourquoi? Car cela ne sert pas leurs intérêts politiques sectoriels.
C’est vraiment le jugement que vous portez sur ces milliers de Rabbanim ?
Ils refuseraient de voir l’évidence car autoriser les juifs à monter sur le Mont du Temple ne serait pas dans leurs intérêts politiques ??
Tous des vandales donc ?
Les rabbanim Kanievsky (père et fils), Yossef (père et fils), Lau (père et fils), et quelques milliers d’autres, seraient tous de vilains rabbins qui prétexteraient un risque de péché uniquement pour protéger leur parti politique ?
(et pareil pour Rav Kook -père et fils ? ou Rav Elyashiv, Rav Auerbach, le Tsits Eliezer, Rav Betsalel Zolty, Rav Shlomo Aviner ( !), etc…)
[Ceci étant dit, même si ça avait été vrai
(=qu’il y ait des intérêts et Neguiot des deux côtés), entre les deux clans, je trouve qu’il n’y a pas photo ; le nombre de grands Talmidei ‘Hakhamim du côté des opposants est très largement supérieur.]
Je dois vraiment ignorer beaucoup de choses en politique, car je ne sais pas ce que ça peut leur faire, ni en quoi le parti Shas perdrait du pouvoir si
Rav Its’hak Yossef et ses acolytes autorisaient à monter sur le Har Habayit.
Et j’imagine qu’il faut comprendre que tous les rabbanim opposés à la montée au Mont du Temple ont tous un parti politique à défendre et qu’il serait perturbé s’ils autorisaient la montée ?
Sachez aussi que des Rabbanim très sionistes s’opposent à cette montée
(tout comme les rabbanim non-sionistes). Parmi eux, j’indiquerais
Rav Shlomo Aviner (cf. Shana Beshana 1986, p.174) ou encore
Rav Zalman Korn.
Rav Tsvi Tau, de la Yeshiva « Har Hamor » a dit à
Rav Méir Mazouz que
Rav Zalman Korn (enseignant dans les yeshivot sionistes, Nir à Kiriat Arba, Bnei Akiva Netiv Méir), spécialiste du Beit Hamikdash, spécialisé aussi en archéologie et en astronomie, et qui a pourtant écrit un Sefer sur le sujet (
‘Hatsrot Beit Hashem) pour délimiter le secteur problématique du Har Habayit, ne s’est malgré tout jamais permis d’y aller !
(J’ai vu ça dans le
Shout Bayit Nééman II, Y’’D §18, p.339 -Merci à mon ami I.E. qui vient de me l'offrir après un voyage en Erets) et
Rav Korn refuse aussi qu’on dise qu’il autorise à monter sur le Har Habayit en suivant les directives de son sefer.
(il y a quelques années il avait rouspété après des rabbanim qui avaient diffusé un
Krouz dans lequel ils encourageaient à y aller en suivant les indications du Sefer
‘Hatsrot Beit Hashem,
Rav Korn s’en était plaint.)
[A part ça, vous semblez accorder une grande confiance aux écrits de
Flavius Josèphe ou autres « preuves » dénichées par des historiens dont le manque de connaissances Toraïques ou le manque de Yirat Shamayim
(ou les deux conjugués), leur autorise des déductions parfois un peu hâtives.
Ignorez-vous que ces mêmes historiens ont acquis la quasi-certitude que les écrits de
Flavius Josèphe ont été revisités et agrémentés d’ajouts par des chrétiens ?
Le fait que ces livres présentent
Jésus comme étant le messie, lui admettent un caractère qui ne serait peut-être pas simplement humain (…) et reconnaissent sa résurrection (cf.
Kadmoniout Hayehoudim (Antiquités Judaïques) XVIII, 4 et XX, 8) devrait tout de même vous interroger.
Dès lors, comment se baser dessus au niveau Halakhique et prendre un risque de commettre un péché ?]
Citation:
Argument 3 :
Si on permettait de monter, les foules monteraient sans faire attention et de nombreuses personnes deviendraient hayvei karet.
Réponse 3 :
Les Juifs qui vivent selon la halakha ne font pas moins attention quand ils montent que quand ils recherchent du hamets à la maison, un autre risque de hiouv karet.
Les Juifs qui ne vivent pas selon la halakha montent déjà au Mont du temple en visitant le dôme du Rocher et en pénétrant véritablement dans la zone du hiouv karet. Si déjà, les sensibiliser au fait qu’un itinéraire alternatif Juif existe serait de nature à éduquer certains d’entre eux.
Là vous êtes en train de dire que s’ils ne détruisent pas bien le ‘Hamets de leur maison à Pessa’h, alors autant les amener à transgresser un nouveau péché/Issour duquel ils étaient préservés jusqu’à présent malgré eux.
Vous le pensez vraiment ou c’est moi qui vous ai mal compris ?
De plus, vous semblez ignorer qu’il a des tas de juifs pratiquants, qui font attention au ‘Hamets à Pessa’h et qui risquent quand même de commettre une erreur de parcours
(surtout si , selon vos dires, le parcours proposé actuellement n’est pas exempt de risques).
Lorsque les rabbins ont considéré le issour ‘Hamets, ils ont ajouté des barrières en l’interdisant bien avant l’heure réelle du issour selon la Torah, afin d’éviter les dérapages.
Et c’est bien parce que l’on ne peut pas tout simplement interdire le ‘Hamets toute l’année qu’ils se sont restreints dans leurs barrières -qui sont pourtant imposées et conséquentes.
Mais ici, où l’on peut s’abstenir de monter sur le Har habayit, pourquoi y monter et jouer avec le feu ?
Et même s’il y avait un intérêt
religieux à y monter, là aussi il faudrait établir des barrières interdisant MÊME une partie de ce qui est assurément Moutar.
[Précision au passage : lorsque vous dites «
Les Juifs qui vivent selon la halakha ne font pas moins attention quand ils montent que quand ils recherchent du hamets à la maison, un autre risque de hiouv karet. », c’est inexact, il n’y a pas de Karet sur la possession du ‘Hamets, c’est sur la consommation qu’il y a Karet.
Mais la possession est un interdit quand même.]
Citation:
Le risque que des personnes deviennent malgré tout hayvei karet par méconnaissance ne contrebalance par le fait que de selon de nombreux décisionnaires, le fait de monter sur le Mont du Temple accomplit plusieurs commandements : la crainte du Temple ("mora mikdash") qui s'accomplit même lorsque le Temple n'est pas construit (cf. TB Yevamot 6 et Rambam Hilkhot Beit Habechira 7), la mitswa de "aliyah lareguel" lors des trois fêtes de pèlerinage et "leshih'no tidreshou" selon certains.
Qui sont ces nombreux décisionnaires selon lesquels il y aurait une
nécessité religieuse de monter sur le Mont du Temple ??
(indiquez-moi seulement les 5 plus grands et reconnus parmi eux, ça me suffit pour voir de quoi il s’agit.)
Auriez-vous des références ? Je voudrais lire de quelle manière ils répondent aux arguments des opposants.
Ce que j’ai lu jusque-là ne me convainc pas.
Par exemple, dans les éléments que vous citez, je crains fort qu’il y ait confusion entre le fait de POUVOIR accomplir Mora Mikdash et le DEVOIR de monter pour l’accomplir.
C-à-d que même si on accomplit Mora Mikdash en se montrant respectueux de l’endroit en y montant, en enlevant ses chaussures, etc., ça ne veut pas dire qu’il y ait une nécessité religieuse d’y monter.
C’est dans l’esprit du distinguo entre Mitsva Kiyoumit et ‘Hiyouvit.
De la Gmara
Yevamot et du
Rambam que vous mentionnez, c’est tout ce qu’il ressort.
Nous n’y voyons pas qu’il y ait une NECESSITE de monter sur le mont du Temple pour
(montrer de la Ribonout et) accomplir Mora Mikdash au passage.
Au contraire, je dirais même que c’est tout à fait dans le cadre de la Mitsva de Mora Mikdash que d’EVITER d’y monter dans la mesure où il subsisterait un doute et une crainte d’enfreindre un péché de Zilzoul du Har Habayit.
Le véritable respect du Har Habayit consisterait alors à éviter d’y monter, non ?
(et d’ailleurs j’y pense, les rabbanim encourageant à y aller, précisent-ils aux gens qu’il faut d’abord aller au Mikve, vérifier qu’il n’y ait pas de ‘Hatsitsa, etc. ?
Leur disent-ils d’enlever leurs chaussures et de ne pas y emporter leur bourse, etc. ?
Interdisent-ils l’accès aux femmes célibataires ? etc.
Pensent-ils sérieusement que ces restrictions seront respectées ?)
Citation:
Argument 4 :
Les non-Juifs n’enfreignent aucune interdiction de monter sur le Har Habayit. “Les non-juifs ne sont pas concernés par cet interdit, ils n'enfreignent pas une de leurs mitsvot en passant de l'autre côté du Mur.”
En quoi c’est un argument ça ? de quelle manière ça entre dans la discussion ? De toute manière, les rabbanim sionistes qui encouragent les juifs à y aller, n’interdisent pas aux non-juifs l’accès, que je sache ?
Citation:
Réponse 4 :
Non seulement le Rambam tranche dans Hilkhot Beit Habechira 7:16 que l'idolâtre, le tme met et le boel nida ont interdiction de dépasser la limite du h’ayl mais plus encore, il précise plus tôt dans le sefer Hilkhot Beit Habechira 3:5 que nous avons l’obligation positive de les en chasser. Or toutes ces halakhot sont fondées sur la kedousha du lieu, indépendamment de la présence ou non du beth hamikdash.
La référence
(Hilkhot Beit Habechira 3:5 que nous avons l’obligation positive de les en chasser) est erronée.
Et dire que nous avons le devoir de chasser ces trois catégories de personnes, ne va pas dans le sens de ce que vous souhaitez dire.
Car les non-juifs ne sont pas Tmeei metim, ni Boalei Nida
(et les musulmans ne sont pas idolêtres).
Ces notions concernent les juifs, donc s’il faut éviter que ces gens aillent sur le har habayit, ce n’est certainement pas en ouvrant un passage aux juifs que ça va se faire!
Au contraire, en encourageant les juifs à y aller, vous devinez que les non-religieux vont aussi y aller.
Or vous nous dites qu’il est de notre devoir
-en plus de la Arvout qui nous lie de responsabilité vis-à-vis des péchés commis par des juifs- de se soucier d’éviter que le Tmé met et le Boel Nida passent par là-bas.
Donc vous prêchez pour maintenir un interdit de montée pour les juifs.
Citation:
Si la version “Akum” est correcte, on pourrait déduire que cette interdiction ne concerne pas le goy car Rambam distingue entre les deux, tout goy n’étant pas nécessairement Akum idolâtre. Cependant je ne vois pas comment cela rentrerait dans la logique d’une kedousha qui va croissante et qui est structurée par cercles concentriques. Le monde, Israel, Yerushalaim, har habitat, le h’ayl, la ezrat nashim, etc. et les personnes y associées, les Nations, les Juifs, les Leviim, les Cohanim et enfin le Cohen Gadol.
Je n’ai pas compris.
Et s’il s’agit de distinguer Akoum/Goy, les musulmans qui y sont ne sont pas Akoum.
Mais je n’ai pas compris ce que tout ceci vient faire dans la discussion puisque personne ne propose d’en bloquer l’accès aux non-juifs.
Pour les cercles concentriques, si la halakha nous dit que c’est le péché d’Avoda Zara qui souille l’endroit, pourquoi en exclure un Goy non-idolâtre
(comme les musulmans qui y sont)?
L’idée de Kdousha dont il est question n’est pas nécessairement liée à la rou’hniout de la personne, puisque celui qui commet différents péchés, comme Shaatnez, Arba Kanfot sans Tsitsit, Karkafta dela Mana’h Tfilin, etc., n’en est pas exclu.
Pour conclure : voilà, je ne sais pas si je représente bien la position des opposants, peut-être qu’ils tiendraient un autre discours et appuieraient sur d’autres points, je vous ai juste répondu en fonction de ce que j’imagine être leur réponse.
Globalement, le fond de la « ma’hloket » ne se trouve pas tant dans l’interprétation des textes, mais dans l’importance que l’on donnerait à cette idée de « montrer de la Ribonout »
(=montrer aux Arabes qu’on est les patrons du secteur).
Pour les opposants, cette motivation est purement politique et n’est en rien religieuse.
Tandis que pour les favorables à la montée, cette motivation
(montrer aux Arabes qu’on est les patrons) est une Mitsva capitale et d’une importance primordiale, il faudrait absolument accomplir « mitsvat yishouv erets israel » en se baladant (pile) sur ce terrain et ça serait une grande Mitsva indispensable à la survie du peuple juif.
Etant donné que la quasi-totalité des Gdolei Israel n’est pas favorable à cette excursion, j’ai présenté la position des opposants.
Comme dit plus haut, je ne sais pas qui sont les « nombreux décisionnaires » dont vous parliez et qui verraient, eux, une nécessité à monter sur le Har Habayit, je veux bien leurs noms et les références dans leurs écrits, afin de lire leurs arguments.
Car pour ce que j’ai pu lire ou écouter pour l’instant parmi les arguments des favorables, c’est très léger.
[Les arguments de
Rav Yaïr Weitz sont peut-être les plus « sérieux », mais ne sont pas convaincants pour autant.
Et lorsqu’il indique que nous ne nous imposons pas de respecter la Shita de
Rabénou Tam (et autres Rishonim) le samedi soir en dépit du Issour Karet, ça n’est pas comparable pour deux raisons :
Il y a une halakha dans ce domaine, comme c’est une notion en vigueur depuis toujours et qui se pratique pour tous et toute l’année, une Halakha s’est imposée
(à la différence de notre cas).
A partir de là, on ne se soucie pas des autres Shitot, c’est ainsi dans beaucoup de domaines de la Halakha.
Dans ce cas, bien que le
Rav Karo ait tranché comme
R. Tam, ça n’a pas été la Halakha suivie -sauf dans quelques communautés
(surtout 'hassidiques).
La seconde différence avec notre cas, c’est qu’il s’agirait d’ajouter une ‘Houmra pénible sur le Tsibour, chaque samedi soir.
Alors que leur interdire la montée sur le Har Habayit ne vient pas imposer au Tsibour un effort quelconque.
Il suffit de ne PAS y aller.
De manière générale, il faut être sensible à un point : lorsque tous ces Gdolei Israel s’opposent à cette montée, ils sont bien conscients qu’on ne s’impose pas de suivre
Rabénou Tam.
Ce type d’argument ne peut pas leur échapper.
Il faudrait vraiment les soupçonner -tous- d’intentions malhonnêtes pour croire qu’ils puissent ainsi tous travestir la vérité.]
J'ai été long et ne prends pas le temps de me relire, sorry pour les fautes.