Il n’existe pas, à ma connaissance, parmi les commentateurs classiques, de réponse explicite à cette question. Peut-être peut-on toutefois formuler l’hypothèse suivante :
Lorsque Samuel a annoncé à Saül, à Guilgal, que son règne ne subsisterait pas, Saül n’a esquissé, pour la faute commise pourtant mineure, aucune parole de repentir.
En revanche, lorsque le prophète l’a destitué pour n’avoir pas exécuté la mitswa de détruire ‘Amaleq, Saül a déclaré : « J’ai péché, car j’ai transgressé le commandement de Hachem et tes paroles… » (I Samuel 15, 24). On aurait pu s’attendre à ce que cette esquisse de techouva produisît un effet. Cela ne s’est pas produit.
D’autre part, Samuel, au verset 13, 14, indique à Saül que sa royauté ne subsistera pas (lo taqoum), formulation négative moins sévère que celle du verset 15, 26 où il lui reproche d’avoir « méprisé (maastah) la parole de Hachem, et Hachem t’a méprisé (wayimaskha) pour que tu ne sois plus roi sur Israël ».
Cette absence de techouva à Guilgal, et cette esquisse de techouva au chapitre 15 se complètent ainsi l’une l’autre, et elles justifient peut-être cette double annonce de la destitution de Saül, d’autant que le passage de lo taqoum à maastah est extrêmement aggravant.