Je vous réponds dans l’ordre :
Citation:
Simplement, que signifie Irourim ?
Irourim peut se traduire par « les mauvaises pensées ».
L’interdit d’adultère (ou autres rapports interdits) ne se limite pas à l’acte.
Tout geste, toute vision, toute pensée (qui pourraient s’apparenter au péché) sont prohibés.
Je ne me suis pas exprimé très clairement, mais je suis sûr que vous me comprenez.
Citation:
ce problème, il concerne la kinésithérapie et la chirurgie esthétique ou bien tous les métiers de la médecine ?!
En ayant compris ce que signifie Irourim, vous devinez que ça peut concerner bien plus de métiers, et pas seulement de la médecine.
Maître-nageur, par exemple.
Mais vous comprendrez aussi que le dentiste est moins « exposé » que le Kinésithérapeute ou le chirurgien esthétique.
Citation:
je pensais que la médecine était un des métiers les plus recommandables pour un juif
Non, c’est faux.
Encore une fois, pas qu’il soit interdit d’être médecin, mais ce n’est pas un métier particulièrement recommandé pour un juif, pas plus que tailleur.
Parmi les avantages de ce métier aujourd’hui, c’est qu’il laisse éventuellement du temps de libre pour étudier la Thora, comme toute profession libérale.
Les inconvénients sont essentiellement ce dont nous parlons, les irourim.
Le
Yaabets (Rabbi Yaakov Emden) écrit clairement que ce n’est pas un métier "propre d’embuches"
(Ets Avot IV, 5 p.36b).
Citation:
vu qu'un médecin passe son temps à faire du Hessed...!
Oui, bon, faudrait pas exagérer non plus.
A ce compte-là, tous les métiers sont recommandables.
Une femme de ménage, ne passe-t-elle pas son temps à faire du ‘hessed ?
De plus, elle prend moins cher pour son ‘hessed.
Et un garagiste ? Et un DJ ?...
Dans tous les métiers on peut (et on doit) penser à faire du ‘hessed.
Citation:
pourquoi la guemara condamne t elle le médecin au géhinam ?!!
Vous avez donc déjà la preuve que ce n’est pas un métier particulièrement recommandable pour un juif, puisque la gmara ne semble pas aimer les médecins.
Il y a énormément d’explications différentes sur ces mots.
Vous avez certainement déjà entendu celles qui soulignent l’éventuel
manque de Emouna du médecin qui croit que c’est seulement lui qui guérit –sans le concours de D… ou
ses éventuels crimes/dommages entrainés par sa négligence, ou encore le fait d’avoir
refusé de guérir quelqu’un sous prétexte qu’il n’avait pas les moyens de payer. (Voir
Rashi sur
Kidoushin 82a et
Tosfot Yom Tov sur
Kidoushin IV, 14).
D’aucuns mettent en exergue
son orgueil et les dangers qui en découlent pour le patient
(Maarsha Kidoushin 82a) (‘Hida Peta’h Enaïm Kidoushin 82a) (Tiféret Israel Kidoushin IV, 14, note 77),
certains ne parlent que du
danger entraîné par le mépris –ou le manque d’intérêt- qu’il éprouve pour l’être humain
(Maaral ‘Hidoushei Agadot II, p.153),
d’autres lui reprochent son
manque de spiritualité entraîné par ses occupations toujours matérielles
(Maaral Netsa’h Israel XXX, p.142).
Personnellement, je ne suis pas satisfait de ces explications.
Peut-on vraiment dire que c’est la cas de tous les (ou de la majorité des) médecins ?
Pour expliquer ce texte je vous propose une interprétation personnelle qui n’engage que moi:
Tout d’abord je constate qu’il s’agît d’une expression d’époque
« tov shebarofim leguéinom » et non d’une phrase qui apparaîtrait suite à une discussion en tant que conclusion d’un débat ou au nom d’une transmission du Sinaï.
Il faut donc remettre les choses dans leur contexte.
A l’époque où cet enseignement a été dit, il n’existait pas de diplôme ou de certificat de médecine ; était médecin celui qui déclarait l’être, il n’y avait pas de vérification par un comité, pas de moyen de noter les médecins.
Il y avait donc beaucoup de charlatans et de bandits qui profitaient de l’ignorance du peuple pour leur faire avaler (au sens propre comme au figuré) n’importe quoi.
Bien sûr, à la longue ils apprenaient forcément sur le tas, et ça leur permettait de guérir partiellement ou de déclencher un nouveau mal etc… afin que les affaires marchent.
Chez les chinois et les indiens il y a eu dans le passé un système qui exigeait que l’on paie le médecin (chaque mois ou semaine) tant qu’on est en bonne santé, mais les malades ne payaient pas. Là le médecin n’a plus le choix…
Bref je pense que si cette mishna de Kidoushin avait été rédigée aujourd’hui, on y trouverait plutôt
« tov shebagaragistes leguéinom » !
De nos jours le métier par excellence où l’on arnaque le client, c’est garagiste.
Un garagiste peut faire croire ce qu’il veut au client qui n’y voit rien et n’y comprend rien, c’est parfait pour inventer des problèmes qui n’existent pas mais qui coûtent cher à la réparation, il peut même les créer en cassant un petit quelque chose, histoire d’éviter d’être contredit pas une visite du client incrédule chez un autre garagiste.
Combien de garagistes y a-t-il aujourd’hui qui n’ont jamais volé/triché/arnaqué qui que ce soit, pas même une seule fois ?
Certainement une minorité.
Je ne sais pas pourquoi on ne fait rien pour remédier à cela, on devrait organiser des moyens de noter l’honnêteté et la compétence des garagistes.
Je ne sais trop comment, mais si les restaurants et les hôtels sont notés (alors qu’on peut s’en faire une idée généralement plus facilement que d’un garagiste) pourquoi pas les garagistes.
Inventons déjà le
Michelin, le
Bedouk, le
Gault-Millau et autres
Bottin gourmand pour garagistes, je suis sûr du succès.
On pourrait –par exemple- envoyer des inspecteur-garagistes qui amènent à vérifier une voiture en parfait état mais qui fait un bruit bizarre à cause d’un petit défaut, du genre manque un peu d’huile ou boulon à resserrer, ou les essuies glace qui ne marchent plus car il faut changer le fusible…
Je pense qu’une inspectrice-garagiste et de préférence d’un certain âge, serait parfaitement adaptée.
Quel garagiste aura l’honnêteté de lui dire que ce n’est rien et que le service est gratuit ou coûte cinq euros ?
Rien que le fait que ce guide existe créera des doutes et une hésitation à tricher chez le garagiste lorsque la dame viendra avec un problème ridicule…
Je ne sais pas pourquoi personne ne l’a fait, il y a peut-être un hic auquel je n’ai pas pensé, mais je n’en suis pas convaincu car il y a une tradition française de se faire arnaquer autour de tout ce qui touche aux voitures.
Les garagistes détiennent la médaille d’or, talonnés par les auto-écoles. Les taxis ont reculés de plusieurs places depuis la diffusion du GPS, difficile de faire des détours extravagants sans se faire démasquer lorsque le client possède un téléphone qui peut faire GPS.
Bref, si quelqu’un veut se lancer,
j’offre mon idée contre 10% des revenus à verser à des étudiants de Thora.