Citation:
Vous avez bien fait de pointer sur la faille de la démonstration. Je m'incline. S'il n'existe pas d'équivalent au U grec il aura bien fallu le troquer contre un V hébreu (calembour oblige!).
Mais je trouve tout de même que cette source mérite d'être citée puisque c'est un des rares vestiges de phonétique du Talmud concernant le WAW et que nous pouvons comparer avec des langues connues. Cela, quitte à être réfuté en disant que le mot n'est "peut être" pas fidèle à celui d'origine. Supposition qui empêche cette preuve d'être irréfutable (Snif!) mais qui ne la prive pas de sa beauté à mon gout (subjectivité oblige...).
Nous sommes donc tout à fait d'accord, votre preuve est réfutable mais néanmoins sympathique -selon mon expression dans le précédent message .
Citation:
L'argument de base je l'ai lu dans le livre Sefath Emeth de Rav ben Tsion Cohen za"l. Ouvrage dédié à la prononciation des lettre en Lachon Hakodech. Ouvrage très riche et documenté qui ma été conseillé par Rav MEIR Mazouz il y a 16 ans. (voilà si vous cherchez un livre sur la question avec l'approbation de Rav Mazouz).
Merci beaucoup pour ce renseignement, mais il me semble impossible à trouver ce livre!
Je ne le connaissais pas, il n'est pas répertorié sous son nom d'auteur dans le Beit eked sfarim de Friedberg, mais il correspond bien au Sfat emet imprimé une seule fois à Amsterdam en 1655.
Si c'est bien celui-là il ne comporterait que 12 pages.
Aussi, auriez-vous l'extrême gentillesse de le scanner et me l'envoyer par mail?
Je vous en serais très reconnaissant, mais je comprend tout à fait si vous ne pouvez pas.
Citation:
Lorsque les richonims veulent écrire les consonnes arabes qui n'existent pas en hébreu, ils inscrivent un point, une apostrophe au dessus de lettres voisines. C'est le cas de 3 lettres arabes qui donnent en hébreu: Guimel apostrophe, Teth apostrophe et Tsadé apostrophe.
Dans les écrits en arabe que j'ai déjà vu, il n'y a pas que ces 3 lettres. Il y a aussi le Dalet.
Et sur le Hé en fin de mot on trouve souvent deux points (comme un tséré mais au dessus du Hé).
Il y a aussi un point sur le Pé et le Kaf, mais c'est probablement pour marquer l'absence de daguesh, en yiddish aussi on met une barre au dessus de ces lettres pour indiquer qu'elle est rafa. Donc ça ne nous concerne pas.
Citation:
Les références maintenant. Voici quelques livres concernés, je ne cite que les livres que j'ai vu. Il y en a bien entendu beaucoup d'autres:
-Rav Saadia Gaon dans commentaire de la torah, 5 meguiloth, tehilim, iyov, Michlei, Daniel, sepher yetsira. Et le plus connu emounoth vede'oth.
-rabenou ba'hyei ben pakoda dans 'Hovoth Halevavoth
-rabbi Yehouda halevy dans le célèbre kouzari
-RAMBAM dans miloth hahigayone, pirouch hamichnayoth, sepher hamitsvoth, igroth, techouvoth et moreh nevoukhim.
Tout ceci n'est qu'une liste de livres écrits au départ en arabe, mais avez-vous vu le manuscrit d'origine?
J'ai déjà vu des manuscrits des rishonim et je ne me souviens pas qu'ils mettaient des points sur certaines lettres. J'ai essayé de vérifier sur le peu de manuscrits dont j'ai des photocopies et il n'y a aucun point.
Le fait que dans tous ces livres "imprimés" on retrouve le même système de points n'indique pas que l'auteur d'origine "pointait" de la même manière.
Citation:
Mais j'ai voulu relever le défi d'authenticité en relevant les dates des copies de ces livres que j'ai en ma possession. Pour le hovoth Halevavoth par exemple le manuscrit date du vivant de l'auteur (4951) ou quelques années après.
Ce n'est pas de son vivant ni quelques années après, mais plus d'un siècle après son décès. A cette date, l'ouvrage était déjà traduit en hébreu (30 ans plus tôt par rabbi Yehouda Ibn Tibbon) .
Mais peu importe, ça date de la fin du XIIème s. et c'est en cela suffisant.
Par contre peut-on voir une photo du manuscrit pour vérifier qu'il y a des points sur certaines lettres? (car sinon, encore une fois, ça n'indique rien).
Citation:
Et je vais aussi vous faire un petit cadeau. En tapant sur Google (en hébreu): ktav yad RAMBAM j'ai trouvé ce lien:
http://www.jnul.huji.ac.il/dl/mss/html/rambam_h.htm
Sur lequel vous trouverez des manuscrits écrits de la main de RAMBAM! 2 volumes du pirouch hamichnayoth. Voyez de vous même
Merci beaucoup pour ce cadeau, mais malheureusement mon ordinateur n'est pas des plus performants et celui qui s'en sert (moi) est des moins doués en informatique, et je n'ai pas réussi à ouvrir ces fichiers.
Ils proposent de télécharger un programme, mais –vous allez rire- je ne sais pas le faire.
En dehors de répondre aux mails, aux questions sur ce site, et de voir des sfarim sur hebrewbooks, je n'utilise pas internet et ne sais pas trop m'en servir.
Mais je vous fais confiance , si vous avez vérifié sur ces manuscrits du Rambam et qu'il y a des points sur les lettres que vous dites (et pas sur les VAVIN / WAWIN), alors vous avez raison d'affirmer qu'on peut y voir une preuve quant à la manière de prononcer le WAW du Rambam.
Ce qui nous ramène donc à ce que j'écrivais dans mon 1er message; qu'il semble qu'à l'époque des rishonim déjà on trouve des différences de prononciation.
Est-ce que le rav Cohen amène aussi des preuves inverses? Comme celles que j'ai cité dans mon 1er message, ou à partir des Loazei Rashi où l'on voit souvent qu'il retranscrit des mots français comportant le son V par un VAV. Comme:
-Vanter Shémot VIII,5 , shoftim VII,2 , Yirmiya IL,4 et voir Yeshaya LX,21 et Yirmiya IV,2 et Tehilim CV, 3
-Verdure shemot X, 15
-Revêtir shemot XXVIII,41
-Vérue vayikra XXII,22 et psa'him 65b, et encore plusieurs fois dans le shas.
-Vinos dvarim XXXII, 14
-Vaner ruth III,2 et Yeshaya XXX, 28
-Vermine yeshaya XLI, 14
-Victoire divrei ayamim I, XXIX, 11 (je sais que Rashi n'en est pas l'auteur, mais c'est malgré tout un rishon qui a rédigé le commentaire nommé "rashi" sur Divrei ayamim).
(Une partie de ces références sont de vieilles notes, je n'ai pas vérifié à nouveau si les références sont précises et s'il n'y a pas de 'hiloufei guirsaot, ou des erreurs simplement. Si vous remarquez une erreur, merci de m'en informer afin que je corrige mes notes).
Citation:
En cherchant encore ou pourrait trouver des choses intéressantes.
Oui, c'est certain. Je sais par exemple que le cardinal Herbert of Bosham (mort en 1186 ou 1196, je ne sais plus) était très précis dans ses retranscriptions de l'hébreu en caractères latins.
Mais il y a tellement de sources comme celles-ci où l'on peut chercher et trouver des preuves que c'est un peu [décou]rageant .
Surtout que, comme on le voit, des preuves de l'époque des rishonim ne sont pas d'une très grande valeur car où en trouve dans les deux sens.
Aussi, même en trouver de l'époque de la gmara n'est pas une assurance absolue puisqu'il y a pu y avoir certains changements de prononciations depuis le don de la Thora.
Et même si l'on supposait que non, de toute manière, il est évident qu'on a du mal à se défaire de notre accent et dès lors il nous est quasi impossible de prononcer exactement comme nos lointains ancêtres.
Moi qui vivait aux USA, je me souviens très bien de "briskers" (si vous savez ce que ça veut dire) qui tenaient à faire des efforts incommensurables pour certaines prononciations lors de la lecture de Parshat Za'hor, alors qu'ils étaient incapables de prononcer le Reish autrement qu'à l'américaine –prononciation qui n'a pas trop de chance d'être celle d'origine.
C'est assez curieux, et on se demande si ça a un sens.
Bien sûr, autant être "medayek" autant qu'on peut, mais tout de même...
Quoi qu'il en soit, je ne peux me permettre de consacrer trop de temps à rechercher des preuves pour la prononciation des lettres, la mitsva de talmud thora prime tant qu'on ne trouve pas un moment qui n'est ni jour ni nuit (mena'hot 99b), et même si le bein ashmashot est assez long en France, il n'est pas de trop pour apprendre la Thora.
Mon occupation professionnelle ne me laisse que très peu de temps pour étudier et ce peu de temps est aussi prit par plusieurs autres obligations.
Le peu de temps qui me reste pour étudier ne me satisfait pas, c'est la raison pour laquelle je laisse aussi l'étude de la grammaire hébraïque un peu de côté.
En ce qui concerne les moments de distraction, je les réserve pour répondre aux questions sur ce sympathique site qu'est "Techouvot.com".