Citation:
Que pensez vous du rachat de l'ame pour un malade assez profondement atteint ( type maladie grave ) ?
Un ami m'a parlé de cela, est-ce que cela a un smakh ou est ce purement sgouli ? Doit il etre fait par un talmid haham? Ne doit il etre fait que quand une situation est chaotique has veshalom?
Je ne sais pas, mais ça ne m’inspire pas confiance.
La notion de Tsedaka, oui.
La notion de Tfila, oui.
Celle de tshouva, aussi (Tshouva/Tfila/Tsedaka Maavirin et Roa Hagzeira), mais le
Pidion Nefesh qui consiste à
[ne pas faire tshouva et à] donner une somme d’argent à un pseudo-kabbaliste Am Haarets pour qu’il fasse quelques incantations comme un sorcier, bof.
La clé est
Tshouva/Tfila/Tsedaka, ça marche mieux que
Pidion Nefesh et Cie.
Si vous connaissez
un vrai Tsadik et Talmid ‘Hakham qui accepte de vous faire un Pidion Nefesh, allez-y.
Ça sera toujours positif, car c’est une Tsedaka à un Talmid ‘Hakham et ses prières seront certainement plus intéressantes que celles du pseudo-kabbaliste en herbe qui ne s’intéresse qu’à votre bourse
(enfin, surtout à la sienne) et pas à votre souci.
Mais ne décidez pas de la Tsidkout de la personne
(ni de son caractère de Talmid ‘Hakham) en vous basant sur l’impression qu’il vous donne par la longueur de sa barbe et la largeur de son chapeau ou encore quelques bigoteries volontairement affichées.
Si vous n’avez pas d’autres moyens de jauger le rabbin, ne faites pas confiance à votre jugement.
Questionnez votre Rav au sujet d’un candidat repéré.
Si un rabbin accepte de vous faire un
Pidion Nefesh gratuitement, c-à-d en vous laissant choisir vous-même le destinataire de la somme d’argent consacrée au
Pidion et en ne gardant (/prenant) rien pour lui, c’est bon signe.
Donnez l’argent (après les incantations du rabbin) à un Talmid ‘Hakham dans le besoin et demandez-lui de prier pour vous.
Mais si le Pidion Nefesh impose de laisser la somme d’argent chez l’incantateur (ou son ayant-droit), méfiez-vous.
La
Gmara Baba Batra (116a) nous dit
מי שיש לו חולה בתוך ביתו, ילך אצל חכם ויבקש עליו רחמים
"Celui qui a un malade dans sa maison (=famille), qu'il aille chez un 'Hakham pour qu'il implore la miséricorde divine"
(C'est une traduction libre et le texte en hébreu est une retranscription seulement de mémoire -sans vérifier la formulation exacte. Mais le point important est qu') il n'est pas question d'aller voir un kabbaliste, ni un sorcier, ni de faire un Pidion Nefesh, ni une Seoudat Amenim, ni une récitation de Ketoret
(dans un parchemin écrit par Baba Salei) ou de Perek Shira
(yashar vehafoukh -of course), mais d'aller voir
un 'Hakham, un sage en Torah.
Le
Nimoukei Yossef (ad loc) précise que le Minhag (l'habitude) en France est d'aller spécifiquement voir un Rav
Hatofes Yeshiva, un Rav qui "tient une Yeshiva", qui enseigne la Torah
(certainement pour le Zkhout Talmoud Torah Derabim).
Bien sûr, il parlait de la France de son époque, s'il savait à quel point les choses allaient changer...
Il y a quelques siècles la France était le centre mondial de la Torah, les rabanim d'Israël (et d'ailleurs) ne faisaient pas le poids devant les Yeshivot françaises et leurs rabanim.
Hélas, les yeshivot (françaises) ont fermé
(à la fin du XIIIème siècle, ça allait déjà très mal, mais l'expulsion sous Philippe le Bel en 1306 a donné le coup de grâce aux réseaux des Yeshivot) et le judaïsme s'est inéluctablement effondré.
Depuis toujours, on ne trouve de grandes concentrations d'érudits en Torah, que dans les pays qui entretiennent de grandes (bonnes) yeshivot.
De nos jours, c'est surtout en Israël et aux USA (et un peu en Angleterre).
Le judaïsme français a un grand potentiel, mais extraordinairement mal exploité -kedarko bakodesh...