De nombreux chercheurs se sont attachés à découvrir les origines du mot « parve », sans qu’il soit toujours possible de distinguer, quand on examine le fruit de leurs investigations, ce qui correspond à une véritable étymologie ou au fruit d’une imagination débridée.
Voici quelques-unes de leurs découvertes :
1. « Parve » serait d’origine latine.
a) Le mot latin par (« paire ») aurait donné en yiddish, par l’intermédiaire du parovy tchèque ou du polonais parowy, le mot parve, comme étant l’aliment qui peut être « apparié » (c’est-à-dire « associé ») soit avec de la viande, soit avec du lait.
b) Il correspondrait au mot latin parvus (« petit » ou « inférieur »), et désignerait les aliments les plus simples, non encore enrichis par des graisses d’origine animale.
A noter, à ce sujet, que la massora guedola s’appelle en latin : Mesora magna, et la massora qetana, Mesora parva.
c) Il viendrait de parus (« égal »), suivi du suffixe slave ov ou ev, comme désignant ce qui ne vient ni d’ici, ni de là.
2. Il serait d’origine française (« pareil »), l’expression « c'est pareil » voulant dire : « peu importe lequel ».
Il pourrait correspondre également à « parvis », à savoir à l’esplanade située devant un lieu de culte et qui marque la séparation entre le profane et le sacré. De même, parve désignerait la nourriture située entre les deux extrêmes de ce qui est lacté et de ce qui est carné.
3. Le mot yiddish pour « vapeur » est pa-re, probablement d’origine slave : La vapeur n’a ni goût ni couleur ; elle est donc neutre.
4. Il serait d’origine espagnole : PARa todo los VEces, « par tous les temps », et s’appliquerait à ce qui peut être mangé à tout moment.
5. Il existait dans le Temple un local portant le nom de Beith ha-parve (voir notamment Pessa‘him 57a, Yoma 34b ; voir aussi Rachi ad Wayiqra 16, 24), situé pour moitié dans la ‘ezrath kohanim, et pour moitié dans la ‘ezrath Yisrael, « ni ici ni là », si l’on peut dire.
6. Le mot parbar (ou parvar) désignait un corridor qui permettait l’utilisation de la cour du Temple pour la consommation de la plupart des qodchei qodachim et pour l’abattage des qodachim qalim (Voir II Rois 23, 11 ; I Chroniques 26, 18 ; voir aussi Tamid 27a). Le mot, en hébreu moderne, veut dire « banlieue » ou « faubourg », c’est-à-dire ce qui est « attaché » à la ville sans en faire véritblement partie.
7. Le mot parve pourrait venir de peri (« fruit »), aliment neutre par excellence, suivi du suffixe yiddish ve qui en ferait un adjectif.