Il m’a été demandé hors site si, selon la loi juive, l’étude du Talmud est réservée aux seuls Juifs.
J’ai répondu ce qui suit :
Les Juifs se sont réservé exclusivement, pendant longtemps, l’étude du Talmud, et se sont efforcés d’en écarter les non-Juifs.
Cette attitude était probablement due au souvenir douloureux qu’a laissé le souvenir des « disputations » organisées entre des savants juifs et des savants chrétiens, souvent d’anciens Juifs convertis au christianisme. Ces « disputations », au cours desquelles la partie chrétienne s’efforçait de justifier ses croyances par des emprunts effectués, souvent hors de leur contexte, dans les textes talmudiques, se terminaient toujours de façon catastrophique.
C’est ainsi que la « disputation » de Paris organisée à l’initiative du roi Louis IX entre rabbi Ye‘hiel et Nicolas Donin, s’est conclue en 1242 par le « brûlement » du Talmud en place de Grève.
De même en 1263, rabbi Moché ben Na‘hman (« Nahmanide ») a été contraint d’affronter à Barcelone, devant le roi Jaime Ier, un moine dominicain d’origine juive, Fra Pablo Christiani. Bien qu’ayant remporté ce « tournoi », il fut contraint par les Dominicains de partir en exil. Il vécut à Acre jusqu’à sa mort.
Aujourd’hui, le développement de l’enseignement public du Talmud, notamment sur le Web et dans les universités, a rendu plus facile son accès aux non-Juifs. Il a également atténué, en attendant que le temps cicatrise entièrement les blessures héritées de l’histoire, l’opposition du monde juif.