Je vous cite
Citation:
est ce que D. attend de cette personne qu'elle se mette à tout respecter dans les moindres détails alors qu'elle ne sait même pas si un D. existe bien
Non D… attend d’elle qu’elle commence à réfléchir à l’éventuelle existence d’un D…
Il serait hypocrite de se dire « je ne sais pas si D… existe, donc je n’y réfléchis pas, c’est moins contraignant ».
Dans l’hypothèse où D… existe et aurait créé le monde et les hommes, qui mieux que Lui pourrait indiquer à l’homme ce qui est bon pour lui, pour son âme ?
Je suppose que la personne dont vous parlez ne se dirait jamais : « à quoi bon faire cas de ce que les médecins disent, puisque je ne suis pas sûr de l’origine de leur science car je n’ai pas étudié personnellement la médecine ».
Lorsque les médecins affirment que fumer est nocif ou que tel aliment provoque telle faiblesse, ou que la course à pied est bonne pour la santé, même si il n’a pas pu le vérifier en personne, il suppose qu’il vaut mieux écouter les personnes qui se sont penchées sur le sujet.
Il en va de même pour le
Thora, il vaut mieux écouter les rabbins que de se dire « je n’ai rien entendu ni rien vu ».
S’il ne veut pas écouter ni faire confiance sans vérifier, c’est très bien, mais alors qu’il vérifie.
Si quelqu’un ne veut pas faire confiance à son garagiste qui lui dit que telle huile va abîmer le moteur de sa voiture , il ne décrètera pas pour autant que cette huile n’est pas nocive du tout.
Il se renseignera et cherchera si le garagiste dit vrai, car il sait que ça ne concerne que lui, il peut tout y perdre comme tout y gagner.
Pareil pour la médecine et pareil pour la
Thora.
Et le «
j’m’enfoutiste » qui se dit « je vivrais comme je l’entends en fumant ce que je veux et en utilisant l’huile que je veux pour ma voiture » est le plus grand perdant dans l’affaire.
Bref, si cette personne n’est pas totalement inconsciente, elle ira au moins se renseigner chez des spécialistes.
-Y a-t-il un raisonnement qui indique que D… existe ?
Oui.
Après il faudra encore savoir si ce D… s’est exprimé et si c’est celui des juifs avec la
Thora comme message, ou bien une autre religion.
Ensuite si on pense que c’est la
Thora, il faudra encore prouver qu’il s’agît bien de la
Thora qui se trouve dans les rouleaux qui sont lus à la synagogue, puis il faudra prouver l’existence d’une
Thora orale (qui s’interprète par les rabbins)…
Tout ça se discute et est discuté dans nos sfarim.
S'il ne peut/veut pas y croire sans que son cerveau ne le lui indique, il suffit de se renseigner chez des personnes compétentes.
Mais fuir la réflexion, n'est que la preuve d'une faiblesse de caractère, par crainte d'aboutir à une conclusion qui -pour l'instant- lui déplaît.
Il y a des réflexions et des réponses à tous ces sujets et tous ces questionnements.
D… ne demande pas à l’homme d’être « bête et discipliné » et d’obéir à n’importe quel ordre pour peu qu’on lui dise qu’il vient de D…
(Sans quoi il n'y aurait rien à reprocher à celui qui est né dans une tribu idolâtre...)
Pas qu’il soit possible à chaque être humain de vérifier l’origine de chaque mitsva, mais chaque être humain est créé avec un peu de cervelle de telle sorte qu’il puisse au moins faire preuve de discernement pour savoir qui suivre.
Même quelqu’un de « pas particulièrement futé » comprend qu’il lui est préférable de suivre les conseils de gens avisés.
A plus forte raison quelqu’un de normal pourra réfléchir en fonction de ses capacités et pourra toujours se raccrocher à plus futé que lui ou plus instruit lorsqu’il commence à lâcher prise, car on ne peut pas exceller en tout.
Ainsi le médecin fera confiance au théologien dans certains domaines et vice-versa pour d’autres domaines.
Mais se dire « puisque je ne sais pas alors je ne fais rien » est royalement irresponsable, pour ne pas dire pitoyablement ridicule.
Je vous cite encore
Citation:
Se mettre à pratiquer les mitzvoth dans leur plus grands détails et difficultés au cas où un D. serait là, de peur d'être puni si cette hypothèse s'avère vraie
Ne voyez la pratique des mitsvot comme « une obligation/un devoir à remplir pour ne pas être puni », l’enjeu est bien plus large.
Il ne s’agît pas (seulement) d’éviter une punition.
Les mitsvot sont là pour parfaire l’homme et l’amener à une certaine plénitude.
La première punition de celui qui ne les respecte pas est précisément le fait de ne pas les respecter.
J’imagine tout à fait que cette personne n’en soit pas au courant car elle ne doit même pas être au courant de ce que sont les mitsvot (si ce n’est de vagues notions de shabbat et fêtes). Donc, bien sûr, il ne faut pas espérer comprendre en quoi les mitsvot tendent à parfaire l’homme et à l’amener vers un humanisme remarquable si on ne sait même pas ce que sont [les détails de] ces mitsvot (surtout qu’il y a encore tellement de juifs pratiquants qui ne semblent pas trop en être conscients, malheureusement, alors que dire des non-pratiquants...). Sans étude de Thora, aucune chance de comprendre réellement.
Avec vos raisonnements de punitions, vous pourriez considérer le pari de
Pascal pour vous convaincre de la nécessité de croire en D…, mais sincèrement, je trouve que
Pascal n’a pas été « balaise » sur ce coup.
rappel du pari:
Soit D… existe, soit il n'existe pas.
Soit on y croit, soit on n'y croit pas.
Il y a donc 4 possibilités.
1) on y croit, mais D… n'existe pas. On aura passé sa vie à prier et à servir un dieu qui n’existe pas. Donc on aura perdu sa vie. (perte de -1)
2) on y croit et D… existe. Dans ce cas on aura gagné la vie éternelle après la mort. (gain de +∞)
3) on n'y croit pas et D… n'existe pas. Dans ce cas, on aura profité de la vie, donc on l'aura réussie (gain de +1)
4) on n'y croit pas mais D… existe. Dans ce cas, on aura perdu la vie éternelle. (perte de -∞)
Conclusion : si on croit en D… on risque de perdre une vie mais en même temps de gagner l'infini (la vie éternelle).
Si on ne croit pas en D…, on risque de gagner une vie mais en même temps on risque de perdre l'infini.
Donc d'après Pascal, il vaut mieux croire en D… que de ne pas y croire (le risque de perte est moins grand). Il parie donc sur son existence.
Il considère les mitsvot un peu comme vous l’écriviez, un moyen d’apaiser un D… avide (à vide ?) de prières ou autres actes mystiques et pense qu’accomplir ces mitsvot nuit à la jouissance de la vie.
Ce qui lui permet de faire son calcul (sans machine d’arithmétique!) qui -selon moi - ne vaut pas 500 francs.
Si on peut dire que pour ce qui concerne les sciences exactes il avait du nez, pour la théologie je trouve qu’il manquait d’esprit.
A moins qu’il n’ait présenté ce « pari » plein de « vide » que sous la « pression » (-ce qui, je le reconnais, n’est pas bien « probable »), histoire d’encourager ses contemporains dans les voies du Seigneur, ce qui n’est pas digne de louanges non plus, je trouve. (user de « logique corrompue » ou « d’arguments faussés » pour convaincre les gens de bien agir).
Fort déplorable pour un homme si intelligent.
Lorsque
Rabbi dit
"évé me’hashev efsed mitsva kenegued s’hara ous’har aveira kenegued efséda", il n’ignore pas le gain "dans ce monde-ci" que la mitsva peut procurer.
Voir
Rabbi Ovadia de Bertinoro (Bartenoura Avot II,1).
Mais peut-être que les paroles de
Pascal ne correspondent pas tout à fait à ce que l’on dit en son nom.
Je n’ai pas lu ses «
Pensées » pour lire ses mots.