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Ascenseur pendant chabat

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yehia
Messages: 7
Chalom rav wattenberg.

Mon grand père, n'ayant plus la force de monter les escaliers chabat, c'est mis en tête que, compte tenu de son grand âge il lui était permis de prendre l'ascenseur. Son principal argument étant qu'il n'y a pas de différence avec la porte de l'immeuble.
Qu'en pensez vous ?
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
S'il n'y a pas de différence avec la porte de l'immeuble (munie d'un digicode), c'est qu'il est aussi interdit de composer le code.

Il n'est pas autorisé d'appuyer sur les boutons de l’ascenseur pendant shabbat, même si c'est pour aller à la synagogue.

Au niveau de la halakha, il est préférable de rester à la maison.
Je sais que c'est parfois difficile à faire entendre à une personne âgée, surtout si elle ressent le besoin d'aller à la synagogue, pour prier ou pour discuter avec ses amis, ou les deux.

S'il s'entête, il faudrait au moins essayer de rémunérer un voisin non-juif qui lui servirait de "chauffeur d'ascenseur", qui l'accompagnerait uniquement pour descendre en ascenseur avec lui et qui se chargerait d'appuyer sur les boutons, ouvrir la porte etc.
Il serait plus simple de s'arranger avec le voisin de palier pour la descente et avec le voisin du RDC pour la montée, comme ça il pourrait les prévenir en toquant à leur porte.

S'il est possible de mettre ce système en place, on veillera à charger cet (ou ces) employé(s) d'un autre travail à accomplir en semaine (comme la descente du vendredi AVANT min'ha et la montée du motsaé shabbat) afin de pouvoir le(s) payer "beavlaa".

Je sais que cette situation est difficile et la personne âgée qui n'a pas été préoccupée durant ses plus jeunes années par le respect strict de la halakha a beaucoup de mal à accepter de prier à la maison lorsqu'elle n'a plus la force de monter les escaliers seule.

Toutefois, comme pour beaucoup de poskim, l'interdit (de prendre l'ascenseur) relève souvent d'un issour du niveau "min hatorah" (ce qui mériterait analyse pour cette incidence halakhique, car ce n'est pas si évident), on ne peut pas "laisser faire" sans rien dire, on se doit de dire à ces personnes que selon la halakha il est préférable de rester à la maison, même si on se doute qu'il n'y a que très peu de chances qu'elles en tiennent compte.
1001questions
Messages: 20
Citation:
on ne peut pas "laisser faire" sans rien dire, on se doit de dire à ces personnes que selon la halakha il est préférable de rester à la maison, même si on se doute qu'il n'y a que très peu de chances qu'elles en tiennent compte.




il n'y a pas un din d'en le cas ou on sait qu'ils n'écouteront pas de de moutav sheiyyou shoggegim mimezidim (c-a-d qu'il faut mieux qu'ils soient shoggeg que mezid)
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
L'adage "Moutav sheyiyou shogueguim veal yiyou mezidim" (Baba Batra 60B, Shabbat 148b , Betsa 30a et voir aussi Tossefta Sotah XV, 5) existe en effet, mais son application peut être parfois limitée.
Si vous n'aviez pas extrait un bout de ma phrase sans lire ce qui l'introduisait, cela vous aurait mis sur la piste, je me cite:
Toutefois, comme pour beaucoup de poskim, l'interdit (de prendre l'ascenseur) relève souvent d'un issour du niveau "min hatorah" (ce qui mériterait analyse pour cette incidence halakhique, car ce n'est pas si évident) , on ne peut pas "laisser faire" sans rien dire, on se doit de dire à ces personnes que selon la halakha il est préférable de rester à la maison

Cette précision, qu'il s'agit ici d'un issour Torah n'était pas anodine, en effet, il ressort de la halakha (cf. Rama O"H §608, 2) que l'on ne dira pas "Moutav sheyiyou shogueguim veal yiyou mezidim" lorsqu'il s'agît d'un issour clair de la Torah.

La parenthèse qui suivait (ce qui mériterait analyse pour cette incidence halakhique, car ce n'est pas si évident) soulignait que cela n'est pas totalement évident car le Rama distingue bien entre un issour Torah explicite/clair et un issour Torah dont l'interdit n'est pas si clair dans le texte de la Torah.

Alors oui, si on assimile tout ce qui est électricité au feu (issour Mavir), en effet, ce dernier est assez explicite dans la torah.
Mais il est difficile d'assurer la correspondance au issour Mavir, on serait tenté de suivre la fameuse idée de Boné du 'Hazon Ish...

De plus, le caractère min hatorah lui-même pourrait ici être discuté, même si l'opinion de la majorité est de considérer cela comme un issour torah.

Voilà pourquoi j'écrivais que selon l'opinion qui considère que c'est un issour torah et qu'il s'apparente à Mavir, il conviendrait logiquement de faire la Tokha'ha et ne pas se dire "Moutav sheyiyou shogueguim veal yiyou mezidim" , mais tout en soulignant que c'est discutable.
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