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La femme de prie trois fois par jour ?

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Gooseneck
Messages: 12
Bonjour

Une jeune fille / femme mariée (Ashkénaze) est-elle tenue (i.e. obligée au même titre que l'homme) de faire ses trois tefilot par jour ?

J'ai entendu parler d'UNE amida par jour qui serait obligatoire, mais ce n'est qu'un vague souvenir dont la source - si elle existe - m'est inconnue.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Pas trois fois par jour, ni une, mais deux.

C-à-d Sha'harit et min'ha, mais pas Arvit.

A min'ha on fera précéder la amida de Ashrei et suivre par Aleinou, mais pour Sha'harit, il y a -théoriquement- plus à dire que la simple Amida...

Mais certains paramètres peuvent vous en dispenser (par exemple si vous êtes trop occupée par vos enfants).
Gooseneck
Messages: 12
Bonjour Rav,

Tout d'abord merci pour cette réponse.

Ensuite, je tiens à corriger deux éléments de mon message qui n’ont pas été publiés correctement malgré mes maintes relectures…

- le titre de mon message : " La femme DOIT-ELLE prieR trois fois par jour ?"
- le début du message : "Bonjour RAV WATTENBERG,"

Ceci étant fait, j’aimerais s’il vous plait avoir trois précisions supplémentaires :

1. D’où sort cette Halakha ? Pourquoi avoir choisi deux tfilot obligatoires et non une ou trois ?

2. Pourquoi Cha’harit et Min’ha et non Arvit ? (J’imagine qu’il n’y a quand même pas interdiction pour une femme de prier arvit, ce serait aberrant…)

3. Si Cha’harit et Min’ha sont obligatoires et Arvit facultative, une femme ne serait donc pas quitte de ses DEUX tfilot quotidiennes en choisissant de prier cha’harit et Arvit / Min’ha et Arvit?

Je pose cette troisième question car prier min’ha est extrêmement contraignant si on travaille, surtout en hiver. (Il faudrait donc manquer des cours, partir plus tôt lors de certains concours (pour les étudiantes) ou s’absenter à certaines réunions (pour les working girls) pour pouvoir faire Min’ha au bon zman.)
La sélection Cha'harit/min'ha s'avère donc plus simple.

Par ailleurs, qu’en serait-il de la tfilat cha’harit d’une femme qui, par moments, travaille extrêmement tard dans la nuit (indépendamment de ses enfants) et qui souhaiterait dormir dans la tranche 5h-12h, ou de celle qui commence un cours de 4h avant le zman pour cha’harit ?
C'est la sélection Min'ha/ Arvit qui serait alors plus judicieuse.

Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
Tout d'abord merci pour cette réponse.


You’re welcome.


Citation:
Ensuite, je tiens à corriger deux éléments de mon message qui n’ont pas été publiés correctement malgré mes maintes relectures…
- le titre de mon message : " La femme DOIT-ELLE prieR trois fois par jour ?"


Oui, c’est plus clair comme ça.
mais vous vous êtes bien rattrapée par la clarté de ce présent message.


Citation:
- le début du message : "Bonjour RAV WATTENBERG,"


Je n’en demande pas tant :)


Citation:
1. D’où sort cette Halakha ? Pourquoi avoir choisi deux tfilot obligatoires et non une ou trois ?
2. Pourquoi Cha’harit et Min’ha et non Arvit ? (J’imagine qu’il n’y a quand même pas interdiction pour une femme de prier arvit, ce serait aberrant…)
3. Si Cha’harit et Min’ha sont obligatoires et Arvit facultative, une femme ne serait donc pas quitte de ses DEUX tfilot quotidiennes en choisissant de prier cha’harit et Arvit / Min’ha et Arvit?
...min’ha est extrêmement contraignant si on travaille, surtout en hiver.
...qu’en serait-il de la tfilat cha’harit d’une femme qui ... travaille extrêmement tard dans la nuit ... et qui souhaiterait dormir dans la tranche 5h-12h... ?


C’est long à expliquer, pour faire court :
il y a une ma’hloket entre les rishonim concernant la mitsva de prier (même pour les hommes) quant à savoir si elle est min hatorah ou miderabanan.

Le Ramban (Sefer Hamitsvot Assin 5) considère que ce n’est que miderabanan, c’est l’opinion de maints Rishonim (voir Maguen Avraham (§106), comme celle de Rashi (Brakhot 20b) et d’autres).

Cette institution des Anshei Knesset Hagdola stipulait une obligation (pour les hommes comme pour les femmes) de prier Sha’harit et Min’ha et proposait en plus Arvit « en option », de manière facultative (ça aussi c’est une ma’hloket–dans Brakhot 27b, mais on a dit qu’on faisait court, donc j’écris en fonction de ce qui est retenu dans la halakha comme opinion valide).

C’est seulement par la suite que la prière d’Arvit est devenue obligatoire MAIS uniquement pour les hommes.

(donc les femmes ont le DROIT de prier Arvit, mais pas le devoir.)

Certes, selon l’opinion du Rambam (hil. Tfila §I, 1), la mitsva de prier est « min hatorah » et il suffirait alors d’une simple Tfila , dans les mots que l’on souhaite et une seule fois par 24 heures.
L’obligation miderabanan imposerait tout le reste.

Selon cette opinion, nous trouvons que le Maguen Avraham n’exclut pas que cette obligation n’ait été formulée qu’à l’intention des hommes.

Ainsi, une femme pourrait se suffire de la mitsva min hatorah, d’une prière personnelle quotidienne.

Mais d’une part c’est assez étrange (cf. Igrot Moshé O’’H IV, §166) et d’autre part, ce n’est imaginable que d’après le Rambam, pas selon le Ramban pour qui la halakha penche (cf. Mishna Broura §106, sk.4).
Le Shoul’han Aroukh (O’’H §106, 1) indique bien que les femmes sont tenues de prier (la amida).

Toutefois, de nombreuses autorités halakhiques dispensent de la tfila une femme (trop) occupée par ses enfants et son foyer, elle pourra se contenter du Strict din min hatorah selon le Rambam, à savoir, une courte « Bakasha/Sheva’h/Hodaa » quotidienne à D.ieu, dans son langage, comme elle le ressent.

Les discussions autour de cette dispense nous amèneraient trop loin (lorsqu’on est censé faire court), je me bornerais donc à indiquer que selon certains elle serait due à l’impossibilité de concentration qui résulterait de la gestion des enfants (cf. Moadim ouzmanim I, §9), alors que pour d’autres il s’agirait plutôt du Ptour de meshamesh ‘holé (Rav Kamenetsky dans Ko Tomar Lebeit Yaakov, p.30).

Voir encore Ma’hazé Eliahou (§19, 14).

Voir aussi Si’hot Hé’hafets ‘Haim (I, §27) où le fils du ‘Hafets ‘Haim dit que sa mère ne faisait jamais la tfila tant qu’il était encore à la maison car selon son père, elle en était dispensée en raison des enfants en bas âge desquels elle s’occupait.

Si vous êtes une jeune fille, qui étudie ou qui travaille, mais n’avez pas d’enfants à charge, il m’apparaît très délicat de pouvoir vous trouver une exemption de prière (et ce, même si vous fûtes sfarade).

A ma connaissance, vous êtes tenue de prier, deux prières par jour.

Vous n’êtes pas concernée par l’heure de fin de Kriat Shema, mais vous comprenez de vous-même que vous ne pouvez pas prier Sha’harit (prière du "matin") à 15h , ni Min’ha à 23h.

Le souci que vous pouvez rencontrer pour Min’ha est le même que celui de vos éventuels collègues juifs soumis aux mêmes obligations professionnelles.

Il faudra, durant la pose déjeuner, prendre un petit moment pour faire Min’ha.

Quant à se coucher à 5h du matin, votre problème est moindre, car il vous suffit de vous lever assez tôt pour faire sha’harit, alors qu’un homme doit se lever encore plus tôt pour le Shema.

Mais vous n’avez pas le droit en tant que juive de vous coucher très tard dans l’intention de dormir jusqu’à une heure incompatible avec Sha’harit.

Si jamais –par accident, il vous arrivait de rater sha’harit suite à une panne d’oreiller, il vous faudra alors rattraper cette tfila par Tashloumin (en faisant 2 Amidot de Min’ha), mais vous ne pouvez pas rattraper une tfila volontairement abandonnée en allant dormir trop tard.

J'ajoute encore pour ceux et celles qui n'auraient pas lu ce post depuis le début, que ceci s'adresse à une femme ashkenaze.

La coutume sfarade ne dispense pas les femmes de la prière mais il pourrait y avoir certains passages qu'elles se devraient d'omettre.
Voyez ce que j'ai écrit ici:
http://www.techouvot.com/tefila_pour_femme_sepharade-vp46909.html#46909
Gooseneck
Messages: 12
Merci pour cette réponse qui aura des conséquences très concrêtes à présent. (Et pour plus d’une personne !)

Je pense que les détails apportés sont cruciaux pour une vive application des mitzvot et une réelle motivation et ardeur en « toute » ("tout" est relatif) connaissance de cause (même si la ma’hloket dans Brakhot 27b m’intéresse et que d’autres détails n’auraient pas été de refus…).

Merci enfin d’avoir été clair quant à l’heure de fin de kriat shema et du rattrapage- a posteriori bien sûr, par Tashloumin.

Dernière petite question qui concerne toujours le tfila pour une femme:
À quel zman doit-elle avoir terminé Kriat Shema Al Hamita si elle souhaite le réciter ?
Anjali26
Messages: 1
Chavoua tov Rav,
j'essai de faire techouva n'ayant pas l'habitude de faire les prières du matin et de l'après midi.
Pouvez vous m'indiquez comment faut-il que je fasse ?
par exemple celle du matin, en fait
je commence par le bir-khote achah'ar et je termine à :yé-é chémé raba
et puis il est écrit: benediction du talith.. alors après je suis un peu perdu
ou dois je reprendre la relecture, quel passage je ne dois pas lire et ou je dois m'arrêter ?
Je suis désolée c'est un peu compliqué pour moi.
Peut être connaissez-vous un lien qui pourrait me guider dans cet apprentissage

Je vous remercie par avance de l'attention que vous porterez à ma demande

Bien cordialement
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
A Anjali26 :

Veuillez indiquer si vous êtes sfarade ou ashkenaze et surtout quel sidour vous utilisez ?
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
A Gooseneck :

Citation:
À quel zman doit-elle avoir terminé Kriat Shema Al Hamita si elle souhaite le réciter ?


Le Zman est identique à celui des hommes [je précise au passage que les femmes sont concernées par le Kriat Shema Al Hamita au même titre que les hommes selon de nombreux décisionnaires], c-à-d AVANT Alot Hasha’har .

Cf. Biour Halakha §239 d’’h Samoukh.
(Il semblerait que cela ne concerne pas le moment de la brakha, mais celui où la personne pense s’endormir.)

Le Maguen Avraham (§239) écrit que les femmes n’ont pas l’habitude de réciter le Kriat Shema Al Hamita (car il serait dépendant du temps –la nuit), mais nous lui trouvons plusieurs opposants, comme:

le Ma’hatsit Hashekel,

le Pri Megadim (Eshel Avraham sk.2),

le Aroulkh Hashoul’han (§239, 6),

le Kaf Ha’haim (§239, sk.3).

Quant à savoir s’il faut faire Hamapil avec Shem Oumalkhout, ça dépend des minhaguim, certains s’y opposent (par crainte de ne pas s’endormir) (Cf. Ben Ish ‘Haï I, pekoudei, §12).
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