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J'ai entendu dire que la Torah dit que la pluie a submergé la Terre entière, et que la pluie, c'est de l'eau, et que « אין מים אלא תורה », et que le fait de « trop » étudier la Torah, c'est dangereux parce qu'on peut s'y « noyer ».
S'il fallait considérer ce que chaque farfelu invente dans ses "drashot", on ne s'en sortirait pas sans devenir fou ou Apikoros -ou les deux.
Il ne faut pas tenir compte de chaque idée, du moins tant qu'on n'en connait pas une source fiable et digne de confiance.
Et lorsque c'est le cas et que l'enseignement nous semble malgré tout bizarre, il faut savoir le mettre en perspective avec sagesse.
Avec des "Ein Mayim éla Torah" ou autre adage mal manié, on peut tout dire. Il suffit d'avoir de l'imagination, un esprit tordu et aucune retenue.
Il serait interdit d'étudier la Torah à Yom Kippour, car cela reviendrait à se désaltérer à bonne source, Ein Mayim éla torah... comment boire de l'eau en plein Yom Kippour?
Si on dit un Dvar Torah à côté de la farine Shmoura, ces matsot ne seront plus Shmourot, voire seront 'Hamets, car Ein Mayim éla torah...
J'ai déjà entendu des aberrations se "basant" sur des Maamarei 'Hazal, et elles étaient bien plus délirantes encore que celle-ci.
Une fois, quelqu'un m'a certifié avoir entendu de la bouche d'un rabbin qu'étant donné que "Shoul'han Domé Lemizbéa'h" et qu'il est interdit d'offrir du miel sur le Mizbéa'h, il serait donc interdit min hatorah de mettre du miel sur la table de rosh hashana !
Vous voyez jusqu'où on peut délirer en maniant, tel un Am Haarets, les adages rabbiniques...
Si "Shoul'han Domé Lemizbéa'h" conférait à nos tables le statut halakhique du Mizbéa'h, nous aurions beaucoup plus de problèmes que celui du miel, y manger de la viande aussi serait un grave péché...
La règle est qu'il ne faut pas délirer et qu'il faut laisser aux véritables Talmidei 'hakhamim le soin de faire des Drashot.
Malheureusement, de nos jours, des tas de Amei haarets s'octroient le droit de faire des Drashot où ils inventent des âneries
(des Amei Haarets qui connaissent peut-être plein de Minhaguim et aussi la Kriat hatorah, mais ils sont Amei haarets en cela qu'ils n'ont pas étudié le Shas en Yeshiva ou auprès d'un véritable Talmid 'Hakham) , et le Tsibour ne se rend pas compte qu'on le roule, car l'orateur à une belle et grande barbe et il utilise tout plein de mots en hébreu dans son discours...
Si jamais vous trouvez un rabbin pourtant respectable qui vous dit qu'il ne faut pas étudier trop de Torah car sinon c'est le déluge parce que "Ein mayim éla torah", il conviendra de le juger lekaf Zkhout et remettre en perspective son "enseignement", en essayant de comprendre ce qu'il voulait dire plutôt que ce qu'il dit.
Car somme toute, il est aussi une situation ou trop étudier peut être néfaste.
Nous savons au sujet de quelques rabbanim qui avaient fait trop d'efforts dans leur étude au point que les médecins leur ont interdit toute étude approfondie pendant un an. On raconte cela au sujet de quelques rabbanim qui ont vécu au XIXème/XXème siècle.
Mais de là à l'appliquer bêtement pour se dire qu'il ne faut pas trop se fouler dans l'étude, c'est clairement en contradiction avec le message des 'Hazal.
Il convient donc, soit de recadrer l'idée qui ressort de cet "enseignement", en la limitant à des cas extrêmes.
Soit ne pas considérer ce que chaque hurluberlu peut inventer lors d'une Drasha.