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Pessah à l'hôtel ?

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Ddaann
Messages: 4
À l'attention de Rav Wattenberg

Bonjour rav,
j'espère que vous allez bien.

Je voulais connaître votre avis au sujet des séjours organisés pour Pessah Indépendamment des difficultés techniques de cashérisation et de tenue de la cashrout.
En terme de ashkafa, y a-t-il un problème d’authenticité ? Des messages négatifs véhiculés pour nos enfanfs et pour nous ?


Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
Je voulais connaître votre avis au sujet des séjours organisés pour Pessah Indépendamment des difficultés techniques de cashérisation et de tenue de la cashrout.
En terme de ashkafa, y a-t-il un problème d’authenticité ? Des messages négatifs véhiculés pour nos enfanfs et pour nous ?


Je ne suis pas partisan des avis tranchés sur ce sujet.

Il existe une idée rapportée au nom de Rabbi Eliezer dans Souka (27b), idée selon laquelle il conviendrait de rester chez soi pour la fête, R.Eliezer disait « je fais l’éloge des paresseux qui restent chez eux durant la fête » car il considérait qu’on ne devait pas quitter son domicile (plus d’une journée) durant le ‘Hag.

Toutefois, le problème qu’il y voyait ne se pose que lorsque l’homme quitte le domicile en y laissant son épouse (comme on le constate du Passouk qu’il rapporte), ce qui n’est pas le cas de ceux qui vont à l’hôtel pour la fête.

[Bizarrerie: Le passouk que R. Eliezer indique ne se rapporte pas aux ‘Haguim mais au Maasser Shéni!
Le Aroukh Laner souligne cette difficulté et y répond.
Avant lui, le Tosfot dans Psa’him (109a sv. Shenéémar) avait remarqué cette anomalie et y avait répondu autrement.]

Certains s’opposent tout de même aux hôtels pour Pessa’h, au départ en raison des multiples difficultés liées à la Kashrout, Pessa’h étant une fête où l’on excelle en ‘Houmrot, il est difficile de s’y tenir dans un hôtel.
Plus encore, Pessa’h étant vu comme le ‘Hag où l’on doit se détacher de la ‘Homriout, on pourrait y voir une contradiction en le passant à l’hôtel**** en pension complète.

Aussi, lorsque (parait-il) certains séjours proposaient (je crois que ça n’arrive plus) de passer la fête à l’hôtel en Egypte, ça avait un authentique caractère absurde.

Enfin, si le Seder se fait avec tout l’hôtel, comment espérer faire passer les bons messages aux enfants ? (Certains hôtels proposent le choix entre Seder individuel ou collectif.)

Ceci étant dit, les choses peuvent être différentes lorsqu’on est célibataire, ou en couple mais sans enfant, qu’on n’est pas assez religieux pour diriger soi-même le Seder, ou autre situation qui change la donne.

Parfois il sera bénéfique de passer un Pessa’h à l’hôtel.

Il faut savoir analyser et peser le pour et le contre en fonction de chaque situation en n'oubliant pas que si l'on fête Pessa'h, c'est pour transmettre à nos enfants (de bonnes valeurs et) l'histoire de la Sortie d'Egypte.

Cependant, ce qu’il faut déplorer ce sont les dépenses excessives qu’occasionnent ces séjours. Ce train de vie qu’on nous propose est responsable de tellement d’erreurs dans l’année qu’il ne faut pas l’accepter avec le sourire.

Et ce qui est à déplorer, qu'on aille à l'hôtel ou non, c'est le niveau de stress et de fatigue très fréquent en veille de fête dans les familles pratiquantes, à force de vouloir faire mieux, on fait moins bien. On mélange Bdikat 'Hamets et ménage de printemps, on confond poussière et 'Hamets, et surtout réjouissance de fête et stress et angoisse.

C'est cette dérive qui a créé ce besoin d'aller à l'hôtel pour Pessa'h, nos fêtes juives sont devenues un calvaire à force de vouloir faire plus que parfait et mieux qu'excellent. Résultat, les fêtes sont plus épuisantes qu'autre chose.

Il y a bien quelques Tsadikim qui nous disent (non sans fierté dissimulée) qu'ils souhaiteraient que la fête dure encore, et revienne plus vite, etc.
Ils ne se rendent pas compte qu'avec de telles phrases, ils confessent surtout le peu d'efforts qu'ils ont eu à fournir pour la fête.

C'est le cas des gens riches et/ou des grands rabbanim qui délèguent tout ou presque au niveau des tâches ménagères et préparatifs des fêtes.
Mais ceux qui s'épuisent à préparer la fête ne sont pas si pressés qu'elle revienne, on peut attendre un an sans problème, c'est qu'il faut reprendre des forces...

Il faudrait revenir à l'essentiel, ne pas oublier le but de ces fêtes, afin de pouvoir en profiter spirituellement.
S'il est nécessaire de faire plus simple/moins fastueux pour cela, ça vaut le coup.
Certains ne se rendent pas compte à quel point ils écartent le cœur de leurs enfants des Mitsvot en les asservissants durant les 10 jours qui précèdent Pessa'h, dans une ambiance de stress, de nerf et de cris.

Les fêtes doivent rester des fêtes, sinon on est assurément dans l'erreur.

Si le seul moyen de sauvegarder l'aspect festif est d'aller à l'hôtel, c'est triste, mais ça sera toujours ça de gagné.
Mais ce n'est pas à la portée de toutes les bourses, il faut donc "simplifier" un peu nos fêtes pour les préserver.
L'essentiel doit être la joie familiale, le caractère festif, les bons souvenirs et la fabrication du lien avec D.ieu.
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