Citation:
Que penser de la méfiance de Reb Haïm Kanievski quand à une (très grande) partie des prénoms juifs contemporains ?
J’ai déjà répondu à cela dans différentes réponses postées sur ce site, en soulignant que
Reb Haim lui-même et des membres de sa famille proche portent des prénoms qui ne sont absolument pas bibliques, voyez ceci :
https://www.techouvot.com/prenom_fille_et_signification-vt17797.html?highlight=
Voyez encore :
https://www.techouvot.com/prenoms_ron_et_alexander-vt8028440.html?highlight=
https://www.techouvot.com/choix_du_prenom_enfant-vt8028322.html?highlight=
https://www.techouvot.com/prenoms_even_et_eliya-vt8026624.html?highlight=
https://www.techouvot.com/prenom_donne_a_la_mila-vt8027561.html?highlight=
https://www.techouvot.com/meme_prenom_que_son_pere-vt14165.html
https://www.techouvot.com/prenom_ayden-vt8027586.html?highlight=
https://www.techouvot.com/prenoms_feminins-vt18851.html?highlight=
https://www.techouvot.com/prenom_bebe-vt18711.html?highlight=
https://www.techouvot.com/chiddoukh_nom_identique_fille_et_mere-vt2108.html?highlight=
Vous verrez par ces liens différentes informations au sujet des prénoms et de cette « nouvelle Halakha » interdisant les prénoms « non-bibliques » ainsi que ce que j’en pense personnellement.
(et accessoirement, ce que je pense que pense réellement
Rav Kanievsky et ce qui le motive à « inventer » cette Halakha).
Citation:
d'ailleurs il est drôle qu'on l'appelle communément Haïm qui n'est pas un prénom biblique, quand on sait que son prénom premier est Chmaryahu Yossef
J’ai déjà souligné ce paradoxe dans une des réponses indiquées plus haut.
Cependant, vous y ajoutez une touche en disant que son premier prénom aurait dû être retenu et c’est le dernier qu’on utilise alors qu’il n’est pas biblique.
Je dois vous dire qu’il vous manque une information : Dans les pays ashkenazes, majoritairement, la coutume est d’appeler l’enfant par son « dernier » prénom
(si on ne l’appelle pas par tous ses prénoms), contrairement à l’habitude Sfarade qui utilise de préférence le premier prénom.
En fait, chez les Ashkenazim, l’ordre des prénoms a un sens et c’est le dernier qui sert quotidiennement, alors que chez les sfaradim, on n’attachait pas trop d’importance à l’ordre ; un second prénom pouvait se présenter en premier et vice-versa.
Il est connu que
rabbi Khalfon Moshé Hacohen de Djerba, a été prénommé Moshé Khalfon.
Au départ, il n’aimait pas trop Khalfon et se faisait appeler Moshé seulement
(Khalfon lui a été donné car il est né après un grand frère mort prématurément, on nommait alors le bébé suivant Khalfon qui signifierait presque « produit échangé », voilà pourquoi il n’appréciait pas trop), puis a repris son prénom, mais ne voulait pas s’appeler Moshé Khalfon , car cela prêtait à confusion dans la mesure où Khalfon était aussi un patronyme en usage dans son pays, il a donc inversé l’ordre pour donner Khalfon Moshé Hacohen.
Bref, le fait que
Rav Kanievsky soit appelé par son 3ème prénom n’a rien de surprenant.
[Par contre, ce qui est à noter, c’est que selon son oncle, le
‘Hazon Ish, il ne convient pas d’appeler son enfant par un seul de ses prénoms
(mais il faudra tous les réciter à chaque occasion). Nous constatons que la sœur du
‘Hazon Ish n’en était pas convaincue.]
Citation:
Ceci étant, on m'a rapporté également que Rav Steinmann avait une vision contraire et ne préconisait pas forcément le changement de prénom (je n'ai pas vérifié cette information mais, si elle était vraie, elle est extrêmement intéressante et illustre les différences entre les Gdolim évoquées dans le post précédent).
Ce n’est pas que
rav Steinman, c’est la quasi-totalité des gdolei Israel depuis toujours. Voyez dans mes différentes réponses indiquées plus haut par des liens.
Citation:
j'ai dans ma famille un cas précis où Reb Haïm a béni un shiddouh à la condition que le hatan change de prénom. La famille de la Kala en a fait un argument "de menace" en disant soit il change de prénom soit on arrête le shiddouh (d'ailleurs bien avancé). Le Hatan - qui porte un prénom … que plusieurs rabbanim portent- a opté pour le changement de prénom contrairement à l'avis de ses parents car le shiddouh était 100% au beau fixe.
Résultat des courses : jusqu'à aujourd'hui toute sa famille l'appelle par son prénom de naissance et toute sa belle famille par son nouveau prénom. ... Les mehoutanim sont en froid depuis lors et cela a créé beaucoup de difficultés pour le jeune couple …
Que penser de tout cela ?
Qu’ils sont bien bêtes.
Et qu’on ne peut pas le reprocher à
Rav Kanievsky qui ne pouvait pas deviner
(en dépit de tous les pouvoirs qu’on lui prête généreusement) que ça allait créer une ma’hloket.
Il n’a fait que dire ce qu’il dit toujours, qu’il faut absolument changer de prénom pour opter pour un prénom biblique.
S’il savait que ça créerait la pagaille, je ne pense pas qu’il aurait maintenu sa position.
Il vaut mieux avoir un prénom non-biblique
(qui de plus est porté par de nombreux rabbanim selon vous -au fait, ce prénom ne serait pas ‘Haim, justement?) et vivre Beshalom avec sa belle-famille, que d’avoir un prénom super biblique et être en froid avec sa belle-famille.
Le ‘Hatan a probablement fait le bon choix en acceptant d’être appelé différemment d’une famille à l’autre pour céder aux exigences quelque peu ridicules de sa belle-famille.
Bien que cela déplaise à ses parents, en matière de Shidoukh on ne peut pas toujours tenir compte des opinions de ses parents.
S’il fallait donner tort à quelqu’un, je pointerais les parents de la Kala qui ne comprenne pas que
le Shalom est un Kli Ma’hzik Brakha qui vaut plus que la Brakha de rav Kanievsky (qui n’aurait même pas de réceptacle/ d’espace d’application sans Kli Ma’hzik).
Si l'on va jusqu'à effacer la Torah et le nom de D.ieu pour le Shalom
(dans le cas de la Sotah), ne devrait-on pas en déduire qu'il est préférable de passer outre une exigence de
Rav Kanievsky qui n'a rien d'halakhique pour préserver le Shalom?
La vraie Brakha est de savoir être Mevater, le ‘Hatan a su le faire, bravo. Mais c’est dommage car il y a à présent un froid entre les familles.
Citation:
je passe sur les situations gag qui ont eu lieu quand la ketouba a été écrite où quand les gens ne comprenaient pas pourquoi sur les zmirot offertes en l'honneur du mariage le nom à côté de celui de la Kala leur était étranger
Il semble que le prénom écrit sur la Ktouva soit le nouveau prénom.
Il faut espérer que ce prénom se soit « répandu » au moins 30 jours avant le mariage, sans quoi, la Ktouva n’aurait pas été valide.
Si on inscrit dans la Ktouva un prénom que l’on vient de s’inventer, en omettant son vrai prénom sous lequel seulement on est connu, on ne peut pas considérer la Ktouva valide.
Citation:
Contredire Reb Haïm (=désobéir) est un sacrilège pour certains
...pour certains qui s’égarent totalement sur la réalité du « rôle » de
rav Kanievsky, comme je l’explique dans la réponse à laquelle vous faites allusion en début de votre message.
Voir ce que j’ai écrit ici :
https://www.techouvot.com/ecouter_le_medecin_ou_le_tsadik-vp51811.html#51811
Conclusion : Il ne faut pas baisser les bras, surtout dans la quête du Shalom.
Si vous pouviez suggérer aux parents de la Kala de consulter à nouveau
Reb ‘Haim pour lui présenter la situation telle qu’elle est, en expliquant que les parents du ‘hatan refusent de changer le prénom de leur fils, arguant que de nombreux rabbanim portent ce prénom. Et que ce changement de prénom a créé une ma’hloket dans la famille et porte préjudice au jeune couple.
Je ne crois pas que
reb ‘Haim leur répondra : «
Af Al Pi Ken, Yehareg Veal Yaavor ! ».
Rav Kanievsky est un gigantesque Talmid 'Hakham, sa bekiout dans les Sifrei 'Hazal est époustouflante, mais ça ne fait pas de tout ce qu'il dit une Torah Mi-Sinaï.
Tout le monde s'accorde à dire que le
'Hazon Ish qui était très nettement moins Baki que son neveu, avait pourtant beaucoup plus de "poids".
En effet, la Bekiout n'est pas le seul paramètre duquel il faut tenir compte, car elle n'est pas le seul élément qui participe à chaque décision d'un Rav.
Rav Kanievsky dit ce qu'il pense, comme dans cette histoire des prénoms, mais cela n'engage pas tout juif à obtempérer systématiquement
(surtout si c'est au prix d'une Ma'hloket).
Des centaines d'autres Rabbanim ne partagent pas l'opinion de
rav Kanievsky dans ce dossier des prénoms.
Et encore une fois, il m’apparaît évident que si
rav Kanievsky savait que son conseil avait engendré une Ma'hloket, il en voudrait aux parents de la Kala d'avoir été si bêtes pour s'entêter là-dessus au prix d'une discorde.
Le
Maguen Avraham (§53, sk.26) écrit qu'il ne faut pas se disputer, même pour une Mitsva:
אין להתקוטט עבור שום מצוה
Et quand on prend connaissance de la gravité de la Ma'hloket aux yeux des 'Hazal, on comprend qu'il est absolument ridicule de créer un froid entre deux familles
(et faire souffrir un jeune couple) pour s'accrocher à une recommandation somme toute facultative de
Rav Kanievsky.
Si ces gens respectent réellement
Rav Kanievsky, qu'ils se soucient au moins de ne pas l'impliquer dans une Aveira malgré lui et qu'ils lui présentent la situation telle qu'elle est vraiment, pour savoir s'il dit d'être Ma'hzik Bema'hloket ou d'opter pour le Shalom.