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Sans tradition familiale : quel possek?

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M4610
Messages: 59
Chalom ouvrakha kvod Harav

Une personne qui n'a pas de tradition familiale puis ayant adopté les minhaguim de son Rav qui est marocain, que doit-il suivre comme possek halakha ? Par exemple si son Rav suit un possek qui est bablim mais pas marocain comme Rav Ovadia ou Ben Ich Hai doit-il également suivre le possek de son Rav, ou se diriger vers un possek marocain comme Rav Chalom Messas ?

Merci par avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
Une personne qui n'a pas de tradition familiale puis ayant adopté les minhaguim de son Rav qui est marocain, que doit-il suivre comme possek halakha ? Par exemple si son Rav suit un possek qui est bablim mais pas marocain comme Rav Ovadia ou Ben Ich Hai doit-il également suivre le possek de son Rav, ou se diriger vers un possek marocain comme Rav Chalom Messas ?


Si vous avez "adopté" les minhaguim de votre Rav qui est marocain, et qui suit les psakim des irakiens, le fait qu'il soit marocain ne porte pas à conséquence, considérez-le comme irakien si vous le voulez, son passeport ne fixe pas la halakha.

Toutefois, vous n'êtes pas tenu de faire tout comme votre Rav si vous n'êtes plus son fidèle, si vous avez un autre Rav.

Il ne faut pas croire que la Halakha ait réellement une nationalité, et que si l'on est né au Maroc, ou que son arrière-grand-père paternel y est né, l'on soit tenu de suivre les psakim des Poskim marocains comme Rav Messas.
On le peut, oui, mais on n'y est pas obligé.

Si on a l'habitude d'entendre que les marocains suivent les poskim marocains, ce n'est PAS par patriotisme ni par solidarité nationale, c'est simplement parce que c'est la halakha que pratiquaient leurs rabbanim (qui eux-mêmes consultaient Rav Messas en cas de doute).

Il n'y a pas de raison qu'un juif français dont le père est né au Maroc soit tenu de suivre les Psakim d'un juif israélien né au Maroc.
Le lien entre les marocains et les poskim marocains était "contraignant" tant que les marocains étaient réellement marocains. Un juif français de père ou grand-père marocain qui reçoit la Torah d'un rav tunisien à Paris, n'a pas à se soucier de copier les minhaguim "officiels" des marocains que son père ne lui a pas transmis.

Celui qui a reçu des Minhaguim de son père, doit poursuivre ces Minhaguim, mais si vous n'avez pas été éduqué dans une pratique des mitsvot par vos parents, vous n'êtes pas tenu de vous attacher aux minhaguim de vos ancêtres plus lointains.
M4610
Messages: 59
Merci kvod harav
Cela veut dire qu'à chaque fois qu'un baal techouva ou converti changé de Rav il change de minhag? Est ce les minhaguim du Rav qui a encadré sa conversion qu'il doit garder et deviennent contraignants? Ou du Rav qui l'a amené à la Torah ?

Merci par avance.
YDH
Messages: 8
Bonjour Rav
En lisant votre réponse, j’ai l’impression de comprendre que libre à soi de choisir de pratiquer la Halakha selon tel ou tel Rav, car ce qui compte c’est qu’on en suive un, pendant la période ou on le considère comme notre référence halakhique.

Cependant je crois avoir toujours entendu et lu une certaine gravité à ne pas suivre les codes de ses origines, principalement pour un Séfarade de suivre les halakhot et coutume des ashkenazim.
Notamment, toutes les halakhot tentant de solutionner la situation étriquée d’un ba’hour yeshiva séfarade dans une yeshiva ashkenaz, en particulier pour les fêtes de Tichri d’après certains écrits de nos contemporains.

Aussi, le fait que bon nombre de nos amis ‘Habad français aujourd’hui soient d’origine séfarade et qui ont choisi d’épouser un mode de vie halakhique ashkénaze. A ce sujet, j’ai déjà entendu que ce n’est pas admis et même contre indiqué par des poskim séfarades pure souche et patriotes.

C’est donc que la Halakha elle-même requiert une certaine fidélité à ses origines (s’il y a des micro-changements de coutumes selon tel ou tel rav que l’on aura rencontré dans notre vie, rajouter tel mizmor à la sortie du Sefer Torah ou avant motsi, ca c’est des détails) et que tout changement de cadre (transitoire, yeshiva, nosshaot de la tefila pour les fêtes) doit être éviter et tout changement de bord (séfarade<=>ashkenaz et vis versa) interdit (a part pour la femme qui suit automatiquement les us et coutumes de son mari).

Peut-on vraiment choisir à sa guise, avoir cette liberté internationale à chaque instant ou doit on se tenir à un cadre halakhique dicté par nos origines.
(Mon intention par cette question n’est pas de critiquer les nomades ou les déserteurs halakhiques humeur-/inclinaison-dépendants mais c’est réellement une question que je me pose depuis longtemps).
Merci par avance pour vos réponses.
Shabbat shalom et prions pour que la cagnotte techouvot se remplisse vite, c’est faiblard la et ce site est trop précieux !
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
A M4610 :
Citation:
Merci kvod harav
Cela veut il dire qu'à chaque fois qu'un baal techouva ou converti changé de Rav il change de minhag? Est ce les minhaguim du Rav qui a encadré sa conversion qu'il doit garder et deviennent contraignants? Ou du Rav qui l'a amené à la Torah
Merci par avance


On suit les Minhaguim de la personne qui nous a enseigné le judaïsme/la Torah.
Que ce soit le père, ou le Rav ou le Rav convertisseur.

Une fois qu’on a ainsi pratiqué un certain judaïsme, on n’est pas supposé en changer.

Toutefois, si d’aventure on change de Rav (car on déménage ou etc.) et qu’on adhère à un autre enseignement, si ce dernier Rav nous dit de changer telle ou telle habitude, il convient de l’écouter, car il peut parfois y avoir des interférences et des incohérences à faire certaines choses comme l’un et d’autres comme l’autre.

Tout cela est très théorique, dans la pratique, de nos jours, même un Rav Ashkenaz est souvent en mesure de dire à un fidèle Sfarade (ou l’inverse) que pour lui la halakha diffère etc…
Mais dans le passé, les Kehilot étaient beaucoup plus cloisonnées et séparées, lorsqu’on déménageait, on n’avait d’autre choix que d’adopter les halakhot locales.

De nos jours encore, en dehors du rituel qui se répète toute l’année, pour ce qui est des psakim moins fréquents, il est évident qu’il conviendra d’écouter son Rav actuel et local et non celui qui habite loin -à moins d’être toujours en contact étroit avec lui grâce au téléphone etc.

Tout ceci concerne le cas où les 2 rabanim sont parfaitement compétents et instruits. Mais si l’un d’eux est certes plein de bonnes Midot et de bonne volonté, mais ne connait pas trop la Torah, on suivra l’instruit.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
A YDH :

Citation:
En lisant votre réponse, j’ai l’impression de comprendre que libre à soi de choisir de pratiquer la Halakha selon tel ou tel Rav, car ce qui compte c’est qu’on en suive un, pendant la période ou on le considère comme notre référence halakhique.

Pas tout à fait.
Comme vous le dites, ça donne l’impression que l’on pourrait changer de rabbin comme de chemise, dès qu’on a envie de changer d’ambiance.
Ce n’est pas ça.
Je parle de changement qui se font par la force des choses. Par exemple : après le décès d’un premier rabbin de la communauté, un autre est intronisé et il indique parfois des psakim un peu différents de ceux de son prédécesseur.
Dans ce cas, il faut suivre le nouveau : le Rav est mort, vive le Rav !
Ou encore, si l’on déménage ; celui qui quitte sa ville -ou mieux encore, son pays- devra malgré lui se faire un nouveau rabbin.

Maintenant, parfois, même sans déménager, ni enterrer son rabbin, on peut être amené à changer de rav pour d’autres raisons impérieuses. L’idée est de ne pas en changer « pour le fun ».

Citation:
Cependant je crois avoir toujours entendu et lu une certaine gravité à ne pas suivre les codes de ses origines, principalement pour un Séfarade de suivre les halakhot et coutume des ashkenazim.

Si vous l’avez entendu dans ce sens plus que dans l’autre, vous devinez la valeur que ça peut avoir et quelles motivations y sont mêlées…
A priori, si c’est interdit dans un sens, ça doit l’être dans l’autre aussi, non ?

Je dirais même qu’en dressant un inventaire des divergences halakhiques entre Sfaradim et Ashkenazim, il apparait clairement que les coutumes ashkenazes sont majoritairement plus Le’Houmra.
Du coup, un Sfarade qui suit la loi ashkenaze n’enfreint rien, par contre un ashkenaze qui suit la loi sfarade serait dans le péché, donc s’il fallait établir une distinction, c’est l’inverse qui serait plus logique.

Citation:
Notamment, toutes les halakhot tentant de solutionner la situation étriquée d’un ba’hour yeshiva séfarade dans une yeshiva ashkenaz, en particulier pour les fêtes de Tichri d’après certains écrits de nos contemporains.

De quoi s’agit-il ? Vous ne parlez pas de Halakha alors, mais plutôt de liturgie ?
Car un Ba’hour Yeshiva, pour les fêtes de Tishri, n’est dans sa Yeshiva que pour Rosh Hashana et Yom Kipour, pas pour Soukot.
Les halakhot différentes sur ces jours-là sont peu nombreuses. Savoir si un Sfarade doit ou non répondre Amen au Shehé’hiyanou du Shofar du second jour de Rosh Hashana…
Vous devez parler du Nossa’h des prières, j’imagine.

Mais je ne sais pas exactement à quoi vous faites référence.
Même si ce n'est pas souhaitable, il n’y a pas, a priori, d’interdit halakhique à prier dans un autre Nossa’h. A part pour quelques détails (du type faire ou pas une brakha, comme ce shehé’hiyanou).

Citation:
Aussi, le fait que bon nombre de nos amis ‘Habad français aujourd’hui soient d’origine séfarade et qui ont choisi d’épouser un mode de vie halakhique ashkénaze. A ce sujet, j’ai déjà entendu que ce n’est pas admis et même contre indiqué par des poskim séfarades pure souche et patriotes.

Tout d’abord, vous pourriez en déduire exactement l’inverse.
Car, certes, il existe des rabanim qui rouspètent sur ce changement de minhag, mais admettez que beaucoup d’autres l’acceptent.
Parlons au moins du Rabbi de Loubavitch qui savait bien qu’en France les nouveaux adeptes à sa ‘Hassidout sont surtout issus du Maghreb et il ne leur a pas interdit de rejoindre ses rangs, ni ne leur a indiqué de « ne surtout pas suivre » les psakim du Baal Hatanya.
Donc le Rabbi de Loubavitch est d’accord avec moi 😊
Et ce n’est pas le seul…

Ensuite, il faut aussi distinguer ce cas de celui dont nous parlions ; là vous parlez de celui qui a une transmission, une massoret, depuis des générations au Maghreb, il pratique la halakha sfarade, puis il devient ‘Habad et change -de son propre chef, sans y être contraint par la vie- ses minhaguim & Halakhot, mais nous parlions plus haut de celui qui suit le Rav qui l’a converti, puis qui déménage etc.

Mais si l’on considère un juif d’origine maghrébine qui n’a reçu aucune tradition familiale (disons que sa famille n’est pas pratiquante du tout), et qu’il est séduit par l’idéologie ‘Habad et qu’il adhère à cette ‘Hassidout, il est évident qu’il n’y a absolument rien à redire.
C’est comme lors d’une conversion. Si le guer est d’origine maghrébine et que son rabbin qui lui enseigne la Torah est Loubavitch, le guer sera Loubavitch et le fait qu’il soit né -lui ou son père- en Algérie n’y changera rien.

La Halakha n’est pas du patriotisme, ni du chauvinisme, le but n’est pas de faire gagner un clan ni de répandre au maximum les coutumes de son pays natal. Ce n’est pas un match de foot.

Citation:
C’est donc que la Halakha elle-même requiert une certaine fidélité à ses origines

Si vous entendez par « ses origines » une origine ethnique : pas du tout.
Si vous vouliez dire « ses Minhaguim » (déjà pratiqués par lui), là oui.

Citation:
(s’il y a des micro-changements de coutumes selon tel ou tel rav que l’on aura rencontré dans notre vie, rajouter tel mizmor à la sortie du Sefer Torah ou avant motsi, ca c’est des détails) et que tout changement de cadre (transitoire, yeshiva, nosshaot de la tefila pour les fêtes) doit être éviter

Ah, là vous mentionnez le Nossa’h.
Désolé, je réponds au fur et à mesure, sans vous avoir lu intégralement au préalable.

Encore une fois, vous parlez du Ba’hour yeshiva, donc de quelqu’un qui est DEJA pratiquant, qui a DEJA des Minhaguim. Mais ces Minhaguim n’ont pas à lui être imposés en fonction de la (seule) nationalité de son grand-père paternel (sans y avoir été éduqué).

Citation:
et tout changement de bord (séfarade<=>ashkenaz et vis versa) interdit (a part pour la femme qui suit automatiquement les us et coutumes de son mari).

Oui, car vous parlez de CHANGEMENT, c-à-d que la personne faisait tout en ashkenaz et change pour faire en Sfarade (ou l’inverse).
Et encore, même un tel changement serait licite suite à un déménagement ne permettant pas de faire perdurer ses minhaguim d’origine.

Suite à la défaite française de 1870 (enfin en 1871), certains alsaciens, français et comptant le rester, se sont exilés en Algérie. Ils sont ipso facto devenus Sfarades, car il n’y avait pas moyen de continuer à respecter les lois ashkenazes en Algérie. C’est une Halakha prévue et précisée dans le Talmud (4ème chapitre de Psa’him).

Citation:
Peut-on vraiment choisir à sa guise, avoir cette liberté internationale à chaque instant ou doit on se tenir à un cadre halakhique dicté par nos origines.

Ni l’un, ni l’autre.
Ni « choisir à sa guise » car comme on l’a dit, c’est uniquement pour une raison impérieuse (sans quoi il s’agit d’une désertion et un manquement, dès que le nouveau Minhag s’avère être « Lekoula »), ni non plus votre seconde proposition : « se tenir à un cadre halakhique dicté par nos origines », ce ne sont pas les origines qui dictent ni qui fixent les choses, mais la pratique suivie jusque-là.

Citation:
(Mon intention par cette question n’est pas de critiquer les nomades ou les déserteurs halakhiques humeur-/inclinaison-dépendants mais c’est réellement une question que je me pose depuis longtemps).

Si ces déserteurs halakhiques contreviennent à la halakha selon leurs habitudes, il y a erreur de leur part. Mais s’il ne s’agit que de suivre une opinion « plus le’houmra » pour une fois, il n’y a rien de grave.

Citation:
Merci par avance pour vos réponses.

My pleasure, you’re welcome.

Citation:
Shabbat shalom et prions pour que la cagnotte techouvot se remplisse vite, c’est faiblard la et ce site est trop précieux !

Yiyé Tov.

PS: je ne me relis pas, pardonnez les fautes.
M4610
Messages: 59
Chalom ouvrakha kvod Harav
Je vis en banlieue proche de Paris quand vous dites qu'il faut privilégier un Rav local selon le concept de Mara deAtra faut il que ce son Rav soit obligatoirement de la communauté de la ville ou j'habite ou bien je peux choisir un Rav parmi ceux vivant dans la région parisienne en général (sachant que je ne fréquente pas la communauté de ce Rav le Chabbat compte tenu de la distance)
Merci par avance
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
faut il que ce son Rav soit obligatoirement de la communauté de la ville ou j'habite ou bien je peux choisir un Rav parmi ceux vivant dans la région parisienne en général (sachant que je ne fréquente pas la communauté de ce Rav le Chabbat compte tenu de la distance)


On peut suivre un Rav dont on ne fréquente pas la communauté.

Cependant, il faut savoir que, plus on le fréquente, mieux il nous connait et mieux il nous comprend et mieux on comprend ce qu’il nous dit.
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