Je ne suis pas d’accord avec lui, dire que lutter contre le dispersement fait partie du Amal Hatorah n’indique pas qu’il faille s’interdire de lutter en instaurant le type de système que vous proposez.
Par contre, je ne vous suis pas totalement : vous avez raison qu’il faut structurer son étude, mais vous considérez un seul aspect de l’étude, le paramètre plutôt halakhique, qui est assez quantifiable, que l’on peut « mesurer ».
Cependant, l’étude c’est aussi la manière d’analyser, d’approfondir, de comprendre un texte.
Et ceci ne peut pas se mesurer ni se classer de la même manière que l’acquisition de données.
Il y a réellement certains Avrekhim qui s’organisent avec un système plus ou moins comme celui que vous décrivez, c’est la filière « Kollel Halakha », on y passe des Smikhot (diplômes) sur des sujets bien précis et ces diplômes ne garantissent pas vraiment la pureté ni la finesse du raisonnement du candidat, mais essentiellement ses « connaissances ».
La Torah ne s’arrête pas là et c’est même très réducteur.
Mais il faut bien des rabbins, donc on a créé le « Kollel Halakha » .
Cependant, un diplômé du Kollel Halakha sur la totalité des sujets peut encore être très loin de ce qu’on appelle (théoriquement) un Talmid ‘Hakham.
Ce titre ne nécessite pas uniquement des connaissances, savoir réciter des Gmarot n’indique pas encore qu’on les a réellement comprises, même si on peut les traduire et les expliquer, on peut encore passer royalement à côté de toute la souguia.
Car l’essentiel est de comprendre la profondeur de la Svara.
Pour un diplôme halakhique (Smikha) on se contente de connaissances techniques et on vérifie si le candidat a plus ou moins bien compris la logique de laquelle ladite halakha dépendra, mais on n’entre pas dans les finesses qui ont occupé les grands poskim. En cela, ce diplôme est imparfait. C’est évidemment déjà beaucoup mieux qu’un simple rabbin qui ne s’est pas donné la peine de lire, au moins celui-ci (le diplômé) a une certaine connaissance en superficie, mais c’est encore loin (et parfois très loin) de la réelle compréhension de la Torah.
Votre proposition ne permettra QUE de garantir une base de connaissance, mais dans le Talmud comme dans le (réel) Psak Halakha, la Svara occupe une place prépondérante et incontournable, voilà ce qui manquera. Toutefois, ce que vous proposez est déjà (souvent) pratiqué par les Kollelei Halakha, mais vouloir l’imposer à la totalité des étudiants de Torah ne sera pas forcément salutaire, car si nous gagnerons en clarté au niveau des connaissances superficielles, nous pourrions perdre en profondeur de raisonnement (les élèves se concentrant surtout sur les résultats demandés au contrôle).