Bonjour Rav,
On entend souvent dans les synagogues, en particulier marocaines, au moment de la Hazara de la 'Amida, des réponses du style "Alehem Hachalom", "Mele'h!" ou encore "KeMeaz!" avant Modim. J'aurais voulu savoir d'où proviennent ces propositions, quelle est leur utilité et y a t-il une quelconque Halakha de les dire ?
Merci d'avance.
C'est une habitude sfarade, inconnue des ashkenazim.
Il y a plusieurs "Aniot" de ce type durant la 'hazara, comme "Aléhem hashalom", "livrakha", "bekarov", "takhin", "tatsmia'h", "kimei az" (oui, ce n'est pas Kemeaz, mais kimei az : כימי אז ).
Globalement, le but de cette "participation" est de tenir le tsibour en état d'éveil et de concentration sur les brakhot du 'hazan, afin d'éviter qu'il perde le fil et en vienne à discuter pendant la 'hazara (ce qui est strictement prohibé et considéré par les poskim comme un péché d'une gravité remarquable).
Je ne crois pas que les sfarim de halakha en parlent (car ce n'est pas une "halakha" de répondre par ces mots à la 'hazara), il faut chercher dans les sifrei minhaguim.
Le Rav David Obadia, dernier rabbin de Sefrou (après l'avoir été à Fez et Marrakech) (niftar en 2010 à l'âge de 99 ans) mentionne dans son Nahagou Haam (p.322, §22) l'habitude de répondre "livrakha" après le morid hatal ou le mashiv haroua'h oumorid hagueshem du shalia'h tsibour.
Toujours pour le Minhag marocain, voir Netivot Hamaarav (p.44 -45).
Mais les tunisiens aussi ont cette habitude, voir Alei Hadas (§II, p.150) et Brit Kehouna Hashalem (II, p.583). (J'ai un petit doute sur l'exactitude de la référence et ne possédant pas ces deux derniers livres, je ne saurais le garantir. Mais c'est la référence indiquée dans le Maassé Efod I, §43).
Je me permet de rajouter quelques détails, concernant le minhag Tunisien.
Dans le Alei Hadass (Chap 2, 45, page 99 et 100 de l'édition Française), le Rav Scetbon mentionne :
- Alehem achalom (après la mention des avot)
- Livrakha (après morid atal ou machiv aroua'h)
- Baroukh Hay aolamim (après vékhol ahayim yodoukha sélah)
- Concernant Kéméaz (dans Alei Hadass, il écrit bien Kéméaz et non pas Kimei az) il dit que nous n'avons pas l'habitude de le dire, contrairement aux Algériens et Marocains.
Cependant, dans la réalité, tout le monde dit kéméaz dans les différentes synagogues Tunisiennes que je fréquente.
Par rapport au "Kemeaz", c'est bien kemeaz et non pas kime az. La preuve - dans le noussah du rambam la phrase est "vetehezena...berahamim kemeaz". En plus, dans des nouveaux siddourim de rite marocain (avotenou du rav attiya, darhe avot et autres) la anniya est mentionnee - kemeaz.
Il est facile de sy tromper, vu que chez les vieux nord-africains le E et le I se confondent facilement (comme on peut voir dans des piyoutim - je cite comme exemple R. Meir abbehsera "מרומם שוכן שחקים, שכינתא מעפרא יקים, מצריו נקום ינקם", ou il rhyme Kim et Kem).
Vous avez parfaitement raison, il est plus probable que ce soit כמאז , certes כימי אז me paraît plus précis, plus juste, mais si nous trouvons dans le texte du Rambam (et donc Sidour yéménite) כמאז , c'est que c'est le vrai terme.
J'ai tout de même vérifié dans le Rambam Fraenkel, ils indiquent (p.79) trois manuscrits différents du Rambam qui ne porte PAS ce mot.
Mais étant donné qu'on le retrouve quand même dans d'autres manuscrits, on va lui faire confiance.
Pourtant, dans les Shoutim, on retrouve la graphie כימי אז
voir par exemple Shout Maassé Efod (I, §43).
Il semblerait donc que les auteurs ayant écrit כימי אז n'y aient été encouragés que par la logique, mais s'ils avaient vu le כמאז dans le Rambam, ils auraient peut-être eux aussi suivi cette orthographe.
Concernant Kéméaz ou Kimei Az, reportez-vous à ce que j'ai écrit à Tragule.
Le Siman 43 du Shout que j'y mentionne parle des petites phrases qui viennent en "réponses" lors de la 'hazarat hashats dans différentes communautés sfarades.
Il en cite plusieurs autres et encore, il ne les cite pas toutes.
Par exemple, il y a "Am kedosheikha Kaamour" (qu'il ne cite pas) et d'autres phrases du type.
Toujours à propos de Kemeaz et Kimei Az,
il y a encore une troisième version:
dans le Sidour de Rav Saadia Gaon, nous trouvons "Kemo Az", cité dans Divrei Shalom Veémet (Tolédano) (II, p.24 note 13).
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