A propos de l’homicide non intentionnel dont la sanction consiste dans un exil dans une ville de refuge, la Tora emploie une expression quelque peu sybilline : « Et s’il ne l’a pas guetté et que D’eu l’a livré dans sa main, Je te fixerai un endroit où il s’enfuira » (Chemoth 21, 13).
Cette expression est commentée ainsi qu’il suit par Rèch Laqich (Makoth 10b) : « Supposons deux hommes qui ont chacun tué un être humain, l’un sans intention, l’autre délibérément, sans que leur acte ait eu des témoins [qui puissent conduire à leur condamnation]. Le Saint béni soit-Il les fait venir dans la même auberge. Celui qui a tué délibérément est assis sous une échelle, et celui qui a tué sans intention descend de l’échelle, tombe sur le premier et provoque sa mort. Il s’ensuit que celui qui a tué délibérément est mis à mort, et que celui qui a tué sans intention est condamné à l’exil… »
Cet enseignement de Rèch Laqich peut être compris en ce sens qu’il y a des cas où la justice humaine reste impuissante faute de preuves. Mais une justice divine immanente peut alors parfois se substituer à elle.
Il n’est pas impossible que la superstition qui consiste à éviter de passer sous une échelle ait pris sa source dans cet enseignement. Il convient cependant d’éviter, si cela a été le cas, de rattacher cette superstition – et beaucoup d’autres – à des racines talmudiques.
Les superstitions comportementales, comme celle qui relie la malchance à un bris de glace, au passage sous une échelle ou au nombre treize, n’ont rien de juif, ni dans leur esprit ni dans leur origine.
Beaucoup sont d’origine chrétienne, comme la déveine – ou la veine – attachée au nombre treize, au geste ou à l’expression de « toucher du bois »…
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