Cette question est examinée par le rav Moché Sternbuch, dans son ouvrage de responsas Techouvoth we-hanhagoth (1, 603).
Il rapporte le Divrei Malkiel (volume 4, péreq 6), lequel interdit a un non-Juif d’être désigné comme sandak, et ce même s’il faut pour cela retarder la mila.
Il en est de même, selon cet auteur, s’agissant d’un Juif qui profane publiquement le Chabbath.
Rav Sternbuch s’oppose cependant à ce point de vue. Il considère que s’il est, certes, recommandé de choisir pour sandak un homme pieux, érudit et qui possède les qualités citées par le Rema (Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 264, 1), ce n’est là qu’un conseil, d’autant qu’aucun parmi les posqim n’a jamais interdit de nommer qui que ce soit à cette fonction.
Il est d’avis, par conséquent, que si un fils peut expliquer à son père, sans risque de le froisser, l’importance et les conséquences de cette mitswa, il désignera quelqu’un d’autre.
Mais s’il risque de l’indisposer, rav Sternbuch suggère que le fils, tout en faisant à son père l’honneur d’être sandak, désigne discrètement un talmid ‘hakham à qui reviendra la tâche d’écarter les jambes de l’enfant et qui pourra être considéré comme sandak.
Remarque importante : Le Yalqout Yossef, dans son ouvrage sur la mitswa de kibboud av wa-èm (8, 4), rappelle l’extrême importance, selon la Tora, de l’interdiction de faire honte à quelqu’un, surtout lorsqu’il s’agit de son propre père, à qui l’on doit le respect, et il signale que l’interdiction de désigner comme sandak quelqu’un qui n’est pas chomèr Chabbath n’a aucune source dans la halakha (excepté pour le Divrei Malkiel cité ci-dessus).
En conclusion, si votre père est chomèr Chabbath, vous devez le nommer sandak de votre fils s’il le désire. S’il ne l’est pas, il vous faut essayer de lui expliquer l’importance de cette mitswa – et peut-être même l’encourager à le devenir. S’il ne partage pas votre point de vue et s’il ne veut pas devenir chomèr Chabbath, vous le nommerez néanmoins sandak, tout en chargeant un rav de tenir écartées les jambes de l’enfant, ce qui donnera à celui-ci le mérite d’avoir eu un sandak irréprochable.
Je souhaite à la maman un accouchement facile, et pour elle ainsi que pour le bébé, une bonne santé.
Kol touv !