'Has veshalom, je ne critique pas ceux qui ne se sont pas encore acquittés de ce devoir, je critique ceux qui ne tiennent pas compte de ce devoir, nuance.
Ceux qui étudient "comme ils le peuvent" en fonction du temps dont ils peuvent disposer sont dignes de louanges. Par contre ceux qui "gaspillent" ce temps en papotant sur la subtilité qu'il y aurait entre la hava amina du Shaarei Yosher et celle du Ma'hné Ephraïm avant d'avoir terminé le daf, sont assurément égarés s'ils s'imaginent que c'est pour eux le meilleur moyen de se rapprocher de D.ieu à travers l'étude.
Le but du limoud est de nous rapprocher de D.ieu, même si ça peut/doit passer par la "Lomdes" (lomdout), ce n'est qu'un moyen, pas LE but.
Celui qui n'a pas pu étudier à la yeshiva étant jeune devra aussi faire ce qu'il peut pour y pallier. S'il lui est impossible de rattraper le retard, il doit tout de même s'investir autant que possible pour découvrir ce qu'il peut de la Torah.
Souvent le fait de suivre un shiour fixe peut aider à "extraire" de la gmara de bons enseignements au niveau halakhique mais surtout hashkafique.
Concernant la "faute", il n'y a pas faute si on garde espoir de "s'acquitter" de ce devoir, "tu n'es pas tenu de terminer le travail, mais tu n'es pas libre de t'y soustraire" dit la mishna dans Avot (fin de perek II).
Il faut être réaliste et avoir un minimum d'honnêteté intellectuelle; en étudiant 1 ou 2 dapim par an, estimer qu'on est sur la bonne voie relève de la déficience mentale ou d'une surestimation excessive de la longévité humaine.
Un peu de cohérence impose de se fixer une cadence plus rapide.
Je connais les "arguments" contre, suggérant qu'une étude sans voir tous les Tosfot (ou rishonim) ne serait qu'une lecture sans valeur, mais ce n'est qu'un prétexte du yetser hara.
Il est tout à fait possible de bien étudier sa gmara sans avoir recours systématiquement aux rishonim et d'arriver par soi-même aux questions et réponses des rishonim (un peu comme le faisait le Sfat Emet pour qui est habitué à son commentaire sur le shas, on voit bien qu'il ne lisait pas les rishonim).
C'est d'ailleurs probablement ainsi que Rashi et les Tosfotim eux-mêmes ont étudié le shas, ils ne faisaient pas chaque Tosfot dès leur premier passage sur le shas...
Non, pas exactement.
Disons plutôt qu'il ne faut pas espérer atteindre un limoud gmara shéyavi lidei maassé sans avoir parcouru des dapim.
Il faut bien entendu un limoud hamévi lidei maassé, mais dans des livres spécialisés, des livres de halakha.
Par contre, afin d'espérer pouvoir un jour extraire la halakha à partir du Shas, il faut impérativement parcourir "du paysage", lire tout le Talmud, l'approfondir, le retourner dans tous les sens, le comparer aux autres textes tanaïques et amoraïques, se mesurer aux poskim, Rambam, Tour et Shoul'han Aroukh...
Celui qui ne lit que trois dapim, même en les approfondissant durant 10 ans, ne pourra pas encore être possek halakha même sur un sujet évoqué dans ces pages.
Mais ce n'était pas vraiment mon propos; extraire la halakha à partir du Shas est réservé à une petite minorité d'érudits.
Je disais surtout que l'apport capital du limoud -se rapprocher de D.ieu- ne s'atteint pas aisément par le biais d'un limoud dépourvu de bon sens général.
Il faut une vision globale de la Torah qui est malheureusement trop souvent abandonnée au profit d'un pseudo-iyoun attrape-nigaud.
Quand je parle de "se rapprocher de D.ieu" -superflu de le préciser mais je précise quand même (dès fois que cela soit tout de même nécessaire)- je ne parle pas d'un rapprochement "physique", géographique.
Cela veut dire en fait, mieux cerner [le message de] D.ieu, mieux comprendre la Torah et ce que D.ieu attend de nous.
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum