Citation:
Peut-on déduire de là que Avraham a preferé perdre cette connection plutot que delaisser son neveu rasha, afin de l'aider à faire techouva (par exemple) ?
Oui, si le fait de rester avec le rasha constitue une bonne chose, par exemple si ça va transformer le rasha en tsadik.
Mais s'il s'agit de faire l'inverse, si ça peut aussi transformer le tsadik en rasha, là non, bien entendu.
Avraham savait que son neveu n'allait pas l'influencer négativement, mais qu'au contraire, c'est lui qui allait avoir une influence positive sur Loth.
Donc il y a en effet un 'hessed dans le fait de rester avec lui et pour ce 'hessed, il est préférable de perdre la connexion avec la Shkhina dont il bénéficiait avant de se lier à Loth.
C'est une remarque de
rav Shakh que vous trouverez dans son
Mikhtavim Oumaamarim (IV, §380, éd. 1990, p.181).
Il lie cela à l'enseignement de
Shabbat (127a) sur le début de parshat Vayera où la hakhnassat Or'him semble plus importante que la discussion avec D.ieu.
Citation:
En d'autres termes, lorsqu'un homme est rasha, on n'a aucun droit de se séparer de lui ?
Non, s'il risque de nous nuire ou de nous influencer négativement, ce n'est pas qu'un droit mais un devoir de le fuir.
Idem si notre lien avec lui risque de nuire à nos enfants, il faut aussi le fuir et se soucier avant tout de préserver nos enfants dont nous sommes tout de même plus responsables.
Le lien avec le Rasha n'est pas une chose anodine, il faut bien peser le pour et le contre.
Il est difficile de pointer la limite avec grande précision et les avis rabbiniques ne seront pas toujours unanimes en fonction des subtilités de chaque situation.
Même dans le Talmud il semble qu'il y ait mention d'une telle ma'hloket entre R. Zeira et les 'Hakhamim
(Sanhedrin 37a), sans que la halakha n'y soit tranchée.