Voici une réponse donné par le Rav Binyamin Wattenberg à la question suivante : "dans le cadre du travail est-il possible de serrer la main ?"
"Cette question est très délicate. La majorité des décisionnaires interdisent, cependant cet interdit est conditionné par les ir'ourim entraînés.
Le contact lui-même n'est pas interdit, sinon vous ne pourriez pas touchez votre propre père (ou mère pour un homme) non plus.
La différence entre votre père et un autre homme c'est la garantie que ce contact n'entraînera pas de ir'ourim (sensations –même minimes).
Dès lors , le contact avec un autre homme serait permis si on pouvait garantir l'absence de ir'ourim (des deux parts ; J'imagine que puisqu'il est interdit de "placer une embuche sur le chemin de l'aveugle" (Vayikra XIX,14) vous devez aussi vous préoccuper de l'autre).
Voir Sha'h yoré déa (§195, sk.20) et Rama [voir cependant le Béer Agola ad Rama] Even Aezer (XXI,5) ainsi que Baer étev Even Aézer (XXI, sk.8) qui permettent dans la mesure où il n'y a aucun doute quant à un danger de ir'our.
(Ce qui reste très difficile à affirmer systématiquement, et c'est ce qui a poussé la communauté religieuse à ne jamais "entrer en contact" de peur qu'une seule fois ce contact entraîne un ir'our –voir le Ritva à la fin de Kidoushin selon qui seul un grand tsadik peut se permettre certains contacts en ayant une réelle assurance de ne pas en venir à des ir'ourim –voir Ktouvot 17a et 75a, et Tosfot Shabbat 13a en bas).
Il pourrait y avoir une différence entre un homme et une femme concernant cette ala'ha , c'est que pour un homme ça serait doublement interdit (toujours : uniquement s'il y a des ir'ourim); un premier interdit au titre de "rapprochement qui peut amener aux rapports interdits" [interdit min athora selon le Rambam, à partir du verset "lo tikrevou legalot erva" (Vayikra XVIII, 6) qui concerne l'homme comme la femme –toujours à condition qu'il y ait un "dere'h 'hiba" dans ce rapprochement].
Et un autre interdit qui ne concerne que les hommes de "ne pas s'amener à ressentir des ir'ourim" (sauf dans le cadre du mariage, bien entendu).
Toujours est-il que cela demeure interdit aux femmes malgré tout en vertu du premier interdit.
Le rav Moshé Feinstein dans Igrot Moshé (Even Aézer IV §32, 9) écrit un "limoud z'hout" pour les religieux qui se permettent de serrer la main au travail, qu'ils le font d'une manière qui n'a rien d'affectueux et qui n'amène pas aux ir'ourim.
Mais il précise qu'il est difficile de se baser là-dessus "à priori" en ayant une confiance en soi systématique de ne pas en arriver aux ir'ourim.
Il en résulte que si vous êtes certaine à 100% de ne pas en arriver à des ir'ourim, vous avez le droit de serrer une main tendue dans le cadre d'une demande d'embauche.
(Idem dans le cadre du travail, mais c'est beaucoup plus risqué car de nouveaux collègues peuvent arriver, et il ne serait pas envisageable de refuser de serrer la main au "nouveau" seulement. Le mieux serait d'expliquer aux collègues dès le départ que pour des raisons de religion vous ne serrez pas la main aux hommes. Généralement ils comprennent ou du moins respectent).
Il n'y a pas vraiment de "solution magique" pour éviter les ir'ourim si ce n'est l'étude de la Thora et du moussar qui amènent à la Dveikout.
Aussi, à quelqu'un qui sait qu'il devra prendre des risques en serrant une main dans le cadre d'une entrevue pour une embauche, je conseillerais -bien sûr de prier pour (obtenir la place et de) ne pas fauter en serrant une main, mais aussi d'étudier un peu de Thora et de moussar avant l'entrevue.
Bonne chance."