Je cite:
Citation:
Ma question si simple soit elle est la suivante : quelle est la place et le rôle de la jeune fille juive avant le mariage dans le peuple juif ? Cette période d’entre deux où on n’est plus la petite fille d’Untel et pas encore le mari d’Untel.
"et pas encore le mari d’Untel" je pense que vous vouliez dire "et pas encore
l'épouse d’Untel".
Si vous êtes consciente des différences entre les rôles masculins et féminins, comme vous l'écrivez, alors je peux vous répondre que le rôle d'une jeune fille religieuse célibataire est comme celui d'un jeune homme religieux célibataire: se préparer à sa (future) vie juive.
Un jeune garçon est aussi "le fils de" tant qu'il est jeune, il n'était appelé par son nom qu'à partir du moment où il œuvrait et se faisait connaitre en ayant fondé une famille etc.
Garçon ou fille, l'aspect religieux considère le célibataire comme non-abouti.
Le
'Hazon Ish faisait partie des rabbins lituaniens qui "imposaient" le port de la barbe, pas halakhiquement, ni pour des raisons de kabbala, mais parce qu'il estimait que la barbe confère au juif sa "Tsourat Yehoudi", son "aspect juif", pour lui, un juif rasé n'avait pas "une allure de juif".
On lui a donc demandé comment concevait-il alors que tous les Ba'hourei yeshivot soient rasés
(c'était le cas à l'époque, de nos jours il y a pas mal de barbus) et le
'Hazon Ish de répondre que ce n'est pas nécessaire pour un ba'hour de porter la barbe, car de toute façon il est encore non-abouti, il n'est pas nécessaire de se soucier qu'il ait la "Tsoura" d'un juif alors qu'il n'a pas encore la "Tsoura" d'un homme -celle-ci ne s'obtenant que par le mariage, jusque-là, le célibataire ne serait qu'une demi-personne.
De nos jours, le mariage ayant bien moins de valeur aux yeux de nos contemporains, on considérera forcément qu'un célibataire peut déjà être complètement investi dans sa vie et totalement "abouti", mais à l'époque des 'hazal, le célibataire était comme dans une salle d'attente.
Avec cette différence, que les hommes pouvaient déjà travailler (même célibataires), alors que les femmes non -ou presque pas.
Même après leur mariage elles ne pouvaient pas vraiment travailler (si ce n'est dans quelques métiers précis), donc forcément, les femmes ne se considéraient pas comme abouties en étant célibataires.
(ce qui n'est pas le cas aujourd'hui où une femme célibataire peut être chef d'entreprise ou femme politique etc.)
Voilà pourquoi lorsqu'on parle d'une femme dans le Talmud elle est "la fille de" ou "la femme de".
Pas parce que ça serait une condition intrinsèque à la femme, mais uniquement parce que ça découlait de leur situation à l'époque.
Ce qui fait que de nos jours, une jeune fille n'est pas "rien du tout", elle est plus que "la fille de" , elle peut être "elle-même", c-à-d déjà s'investir dans la vie active. Mais dans l'aspect religieux des choses (c-à-d en dehors de la parnassa etc.), ce qui importe c'est fonder un foyer et là, en étant célibataire, elle n'a pas encore "commencé sa vie".
Donc pour en venir à votre question, il convient de distinguer deux choses :
-l’aspect général
-et l’aspect religieux
Votre question ne concerne que l’aspect religieux et le rôle d’une jeune fille religieuse, de nos jours aussi, est de se préparer à sa vie future, c-à-d à sa vie mariée, où elle fondera une famille et éduquera ses enfants.
En dehors de ça, si elle souhaite en parallèle mener une vie active intense, faire carrière (etc.), c’est AUTRE chose, c’est ce que j’appelle "l’aspect général".
Ces décisions relèvent de l’opinion de chacun(e) et tant qu’elles n’empiètent pas sur "l’aspect religieux", la religion n’a rien à y redire.
Cette préparation à la vie de couple comporte l’apprentissage de différentes Halakhot (surtout en kashrout et Shabbat), le choix (et les études) d’un métier compatible avec notre projet de vie, etc.