Question
On dit que le zivoug est min hachamaim. Seulement, lorsqu'un homme trouve la femme qui lui correspond après des années de chiddouhim on dit : voilà c'est min hachamaim, c'est la femme qui est faite pour toi. La question est la suivante: Pourquoi après cela on voit des divorces ? Après tout, ils sont faits l'un pour l'autre.
Réponse
La notion de « min hachamaim » est très large; elle commence chez ce qui est du « à priori de à priori », elle passe par la suite plusieurs stades jusqu’à en arriver « a postériori de a postériori ». En fait, Hachem a beaucoup de plans comment conduire le monde, et Il les choisit en associant les choix des humains, selon ce qu’Il leur donne la possibilité de choisir. Il a un plan A, puis un plan B ; si les gens choisissent le plan A, ils arrivent de nouveau à un carrefour, avec de nouveau à choisir entre un plan A, ou B, ou C etc. puis ainsi de suite.
Exemple : Adam Harichon ne devait pas fauter ; s’il n’avait pas fauté, il serait resté au Gan Eden et le monde se serait déroulé selon le plan A ; celui-ci était le plan « a priori de a priori ». Du fait que Adam a fauté, il fut renvoyé du Gan Eden ; Hachem a alors activé le plan B, avec toutes les conséquences décrites dans la Thora. Si vous demandiez alors : ce plan-ci, du renvoi, est-il « min hachamaim » ou pas ? La réponse sera : Oui et non ; ou plutôt : non et oui. A priori : non, mais à postériori : oui.
L’histoire continue : Kain pouvait tuer Hével ou pas tuer. S’il n’avait pas tué (plan A), Hevel serait vivant ainsi que sa descendance, et le monde serait très différent de ce qu’il est maintenant. Mais Kain a choisi de le tuer (plan B), alors le monde est tel qu’il est. Il y a ainsi au Ciel des milliers, voire des millions et des milliards de possibilités, de plans ; Il conduit ceux qu’Il réalise avec l’association du choix des humains ; pour les bonnes actions ou les mauvaises.
Mais il y a des choses pour lesquelles Hachem se « mêle » plus que pour d’autres choses ; en fait, certaines choses jouent un rôle plus important que d’autres, et ainsi, certaines personnes sont plus importantes pour Lui que d’autres. Il laisse alors à l’homme un peu moins de choix, et parfois aucune ; Il impose Sa volonté. Ce sujet est très vaste et il touche la « Hachgaha klalit » et la « hachgaha pratit », la Providence, qui figurent mille fois dans les Livres des prophètes et qui sont abordés dans les livres des Richonim, entre autres par le Moré Nevouhim (3, 17-18).
Pour raccourcir le sujet et pour revenir à votre question, que le zivoug est « min hachamaim », vous faites sans doute allusion à ce que disent nos Sages: « à la conception de l’homme, une voix au ciel annonce : telle femme à untel, telle maison à untel, telle maison à untel » (Sota 2a). Les Sages ne veulent pas dire que ces trois choses sont décidées au ciel de manière définitive. En fait, il y a au ciel plusieurs propositions, plusieurs plans, concernant la maison, le champ et l’épouse pour un homme ; certains sont à priori de a priori, certains sont à priori de a postériori, d’autres à postériori de à priori etc. Mais, Hachem aide les gens, au moins ceux qui s’intéressent à Lui, à ce qu’ils puissent trouver le zivoug qui est pour eux « a priori du a priori » plus facilement que les sujets qui concernent les autres choses. En fait, il y a ici une « hachgaha pratit ».
Si l’homme pourtant « refuse » le plan A, c’est-à-dire qu’après que Hachem lui a « proposé » son zivoug qui a été celui de « a priori » et que l’homme est passé à côté pour n’importe quelle raison, orgueil, recherche dans une mauvaise direction, de projets farfelus ou mille autres calculs erronés, Hachem va lui proposer un autre zivoug « min hachamaim », c’est-à-dire un zivoug qui sera aussi à priori, mais, « a postériori du a priori » etc. Si l’homme est complètement « à côté de la plaque » et qu’il cherche sa femme là où elle ne se trouve pas, c’est-à-dire où aucune des propositions que le ciel lui a préparées ne se trouve, alors, comme l’explique les Richonim, Hachem le laisse « abandonné » à la nature, la «hachgaha klalit». Il subira les aléas de la nature, où le hessed et le din, la bonté et la rigueur, sont mélangés et entremêlés, sans plan dirigé et surveillé Personnellement par Hachem, (bien que Hachem regarde et compte toutes ses souffrances, pour en tenir compte le Jour de son Jugement, où elles diminueront ses fautes).
Quant à votre question qu’on voit qu’il y a malheureusement des divorces, il y a alors plusieurs possibilités. Commençons au début :
A) il se peut que sa femme lui ait été destinée comme : « a priori du a priori », mais elle lui a été destinée que pour un certain laps du temp, et qu’après, elle est destinée pour vivre seule ou destinée à quelqu’un d’autre, mais ces cas sont plutôt rares.
B) Il se peut qu’elle fût « à priori du à priori », mais malheureusement, le mari, ou la femme, ne se sont pas conduit intelligemment et ainsi ils sont arrivés aux mésententes ; ils auront alors raison, ou tort, de divorcer ; il y a plusieurs possibilités.
C) sa femme n’était pas sa « a priori du à priori », mais une qui a été « a postériori » etc, et alors les mésententes sont plus susceptibles d’arriver.
Si les gens disent : mais voilà un zivoug est min hachamaim, pourquoi alors divorcez-vous ? Effectivement, du fait que généralement, pour les gens qui s’intéressent à Hachem - et nous nous intéressons bien quelque part à Lui - Il a participé à leur zivoug par une certaine hachgaha pratit, il convient de ne pas défaire facilement ce que Hachem a préparé. Ou disons plutôt, il ne convient pas de terminer leur vie de couple avec cette véritable catastrophe qu’on appelle banalement : divorce.