Bonjour et désolé du retard, je n'avais pas de connexion internet pendant quelques semaines.
Les doutes dont je parle concerneraient la syntaxe tout comme l'accentuation (-si vous entendez par là "la ponctuation").
Parfois il peut même y avoir un mot superflu qui se serait glissé dans le texte par quelque malveillance de l'imprimeur.
Il y a aussi les différences nettes de version.
Bien entendu les différences comme Nihya ou Nihyé font partie des choses à vérifier dans ce sidour, mais pour ces points particulièrement discutés par ailleurs, on trouvera matière à réflexion dans d'autres ouvrages, le sidour ne fera pas particulièrement autorité. L'utilité du sidour du
Yaabets se ressent surtout lorsque personne ne parle d'une divergence de nossa'h, là il sera la source digne de confiance.
Pour ce qui est de la version Yitgadel veyitkadesh au lieu de Yitgadal veyitkadash, sa diffusion dans le milieu "'hareidi-yeshivish" n'est rien de plus que la décision du
Mishna Broura (§56, sk.2) [(basée sur le
Pri Megadim)]; en effet le milieu dit 'hareidi-yeshivish a tendance à donner la priorité au
Mishna Broura sans trop tenir compte des autres poskim/minhaguim.
La logique qui justifie la prononciation Yitgadel est que la 1ere partie du Kadish est en hébreu, même si la deuxième partie est en araméen, et en hébreu on dit Yitgadel et non Yitgadal.
En dehors du fait que "la 1ere partie est en hébreu" n'a pas l'air très convaincant (à ce que je sache "shmei raba" n'est pas de l'hébreu mais de l'araméen, en hébreu ce serait "shmo agadol"), de nombreux rabanim optent pour Yitgadal.
Dans le sidour du
Yaabets aussi c'est Yitgadal.
Donc , oui, le Tfilat Kol Pé ne correspond pas tout à fait au nossa'h "'hareidi-yeshivish", mais rien de grave en cela.
Un exemple connu de différence entre le Bloch et les autres c'est l'absence de "Morid Atal" en été pour les yekes.
Les yekes disent aussi le matin shelo assani No'hri (au lieu de goy).
Il y a encore quelques ajouts propres à certaines communautés d'Alsace ou de Lorraine, surtout à Metz.
Je vous cite:
Citation:
"vous utilisez le Kol Pe donc un nussah' achkenaze d'europe de l'est".
Non, étant d'origine 'hassidique, je prie dans le tfilat kol pé version sfard et non ashkenaz. C-à-d le rite polonais.
Je ne comprends pas trop ce que mon nossa'h ou ma prononciation vient faire ici , ni pourquoi vous êtes curieux de le savoir, mais puisque vous le demandez…
Je ne prononce pas tout à fait à la Polonaise, ayant appris avec des lituaniens je me suis habitué à la prononciation ashkenaze dite classique (pas yeke, ni lituanien pur souche). [Mon père prononce à la polonaise selon la coutume de mon grand père, arrière grand père etc…].
Je n'attache pas trop d'importance à cela; je ne cherche pas à m'acquitter de parshat Za'hor selon toutes les prononciations et je suis même prêt à me "contenter" d'un Za'hor sfarade (wow!).
Lorsque j'habitais aux Etats-Unis, j'ai connu de grands "briskers" qui s'imposaient des diyoukim incroyables pour la lecture de parshat Za'hor, cela ne m'a jamais paru logique dans la mesure où notre prononciation varie de toute façon en fonction de nos origines et des époques.
Mes amis Briskers américains qui tenaient à reprendre la lecture si un tseire avait été quelque peu bâclé, ne se rendaient certainement pas compte du ridicule de la situation lorsqu'ils reprenaient en prononçant le Reish qui tend au W comme des américains – Zo'hoyW es asheW osso le'ho amolek !
Même sans en arriver à de telles distances, le sfarade français qui dit "Barou'h ata" ne le dit pas du tout comme son grand père tunisien, mais avec un certain accent français.
Et quand bien même par de longs efforts il aurait réussi à copier parfaitement son grand père en s'entrainant sur un enregistrement, il est probable que son grand père ne prononçait pas non plus comme 2 ou 3 générations au-dessus, même dans le même pays.
(il suffit d'écouter de vieilles chansons françaises ou des réclames publicitaires d'avant guerre pour s'en rendre compte; l'accent français a évolué en quelques décennies dans Paris même, et je ne parle pas des différences entre les villes du nord et celles du sud...)
Dès lors, si on remonte à Matan Thora, il y a plus de 33 siècles, et qu'on tient compte des pérégrinations de notre peuple, j'ai du mal à imaginer
Moshé Rabeinou prononcer comme un brisker américain ou comme un tunisien "old style".
Vous me direz que ce n'est pas une raison de continuer à s'éloigner de la prononciation d'origine, je suis bien d'accord.
Mais ceci concerne des erreurs nettes qui parfois portent à conséquence au niveau de la compréhension de la phrase.
Ce n'est généralement pas le cas.
Donc je ne prête pas trop d'attention aux intransigeances du
rav Meir Mazouz, même si ses recherches m'intéressent beaucoup, pour ce qui est de la pratique, je préfère continuer à prononcer selon mon habitude, comme mes ancêtres et mes maîtres, sans négliger ce qui est assurément une déviation de la prononciation d'origine due au pays et à la langue de mes ancêtres.(Je pense entre autres au Aïn, même si généralement la mauvaise prononciation du Aïn ne change rien au sens de la phrase.)
En ce qui concerne le Alef / Ayin et 'haf / 'het, il apparait évident qu'il faille les différencier (sinon, pourquoi deux lettres?) mais ça n'est malheureusement pas toujours facile pour tout le monde.
Pour le Ayin, j'y arrive et j'essaie de marquer la différence lorsque je le peux, mais j'oublie souvent.
Pour le 'het, avec beaucoup de bonne volonté je peux y arriver sur un mot, mais dans la tfila je n'y arrive pratiquement jamais.
Je me console en me disant que le bon D… comprend certainement l'ashkenaz puisque de nombreux tsadikim lui parlaient dans cette langue et étaient incapables de prononcer le 'het convenablement.
Ainsi je suis sûr que le bon D… comprend aussi l'accent américain.