Merci pour votre contribution.
Néanmoins, sans avoir écouté l’enregistrement qui apporte ce témoignage, permettez-moi de doutez un peu : j’ai du mal à imaginer que
Rav Rozenberg y dise avoir attendu que
Rav Kreiswirth termine la récitation de tout le Shas, à mon avis, il ne s’agissait que d’un passage, voir seulement d’une page.
Votre déduction hâtive selon laquelle : «
Il peut donc exister des vrais talmidé hahamim qui connaissent le shass par coeur mamash » ne serait donc pas à propos.
Il est évident qu’il y a des Talmidei ‘Hakhamim qui peuvent réciter mot-à-mot un daf par cœur
(et même 10 dapim !) ou différentes souguiot à travers le Shas. Mais ce n’est pas avec ce type de « témoignage » que vous pourrez contredire le
Rambam, ce dernier parlait du Shas
(=entier), pas d’un daf.
Vous trouverez des histoires racontées encore plus étonnantes sur des rabbanim, même des Rabbanim assez méconnus voire inconnus.
Voyez par exemple (car c’est en français) le livre «
Talmud » de
Pierre-Henry Salfati (Albin Michel 2009) page 77, au sujet de
Rav Hillel Pevzner qui était capable d’identifier n’importe quel petit bout de feuille de Gmara ou de Tosfot et d’en indiquer avec précision la page.
L’auteur, incrédule, a fait un test en lui présentant un petit morceau d’une page de Gmara
(tirée d’un Gniza) où l’on voit quelques mots, le Rav lui indiqua « Mena’hot 22b premier Tosfot en haut ».
La vérification lui a donné raison.
Rav Pevzner indiqua ensuite (
Talmud p.78) que ce n’est rien par rapport à son propre maître à la yeshiva de Samarkand (Ouzbékistan !) qui pouvait -en suivant l’indication d’un crayon pointé à un endroit au hasard sur la couverture d’une Gmara, indiquer tous les mots qui se trouvent à ce niveau de chaque page dans ce traité, recto ou verso.
Il y a plusieurs histoires comme celle-ci, en fait quand on révise beaucoup une gmara, on peut indiquer de mémoire chaque mot en fonction de sa place dans la page.
La question est de savoir si on peut le faire sur tout le Shas ou seulement une massekhet ou seulement 10 dapim…
Après, comme dit plus haut, il peut y avoir parfois quelques personnes sortant de l’ordinaire, dotées de capacités étranges ou dignes d’un autiste, capables de réciter mot-à-mot tout le Shas, comme on le dit sur le
Gaon de Vilna et sur
Monsieur Chouchani.
Il y a aussi des personnes « étranges » comme
Rabbi Hirsch Denmark qui pouvait réciter n’importe quel livre imprimé en hébreu -sans l’avoir lu !
Il lui suffisait de le toucher et il pouvait indiquer le premier mot de chaque page ou les mots se situant à un emplacement pointé etc. (son fils aussi présentait des facultés similaires).
Il y a un petit livre, en français, un rapport imprimé en 1843 relatant quelques expériences menées devant des témoins très fiables. Voir ici :
http://www.marianotomatis.it/index.php?page=biblioteca&code=ANO1843
Voir aussi
Dr Prosper Lucas dans son
Traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle (tome 1, Paris 1847, p.413 et suivantes).
Mais ce
Reb Hirsch ne retenait pas vraiment tout le Shas, puisqu’il pouvait aussi réciter des textes qu’il n’avait jamais lus.
Il y avait en Israël, en 1986, un petit garçon nommé
Oren Mayli אורן מיילי et surnommé
Oren Hakatan, qui pouvait lire les numéros de série sur un billet de banque plié dans une poche et autres trucs du genre.
Rav Ba-Gad en parlait dans son
Na’halei Haeshkolot (p.435).
Je ne sais pas ce qu’il est devenu
(probablement Oren Hagadol depuis le temps), ni s’il peut lire une Gmara fermée
(-ou même ouverte…).